Star-Lord est à la tête d’une nouvelle version des Guardians of the Galaxy. Mais il faut le dire vite : les personnages, rassemblés par les circonstances, se connaissent à peine. Déjà, un des héros semble sur le départ. D’autant qu’ailleurs, quelqu’un d’autre a entrepris de rallier des forces pour garder la galaxie. Un récit fluide où Cates et Shaw continuent de jouer avec tous les jouets disponibles.
Scénario de Donny Cates
Dessins de Geoff Shaw
Parution aux USA le mercredi 20 février 2019
Dans l’épisode initial de la série, Cates semblait avoir tiré un trait sur toute une partie des personnages cosmiques de Marvel, expédiés vers une autre dimension tandis que Star-Lord et quelques rescapés semblaient être les seuls à pouvoir défendre l’univers contre l’héritage macabre de Thanos. Ce deuxième épisode nous montre au contraire que Cates n’a pas tranché les choses aussi nettement qu’on pouvait le croire. Au contraire, il continue de s’amuser à travers un véritable principe de vases communicants. Rien n’est arrêté, l’instabilité est entretenue. D’abord il y a certains héros disparus qui sont déjà de retour. Ensuite Cates s’installe comme une sorte de successeur d’une dynamique à la Lee/Kirby de 1963. Vous vous souvenez de ce deuxième épisode des Avengers dans lequel Hulk claquait la porte ? Eh bien là c’est un peu pareil. Ne vous attendez pas à ce que les Gardiens de la Galaxie aperçus à la fin de l’épisode précédent soient exactement à les mêmes à mesure qu’on progresse dans les pages. A la manière de Hulk, il y a un personnage qui peut changer d’allégeance. Mais jusqu’à la dernière âge le scénariste se garde des choses en réserve pour nous montrer à quel point tous les héros cosmiques sont devenus ses jouets et peuvent être convoqués sans autre forme de procès. L’énergie déployée par Cates sur ce projet comme sur d’autres donne une véritable vivacité au récit. L’équipe des Gardiens devient quelque chose de protéiforme qui peut perdre ou gagner des membres selon les besoins de l’histoire sans qu’il soit besoin de se justifier autrement. Sans oublier une dynamique de groupe qui fait que les Gardiens semblent surtout doués pour se taper dessus les uns les autres avant même qu’on rajoute le moindre adversaire (et pourtant ils ne manquent pas d’ennemis).
Il y a quelque chose d’un peu destroy dans le trait de Geoff Shaw. C’est à dire que ses compositions de pages ou ses prises en compte de décor ne font pas défaut mais que c’est bien dans la finition, dans les ombres et dans les rendus qu’il donne aux personnages un petit côté « sale » assez bien géré, un certain esprit cyberpunk qui convient en particulier assez bien au vaisseau de Quill, le Ryder (comme Wynona, peut-être mais pas forcément). Ce traitement des personnages sans les glorifier va dans le sens de l’écriture de Cates. On a le sentiment que n’importe quel protagoniste pourrait s’avérer être le « nouveau Thanos » ou bien disparaître dans un trou noir. Personne n’est à l’abri, tout le monde est sacrifiable, tous les jouets sont sur la table. Cates et Shaw secouent les branches et redonnent de la vie pas seulement à quatre ou cinq personnages qui forment une équipe mais bien à tous les héros de Marvel liés à l’espace.
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