Green Arrow passe le cap des 80 ans. Et pour l’occasion DC Comics convoque de nombreux auteurs pour souffler les bougies et célèbres les différentes époques du parcours d’Oliver Queen. Si l’épisode nous réserve plusieurs passages très inspirés, il s’égare parfois dans des segments qui tiennent de la back-up interchangeable avant, qu’enfin, on débouche sur une histoire qui a de l’âme.
Scénario Mariko Tamaki, Devin Grayson, Tom Taylor, Mike Grell, Ram V, Vita Ayala, Jeff Lemire, Phil Hester…
Dessin de Javier Rodriguez, Nicola Scott, Max Fiumara, Otto Schmidt, Laura Braga, Phil Hester…
Parution aux USA le mardi 29 juin 2021
DC Comics continue de passer en revue les 80ème anniversaires de sa première génération de héros, selon une logique qui lui appartient (on se demande où est passé l’album du genre concernant la Justice Society ou celui qu’on aurait pu consacrer au Sandman, tant c’est une dynastie qui a compté par la suite). Voici venu le tour de Green Arrow, avec ceci de particulier qu’au contraire de Flash, Green Lantern, Superman ou Batman, l’archer vert n’a pas été publié de manière continue pendant 80 ans. Il n’a pas non plus connu autant de périodes identifiées qu’une Catwoman, un Joker ou un Robin. Ce numéro spécial de Green Arrow commence particulièrement très bien avec un récit de Mariko Tamaki et Javier Rodriguez, qui savent évoquer avec grâce le côté rétro sans pour autant donner quelque chose de dépassé. On en prendrait bien toute une mini sur les premières années d’Oliver Queen par les mêmes auteurs. Tom Taylor et Nicolas Scott s’accordent eux aussi très bien d’un segment nous expliquant l’invention de la « flèche gang de box »… Mais après cela le numéro perd beaucoup de son rythme et s’égare dans des histoires qui, à force de vouloir singer les back-ups des années 70… se lisent comme des sous back-ups dispensables. Il y a bien quelques retours de créateurs comme l’incontournable Mike Grell ou la team Jeff Lemire/Andrea Sorrentino qui viennent ponctuer tout ça. Mais il y a comme un ventre mou du numéro où des équipes créatives donnent des histoires qui font le minimum syndical.
Ce n’est pas forcément la faute des auteurs. Peut-être que la vie d’Oliver Queen (ou de Connor Hawke) propose moins d’angles, moins de prises. Une fois que certains spots identifiés ont été réclamés comme Grell, Hester ou Lemire, une fois que les « origines » ont été squattées par quelques équipes créatives, cela laisse peu de choix. Ce n’est pas comme le spécial Green Lantern où l’on pouvait rebondir aussi bien sur Alan Scott, John Stewart ou Jessica Cruz, c’est certain. Mais enfin il y avait sans doute certaines choses à faire avec des « moments » comme Identity Crisis ou, pourquoi pas, le Green Arrow de Dark Knight. Par exemple le récit de Vita Ayala/Laura Braga ne propose jamais qu’un énième clash contre Deathstroke. On pourrait pour ainsi dire barrer les noms d’Oliver et Dinah et les remplacer par d’autres héros DC que ce serait pareil, tant c’est générique.
« How’s the Arrow car? and the Arrow cave? »
Mais c’est sur la dernière histoire que cet effet « ventre mou », avec un récit de Larry O’Neil et Javier Fornés. Et bon, l’hommage à un auteur emblématique de Green Arrow (Dennis O’Neil) servi par le fils de l’auteur qui n’est un scénariste expérimenté, on pouvait s’attendre à quelque chose d’un peu convenu. En fait non. O’Neil et Fornès nous livrent quelque chose de bluffant tellement c’est sobre et émouvant à la fois. Un récit sans paroles expliquant comment, années après années, le père a passé son existence à donner vie à ces personnages, c’est redoutable d’efficacité. Cela renverse totalement la table. On sort de l’effet « ventre mou » déjà évoqué pour passer à quelque chose de touchant. Et cela renverse la donne. D’un coup, au lieu de se dire que ce spécial de Green Arrow est à la traîne par rapport à ce qui s’est fait pour Flash ou Green Lantern, on se demande pourquoi, enfin, il a fallu attendre ce Green Arrow 80th Anniversary #1 pour se souvenir que ces 80 années ne se sont pas faites toutes seules, qu’il y a des gens, des autrices et des auteurs, qui ont fait le job pendant des décennies, qui y ont consacré leur vie. Un petit « mot », une histoire ou encore une vignette consacrée à Bill Finger, Gardner Fox et quelques autres ? Non. Il faut attendre ce numéro de Green Arrow pour se souvenir de l’humain. Cela donne de la hauteur à cette fin de numéro et cela place aussi DC Comics face à ses contradictions. Parce que, à propos, Green Arrow a été créé en 1941 par Mort Weisinger et George Papp, mais bien malin le lecteur lambda qui le devinera à la lecture de ce numéro, tant leur nom a été en quelque sorte rayé des tablettes. Green Arrow appartient à DC, a été créé par DC, il ne faudrait pas allez glisser quelque part un hommage aux deux créateurs effectifs du personnage, oulah vous n’y pensez pas, malheureux…
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