Parce que les épisodes d’une série régulière n’étaient pas suffisants pour souligner la réunion de Warren Ellis et Bryan Hitch, voici que l’ex-tandem créatif de Stormwatch et d’Authority s’empare de Batman le temps d’une maxisérie au titre lugubre. On nous promet ni plus ni moins que la tombe du Batman avant la fin de la saga. Mais d’ici là le héros va croiser quelques situations assez morbides…
Scénario de Warren Ellis
Dessin de Bryan Hitch
Parution aux USA le mercredi 9 octobre 2019
En rentrant de sa patrouille nocturne, Batman fait un dernier crochet, alors qu’on lui signale un homicide. Mais l’état du cadavre fait que, d’emblée, ce meurtre n’est pas ordinaire. On connaissait l’équipe Warren Ellis et Bryan Hitch pour leur Authority et les scènes de destructions massives. Deux décennies plus tard les auteurs se retrouvent avec quelque chose qui a un certain ton cinématographique, certes, mais qui changent de registre de blockbuster. La moitié de la ville n’est pas rasée. On approche plus de quelque chose comme Seven, avec les deux auteurs qui se partagent clairement les rôles. Sous la plume d’Ellis, Batman devient un récit procédural, avec Bruce Wayne qui reconstitue l’esprit et la logique de la victime, avant de remonter jusqu’au tueur. Cinématographique, Bryan Hitch l’est, en transformant des pages entières en véritable storyboard d’un film en devenir, sous la lumière glauque des néons de Gotham. Pour ce premier numéro, c’est même clairement le dessinateur qui sert de locomotive, qui installe l’ambiance. Ellis n’est pas aux abonnés absents mais on le sent plus mettre la pression sur certaines scènes particulières là où Hitch, épaulé par Kevin Nowlan à l’encrage, est régulier d’un bout à l’autre.
La relation entre Bruce et Alfred occupe une partie de l’épisode, en utilisant assez bien la lassitude du majordome, qui sent que tout cela se finira mal. Même si l’élément a déjà été utilisé ailleurs, Ellis et Hitch le servent assez bien. On apprécie aussi de retrouver un Batman à la fois gothique et détective, qui mène réellement l’enquête au lieu de se contenter de se bagarrer (il le fait un peu, les amateurs de baston peuvent se rassurer). Le fait d’être une maxisérie à part fait que tout est jouable et qu’on ne sait pas, après tout, ce qui attend Batman au bout du récit. Et si on nous montrait une mort du personnage ? Ce premier numéro pique l’intérêt, à mesure qu’on avance dans les pages. Le seul petit truc qui coince n’a rien à voir avec le contenu ou les auteurs mais plutôt avec la manière qu’à DC Comics de noyer la sauce. On sait, bien sûr, que Joker vient de sortir sur les écrans (il y a même une petite allusion au film dans The Batman’s Grave #1. Mais cette semaine l’éditeur pète les plombs, avec trois ou quatre comics consacrés au seul Joker et presque deux fois plus à Batman. Tout ça non pas dans le même mois mais dans la même semaine. A croire que la moitié de l’univers DC est occupé par Batman, Joker et Harley. De quoi égarer cet intrigant The Batman’s Grave dans un flot de productions qui n’ont pas toutes la même tenue, loin s’en faut.
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