Billy, Freddy, Mary, Darla, Eugene et Pedro explorent les différents royaumes oubliés de la Magie. Mais hélas tout monde qui a l’air idéal a toutes les chances de décevoir. Quand King Kid, le nouvel ami de la Shazam Family, cherche à apprendre quel est leur mot magique, la méfiance de Mary est éveillée… Tandis que le lectorat a l’occasion de se demander un peu où est l’esprit Shazam dans tout ça…
Scénario de Geoff Johns
Dessins de Dale Eaglesham, Marco Santucci & Mayo « Sen » Naito
Parution aux USA le mercredi 27 février 2019
Il y a trois mois DC Comics comblait une lacune en donnant à Shazam (l’ex Captain Marvel originel) sa propre série régulière. Et ce n’était pas trop tôt sachant que le personnage avait été réinventé vers 2012-2013 et qu’en dehors de quelques apparitions au sein de la Justice League, DC avait fait le service minimum. Enfin on passait aux choses sérieuses… Seulement une fois passé l’épisode initial et les retrouvailles qui vont avec, il faut bien voir que le pitch de la série semble être tout autre chose que ce qui était attendu. Le récit repose surtout sur l’idée d’une demi-douzaine de gamins chargés de protéger une sorte de Pays des Merveilles. Accessoirement, il se trouve que ces six gamins sont par ailleurs des super-héros mais cela pèse assez peu dans l’histoire. C’est d’autant plus marquant que certains personnages ont été à peine ébauchés en 2012 (Pedro, Eugène…) et qu’on n’a toujours pas la sensation d’avoir une idée claire de leurs pouvoirs ou de leurs limitations. Du coup le concept « Shazam » semble un peu perdu dans la masse d’un autre pitch, plus large, qui consiste à une sorte d’exploration d’un monde façon Charlie et la Chocolaterie. En un sens Geoff Johns va un peu trop vite dans sa besogne puisqu’il n’a pas fini d’installer certains des protagonistes et que du coup il est difficile de se passionner pour leur sort. Cela ne veut pas dire que l’idée de fond est mauvaise mais faute d’avoir des personnages bien campés, leurs mésaventures ont quelque chose d’artificiel à ce stade. Peut-être que ce travers s’équilibrera à mesure qu’on avancera dans les mondes de la magie mais cette dilution de Shazam est assez curieuse à ce stade et peu conforme à ce qu’on attendait. Quand bien même la Shazam Family montre finalement un peu le bout de son nez, vers la fin, c’est une impression qui persiste…
A l’inverse, si ce numéro cumule plusieurs dessinateurs, leur cohabitation est assez efficace. On note, bien sûr, quand on passe de l’un à l’autre (le style d’Eaglesham n’est pas forcément celui de Santucci et inversement) mais il n’y a pas de saute d’ambiance disgracieuse. On est dans quelque chose de relativement homogène. Le flashback (et ses intonations mangas) est assez bien vu pour placer les origines de King Kid mais amplifie encore cette impression qu’on en sait rapidement plus sur cet émule de Peter Pan que sur une partie des héros. En un sens Geoff Johns veut aller un peu trop vite de l’avant, sans avoir pris le temps de consolider ses bases. Et l’apparition de certains autres royaumes pourrait encore aller plus loin dans ce sens, même si les fans de longue date de Shazam peuvent sans doute espérer que les « Wildlands » contiennent le fameux septième champion. Globalement c’est sympathique, mais cela reste en deçà des attentes, comme si les différents Shazam n’étaient là que comme des guest-stars embarqués malgré eux dans l’histoire.
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