Alors qu’Infinity Wars est terminé, la quête annexe liée à Nebula se poursuit. Les Asgardians of the Galaxy n’ont pas encore vu le bout de leur aventure. Mais, alors que la rivale de Gamora semble toute puissante, cette faction armée des Asgardiens doit déjà de projeter vers d’autres dangers imminents. Les Asgardians of the Galaxy négocient le virage entre une éphémère alliance accidentelle entre différents personnages et un groupe beaucoup plus durable.
Scénario de Cullen Bunn
Dessins de Matteo Lolli, Luca Maresca & Stéphanie Hans
Parution aux USA le mercredi 16 janvier 2019
Voilà encore une série qui joue aux chaises musicales niveau dessin puisque ce seul Asgardians of the Galaxy #5 crédite trois artistes. Le cas de Stéphanie Hans est un peu à part, non pas parce qu’il faudrait être automatiquement plus sympa avec les compatriotes mais bien parce que sa séquence s’installe comme un (quasi)épilogue, une respiration en fin de l’arc, géré de façon maitrisée et autonome, d’autant plus justifiée qu’il s’agit de faire le lien avec la défunte série Angela. Ce qui est plus problématique, c’est le corps de l’épisode, mis en images par Matteo Lolli et Luca Maresca de façon assez irrégulière. C’est à dire que la composition des pages fonctionne, semble soucieuse de donner de l’importance aux décors ou aux expressions selon les cas… mais que les finitions sont parfois totalement abstraites, un peu comme si au lieu d’encrer avec des pleins et des déliés on s’était dit que les traits pouvaient se faire au stylo-bille. Plusieurs pages semblent issues d’un encrage numérique bien mal maitrisé ou trop léger, qui – en prime – ne travaille pas dans le même sens que la colorisation. Il suffit de regarder sur les premières pages le visage de Kid Loki : une fois sur deux l’axe de sa couronne et l’arrête de son nez (rajoutée à la couleur) ne sont pas dans le même axe. A l’opposé, Stéphanie Hans dessine mais gère aussi ses propres textures, ce qui fait qu’elle ne connait pas ce genre de problème. Mais c’est particulièrement dommage pour la partie Lolli-Maresca car on a vraiment l’impression qu’avec un encreur vétéran (mettons un Rubinstein), cet épisode serait à des années-lumière de ce qu’il est. Une nouvelle fois à l’impression que Lolli et Maresca ont été essorés niveau délai et que le résultat est, malheureusement, expédié. Petite curiosité, cependant, si ces deux-là étaient français, on serait sans doute convaincus que leur modèle pour le personnage d’Annabelle est la comédienne Nora Hamzawi tant ils en font (fortuitement) un véritable portrait craché.
C’est donc au niveau du scénario de Cullen Bunn que se situe « le nerf de la guerre » de l’épisode, alors que l’auteur négocie, plutôt bien d’ailleurs, un virage. Il s’agit en effet de quitter progressivement le sillage d’Infinity Wars pour se préparer déjà à War of the Realms. Ce faisant, les Asgardians of the Galaxy changent de vitesse, passant du rang de « concept qui fonctionne de manière fortuite le temps de quatre ou cinq épisodes » à une proposition qui fonctionne sur un plus long terme. Bunn donne une assez bonne définition, pratiquement à voix haute, du groupe, alors que Nebula pense manipuler les Asgardiens en général alors qu’une équipe intégrant des personnages ambivalents tels que Kid Loki, Angela ou l’Executioner sortent de la norme. Les « AoG » sont des Asgardiens qui vont là où les autres dieux nordiques ne vont pas. Et par conséquent ils apportent une voix nouvelle, complémentaire, à ce qui se passe au niveau cosmique de Marvel ces temps-ci. Cependant la série gagnerait VRAIMENT à se trouver une identité visuelle stable.
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