DC Comics continue de célébrer les 80 bougies de ses héros, à mesure qu’on arrive aux dates faditiques. Mais ce Green Lantern 80th Anniversary #1 est particulier. Surtout par le fait de célébrer non pas un héros en particulier mais bien une dynastie. Si des numéros spéciaux consacrés à Flash et à Robin avaient déjà jonglé avec cet exercice, une réunion de créateurs façon « All-Stars » relève ici le gant (pardon, l’anneau). Glissez-vous dans un fauteuil, un peu de musique symphonique en ambiance et tournez les pages. Voyez, la magie verte opère…
Scénario de Geoff Johns, Dennis O’Neil, James Tynion IV, Peter Tomasi, Cullen Bunn et beaucoup d’autres…
Dessin de Gary Frank, Ivan Reis, Mike Grell, Doug Mahnke, Fernando Pasarin et beaucoup d’autres…
Parution aux USA le mardi 23 juin 2020
Les numéros anniversaires, cela peut devenir un piège. Les équipes créatives concernées peuvent s’y égarer, rejouer des origines trop connues, déjà trop rejouées, du personnage ou au contraire partir dans des scènes de vie interchangeables, des « vignettes » assez vite oubliables. Le piège est peut-être encore plus possible si l’on prend non pas un personnage (Superman, Batman, Wonder Woman, Joker, Catwoman…) mais un nom qui a été porté par des protagonistes multiples (Robin, Flash…). Ce Green Lantern 80th Anniversary #1 joue sur un registre légèrement différent car il ne s’agît pas simplement de dépeindre des personnages s’étant succédés. Au délà du nom, ils sont unis par une volonté, par un anneau qui, quelque part, peut nous renvoyer vers une mystique à la Excalibur.
La première histoire (il y en a beaucoup et on ne nous en voudra pas trop de ne pas les énumérer, de peur de spoiler) joue bien la carte des origines, oui, mais elle se concentre sur celle d’Alan Scott (qui n’a pas été « rejouée » depuis longtemps). James Tynion IV et Gary Frank lui donnent à la fois de la pesanteur et de la simplicité. Alan a sur ses épaules le poids du monde, prépare la venue des autres. Le dessin de Frank fait qu’on se dit que cela pourrait faire une post-face magnifique à Doomsday Clock, le retour officiel d’Alan Scott dans le « corpus » de l’univers DC. Et la deuxième histoire, signée cette fois Geoff Johns et Ivan Reis, vient parfaitement rebondir sur ce sentiment. Hal Jordan aussi a « le poids du monde » sur ses épaules. Mais il ne sait pas quel monde, perdu quelque part dans l’univers et, craignant pour sa vie, le voici qui prépare ce qui pourrait s’apparenter à un testament. On a en quelques pages l’Alpha et l’Omega. La suite des récits peuvent alors venir se glisser entre ces deux ambiances, jouer sur d’autres registres, sur des veillées d’armes du Green Lantern Corps pleurant d’anciens compagnons ou au contraire célébrant des camarades récents.
Une dizaine d’années en arrière il y avait au bas mot trois à quatre titres mensuels liés à l’univers de Green Lantern. On peut dire que depuis le départ de Geoff Johns il y a quelques années, la batterie de puissance a perdu du volume. Cela n’empêche pas des runs intéressants et innovants (comme ceux de Grant Morrison et Liam Sharp/N.K. Jemisin et Jamal Campbell) mais ce n’est plus la même chose, la même ampleur. Cette puissance de feu, la revoilà. C’est ce qui fait la force de Green Lantern 80th Anniversary #1. Il ne s’agit pas de célébrer trois ou quatre protagonistes sous prétexte qu’ils ont porté un slip de la même couleur. Ici, c’est bien la mythologie qui est remise au centre du village (pardon, de l’univers). Et plus encore, à travers les visages connus des héros (Jessica, Simon, Guy, Kilowog, Kyle, John…) nous provient les voix des auteurs actuels ou passés. L’anneau qu’on transmet d’un héros à un autre prend des allures de parabole, alors qu’on retrouve ainsi des auteurs qui ont marqué le destin des « lanternes vertes ». Pour preuve ce qui restera sans doute le dernier récit écrit par le légendaire Dennis O’Neil (disparu il y a quelques jours) et dessiné par Mike Grell. Tous les auteurs qui ont défini Green Lantern ne sont pas du voyage. Certains sont depuis longtemps partis. Les Martin Nodell, John Broome, Gardner Fox, Gil Kane et bien d’autres encore s’en sont allés, rejoints, donc, par O’Neill. Mais la lumière brille encore.
Dans les années 80, il y avait les « Tales of The Green Lantern Corps », miniséries et numéros spéciaux qui permettaient d’égrainer les récits consacrés aux porteurs d’anneaux verts. Green Lantern 80th Anniversary #1 retrouve un peu de ce charmant fouillis. Tout en y ajoutant une force certaine qui nous permet de revisiter les grandes heures de la série. Si l’anneau peut se comparer à Excalibur alors pas de doute : les Green Lanterns sont, eux, les Chevaliers de la Table Ronde. Et on se dit qu’il est bien dommage que l’anniversaire de ces héros ne tombe pas tous les mois, parce que de la magie comme ça, on en redemande.
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