Willow, la meilleure amie de Buffy (et accessoirement sorcière) est traumatisée par les événements récents à Sunnydale. C’est l’occasion pour elle de parcourir le monde, d’essayer d’exister par elle-même. Mais où qu’elle aille elle ne peut fuir ses doutes et ses peurs. Même dans un étrange petit village…
Scénario de Mariko Tamaki
Dessin de Natacha Bustos
Parution aux USA le mercredi juillet 8 juillet 2020
Sans doute l’un des éléments les plus intéressants du Buffyverse une fois passée Buffy elle-même, la jeune sorcière Willow vole en quelque sorte de ses propres ailes dans cette minisérie, après avoir payé d’un lourd sacrifice une victoire récente. Elle veut changer d’air et pour résultat ce premier épisode est principalement (mais pas exclusivement) un long monologue où la jeune femme se cherche. L’exercice peut s’avérer déstabilisant puisqu’on a l’habitude de voir Willow en « faire-valoir », se définissant souvent par rapport à quelqu’un d’autre. Et là, forcément, c’est un coup de volant dans la direction opposée. Même si ce n’est pas la première fois que Willow a droit à des aventures solo, c’est sans doute une nouveauté de la retrouver dans un tel sentiment de vide et de solitude. L’histoire, bien sûr, le justifie. Mais sans doute qu’il aurait été intéressant de ne pas passer de l’un à l’autre sans négociation. Par exemple les occasions de voir Willow avec sa famille sont rares et quelques pages avec eux, avec une négociation de ce voyage, aurait sans doute servi à muscler l’univers propre de Willow mieux que cette ellipse familiale. Le sentiment de vide, pour autant, est assurément maitrisé par Mariko Tamaki, à travers un système de SMS et de lettres que Willow rédige sans savoir à qui les envoyer.
Une problématique déjà ancienne des comic-books dérivés de l’univers de Buffy provient des droits à l’image des actrices et acteurs, gérés par des accords qui ont variés à travers le temps. En gros, les artistes sont d’un côté attendus par les fans sur la ressemblance physique des personnages avec leur version TV… mais ne peuvent trop s’en approcher, sous risque de créer tout un problème avec le casting d’origine. La recherche d’un juste milieu n’est donc pas facile et la dessinatrice Natacha Bustos en est quitte pour dessiner une héroïne qui ne ressemble que vaguement à celle du petit écran. En fait on lirait cette BD en noir et blanc, sans moyen de savoir qu’elle est rousse, qu’on aurait du mal à deviner qu’il s’agit de Willow (mais, une fois encore, insistons que la problématique fait que les dessinateurs ne font pas exactement ce qu’ils veulent sur ces séries). Cette « ressemblance floue » plus le thème d’un personnage qui se cherche à l’extérieur de son périmètre habituel fait qu’on n’a pas forcément le sentiment de retrouver LA Willow. MAIS pour autant il ne faut pas en déduire que les deux autrices font n’importe quoi. Le sentiment de solitude, le gros coup de déprime de leur personnage est palpable et l’empathie fonctionne. Pour peu qu’on ne recherche pas une décalcomanie d’une photo de la série TV ça marche. C’est une jolie « étude de caractère », même si pour ce qui est de poser la problématique de la série (le sens de la quête ou du danger) il faudra attendre un deuxième épisode.
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