5 Questions à… Herb Trimpe
27 mars 2009[FRENCH] Dans la lignée du Comic Box Extra #4 que nous avons récemment consacré à la BD anglaise et aux héros du Royaume-Uni, en prolongement de l’article sur Captain Britain, voici 5 petites questions que nous avons posé à l’un des créateurs du personnage. Encore qu’Herb Trimpe a depuis pris de la distance avec le héros…
1) Comment vous êtes-vous retrouvé dans le projet Captain Britain. Il se dit que dans le cas de Claremont, Marvel lui a donné la série parce qu’il était né en Grande Bretagne. Mais pourquoi vous avoir demandé à vous en particulier de dessiner le titre ?
Herb Trimpe : Si je me souviens bien, c’est à l’époque où j’ai vécu en Angleterre pendant un moment… Et j’ai croisé Chris dans un petit village, dans la région de Cornwall. Je crois que ca lui a donné à réfléchir… Et quand il a fallu choisir une équipe créative, j’étais une des possibilités. J’ai rarement refusé le travail qu’on m’a offert, j’ai donc accepté la série. Je pensais que c’était vraiment une idée idiote mais il y avait le chèque… et voilà.
2) Vous vous souvenez des conditions dans lesquelle le costume a été créé ? Quelles étaient les influences ?
Herb Trimpe : Je pense que le personnage découle de la volonté de faire quelque chose qui s’adresserait au marché des comics dans le Royaume-Uni. Je ne suis plus très sûr de qui a créé le costume originel mais le nom de John Romita me vient à l’esprit. Il travaillait dans le bureau à cette époque et récoltait toutes ce genre de missions…
3) Originellement Captain Britain était un hebdo. Même si les histoires étaient plus courtes, le rythme était plus soutenu. Ce n’était pas plus compliqué à produire ?
Herb Trimpe : Je ne me souviens pas d’un planning vraiment hebdomadaire pour moi à l’époque où je travaillais sur la série. Il faudrait que je regarde à nouveau ces épisodes. Je ne me souviens même plus de la longueur de ces épisodes mais je pouvais manier 10 pages par semaine sans problème.
4) Tout ça se passait des décennies avant Internet, comment faisiez-vous pour les recherches de documentation ?
Herb Trimpe : J’ai voyagé quelques fois en Angleterre et j’ai vécu près d’un an à Cornwall. J’avais des tonnes de références avec des photos et quelques livres que j’avais acheté. Sans parler des choses inventées de toutes pièces…
5) Dernière question : après tout ce temps voyez-vous ce personnage comme une de vos créations personnelles ou était-ce juste le « boulot du jour » ?
Herb Trimpe : Comme je l’ai dis précédemment, je trouvais l’idée assez stupide dans le sens où je ne pensais pas qu’un super-héros puisse être populaire en Angleterre. Les super-heros ont une empreinte culturelle très distincte, très américaine, très forte, très « dans-ta-face ». Je ne me suis jamais considéré comme faisant vraiment partir du processus de création de Captain Britain. J’ai toujours aimé faire mon travail et, bien sûr, c’était l’un des travaux du jour. Je suis étonné que des années plus tard il y ait encore autant d’attention autour du personnage.
[Propos recueillis par X.F.]Le site perso d’Herb Trimpe : http://www.herbtrimpe.com/
Merci . Vous avez encore d’autres inédits comme celui là ? lol
En gros il est dégoûté qu’on se souvienne de lui par le biais de ce personnage. Et ça se comprend.
Non, ce n’est pas ce qu’il dit, même « en gros ». Il dit qu’il aimait bien son travail mais qu’il pensait que l’idée était condamnée et sans lendemain. On aurait pu lui poser des questions sur Wolverine ou Hulk mais l’idée était de s’intéresser plus à son avis sur Britain (5 questions, ca ne permet pas de passer en revue une carrière). Après le reste, c’est de la dialectique. On peut crier à la langue de bois quand les auteurs sont un peu trop corporate mais enfin faut pas non plus crier au loup quand un artiste à l’honnêteté de dire qu’il n’y croyait pas plus que ça…
Je pense que quand on regarde le Captain Britain du début, on peut penser que c’est une BD « stupide » : Captain Britain est une « presque-copie » de Captain America : il y a Britain au lieu de America dans son nom, il a un bâton téléscopique au lieu d’un bouclier, il est rouge au lieu d’être bleu, et il a des symboles patriotiques britanniques (lion, Union Jack) au lieu de symboles américains (étoile, rayures rouges et blanches).
Avec cela, on peut se dire que Marvel ne s’est pas foulé pour chercher des idées originales pour ce super-héros britannique.
Peut-être aussi qu’ils ne savaient pas trop où ils allaient. N’oublions pas que d’une part on regarde ça avec des décennies de recul mais aussi avec une vision de non-américains qui lisent des comics. Dans le milieu des années 70, quand ils ont décidé de produire, sans repères, pour un public « étranger », on peut facilement imaginer que la seule option était de partir d’une formule connue.
Nickattack me fait penser que Marvel tenait là un « What if »,car au delà du bâton et des symboles patriotiques,le visage complètement masqué ne laissant apparaître que des yeux et une chevelure blonde,pourrait faire penser que c’est Steve Rogers sous le masque.Donc pour le « Et si »c’était pourtant simple,après l’affaire Nixon,Cap écoeuré de ce que devient l’Amérique,au lieu de changer simplement de costard et devenir NOMAD,s’exile de l’Amérique,prend la nationalité anglaise et devient le CAPTAIN BRITAIN….Mais il est tard et je dis des c….ries.
Rubrique interessante.
Une question au passage : est-ce qu’il existe un projet d’index des sujets abordés dans Comic-Box ?
(Pour le N°100 ce serait pas mal)
Et pensez vous relancer cette rubrique ?