Geoff Johns et Gary Frank, qu’on avait pris l’habitude de lire chez DC Comics à travers divers titres (Doomsday Clock, Shazam, Batman Earth One…) ont repris leur liberté et lancent chez Image Comics un titre postapocalyptique qui leur appartient. Geiger est la première occasion depuis en gros une quinzaine d’années qu’on retrouve les deux auteurs sur autre chose que du super-héros pur-jus. Encore qu’il y ait comme un air de famille avec leur production récente made in DC…
Scénario de Geoff Johns
Dessin de Gary Frank
Parution aux USA le mercredi 7 avril 2021
Dans une Amérique dévastée vingt ans plus tôt par un conflit nucléaire, les humains ne peuvent survivre à l’air libre sans porter des combinaisons spéciales. Sauf un être mystérieux que les radiations n’ont pas tué. Geiger, au contraire, en a tiré d’étranges pouvoirs et veille sur le bunker qui sert de refuge à sa famille (encore qu’un doute parait permis). Le tandem Johns et Frank a depuis longtemps fait ses preuves et on retrouve ici tout ce qui fait leur style habituel (ce qui, selon que vous soyez friand ou pas du style en question, est une bonne ou une mauvaise chose). Passé une courte mise en place qui pourrait évoquer un peu l’introduction de certains romans de Stephen King montrant l’Apocalypse en cours, on fait un bond dans le temps et, d’emblée, il est difficile de ne pas faire certains rapprochements.
Des rapprochements, d’abord, avec notre réalité d’aujourd’hui. Les événements de Geiger n’évoquent pas ouvertement ceux que nous vivons, en tout cas pas au même point que The Resistance, chez AWA Comics, l’an dernier. Mais il n’en reste pas moins que l’histoire peut résonner comme une parabole. Le héros et sa famille sont « confinés » séparément, dans une Amérique où l’on ne sort plus sans protection, sous peine d’en mourir. Ça, c’est pour la pertinence éventuelle du récit (on verra sur le long terme si la série reste sur cette parabole). L’autre catégorie de rapprochements intervient dès lors qu’on s’intéresse au parcours des deux compères, encore récemment impliqués dans Doomsday Clock. Difficile, ici, de ne pas penser à une origine remixée du Doctor Manhattan, matinée d’un petit parfum de Mad Max. Et pas seulement, car le « méchant de service » ressemble lui aussi étrangement à un adversaire que Johns avait utilisé dans sa récente série Shazam. Geiger commence de manière intéressante, en nous dressant le portrait poignant du protagoniste principal, ses raisons d’être, à plusieurs niveaux. Mais il est un peu dommage que les deux auteurs en viennent à retomber sur certaines habitudes. Rien que le fait d’affubler le héros d’une sorte de cape et de mettre en place une future confrontation avec ce qui peut passer pour un « super-vilain » fait qu’on reste dans certains clichés du super-héros, là où l’on s’attendait plutôt à un angle réellement plus postapocalyptique, pas seulement dans le décor mais aussi dans le fonctionnement. Mais la vitesse de croisière reste à établir et il est possible que la série trouve réellement son ton dans quelques numéros.
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