Avant-Première Comics VO: Review Avengers #16
12 mars 2019Alors que les Avengers sont aux prises avec la nation vampire, le Shadow Colonel a une arme secrète : le Ghost Rider, complétement retourné contre sa propre équipe… Tandis que l’âme de Robbie zone quelque part en Enfer et reçoit d’étranges conseils. Et c’est sans parler de ce qui se prépare en Russie.
Avengers #16 [Marvel Comics]
Scénario de Jason Aaron
Dessins de David Marquez
Parution aux USA le mercredi 6 mars 2019
Les Avengers selon Jason Aaron forment une série intéressante par la cosmogonie qu’elle dégage, l’organisation d’un univers Marvel dans sa géographie et dans sa chronologie. Il ne faut pas avoir fait de grandes études pour s’en apercevoir, la déclaration d’intention est là depuis Marvel Legacy et les Avengers de la Préhistoire. Mais l’ancien scénariste de la série Ghost Rider et actuel auteur de Thor conçoit aussi ses dynasties de super-héros d’une autre façon. C’est tout l’esprit qui habite la conclusion de ce numéro, avec un personnage dans une position bien particulière, qui aura forcément des conséquences sur la « géopolitique » de Marvel, des Avengers et – peut-être – de War of the Realms. Aaron joue avec tous les jouets dont il peut disposer, on l’a déjà vu par le passé et cela s’amplifie encore avec cet épisode. Un point faible cependant, encore et toujours le côté caricatural du méchant « conseil des vampires ». C’est un peu comme si, sur cette série, les méchants d’Aaron n’avaient jamais d’âme ou assez peu de personnalité. Pour des vampires, vous nous direz que le manque d’âme fait partie du rôle mais à bien y regarder les Celestials où même le Ghost Rider privé de Robbie dans ce numéro, tout ça fait des méchants qui se distinguent surtout par le pouvoir et pas tant par l’esprit (encore que le Ghost Rider « unplugged » se distingue par son caractère). C’est peut-être aussi ce qui intéresse dans cette splash finale, avec un personnage un peu remonté qui semble promettre un rôle bien plus direct dans les événements.
« The devil. Any devil. Whoever the hell is listening. »
Ce qui est dommageable à la compréhension de l’histoire, c’est que David Marquez n’est pas forcément un bon narrateur dans ce registre de titre de groupe (il s’était très bien débrouillé sur Defenders mais on dirait que ce type d’intrigue avec des combats multiples lui échappe). Il commence pourtant l’épisode plutôt bien, avec une évocation de l’Enfer qui passe par un travail de crayonné, peu encré. Et puis ce parti pris est oublié en cours de route. Et pour ce qui est de la bataille entre les Avengers et le Ghost Rider, sa chorégraphie est chaotique, avec des décors minimalistes. Parfois on ne sait tout simplement pas comment s’orienter dans la case ni d’où déboule tel personnage qui vient s’ajouter à la mêlée alors qu’il était hors de vue dans la case précédente. C’est vraiment dommage. La dernière page est bien, mais le chemin pour y arriver est très inégal. Avengers gagnerait à être dessiné par certains complices de Jason Aaron qui ont déjà travaillé avec lui sur des séries comme Thor: God of Thunder. Car là on nous sert des éléments qui vont avoir du sens et du poids pour la suite. Mais, graphiquement, on nous les présente un peu comme des « affaires courantes » et cela atténue l’impact de la lecture.
[Xavier Fournier]