Avant-Première Comics VO: Review Uncanny X-Men #13
8 mars 2019Il ne reste plus qu’une poignée de X-Men, sans but et sans équipement. Alors pour trouver un ultime objectif à l’équipe, un Cyclops en quête de rédemption dresse une liste : si les X-Men sont destinés à disparaître, alors ils ne partiront pas sans régler une fois pour toute un certain nombre de problèmes qui ont pour nom Apocalypse, Magneto, Sinister et encore quelques autres du même tonneau. Alors que les X-Men sont au plus bas, ne s’agit-il pas d’une mission suicide ?
Uncanny X-Men #13 [Marvel Comics]
Scénario de Matthew Rosenberg
Dessins de Salvador Larroca
Parution aux USA le mercredi 6 mars 2019
Après un numéro de reprise un peu particulier, dans lequel un des personnages se suicidait purement et simplement, on était resté un peu surpris par une approche qui ressemblait peu à celle de Matthew Rosenberg. Depuis Uncanny X-Men #12, cependant, le scénariste semble beaucoup plus clair dans ses intentions : se lancer dans une sorte de synthèse ou même de point culminant de ses précédents projets mutants. Ainsi Cyclops et Wolverine ont recruté des personnages qui sont majoritairement des personnages déjà présents dans New Mutants: Dead Souls, déjà écrit par Rosenberg. Et on retrouve en prime un Havok déjà croisé dans les Astonishing X-Men du même auteur. Ajoutez que la situation du leader (Scott) en quête d’un sens à sa vie, flanqué d’un garde du corps (Logan) qui doute mais qui le protège quand même sonne un peu comme un écho de la relation Alex/Warpath dans Astonishing et on est maintenant dans une phase de reconstruction beaucoup plus claire (à plus forte raison parce qu’un autre ancien des Astonishing de Rosenberg fait aussi son retour dans ce numéro). Le scénariste demeure funeste : pas un de ses numéros d’Uncanny X-Men ne s’est déroulé sans au moins une mort (le suicide du #11, Guido dans le #12 et cette fois un personnage aisément remplacé mais qui, quand même, plombe l’ambiance). Il s’agît de montrer les enjeux et démontrer qu’il y a comme un compte à rebours. Les X-Men s’éteignent les uns après les autres et ceux qui restent ne peuvent pas partir du principe qu’il leur reste longtemps. Aussi ce que Cyclops amène dans ce numéro, c’est de la détermination : quitte à disparaître, alors autant partir dans un feu d’artifice et partir en emportant avec eux leurs pires ennemis. Bon, clairement, ils ne commencent pas par le plus impressionnant de la liste mais il y a quelque chose d’épique dans cette volonté martiale. Le petit « hic » de la situation c’est qu’on doute que le reste de la nation mutante reste absente très longtemps, au-delà de ce qui se passe avec l’univers réécrit d’X-Man ou dans X-Force. C’est dommage car on en prendrait bien une vingtaine d’épisodes de Cyclops et sa bande réglant leurs comptes avec leurs plus grands adversaires.
« We’re together again. Now we need a reason why. »
Salvador Larroca reste toujours très noir, très sombre, par rapport à ce qu’on se souvenait de ses précédentes périodes sur les titres mutants mais cette fois-ci c’est quand même plus mesuré. Les couleurs reviennent quand on est dans le nouveau refuge des X-Men (un endroit bien connu des fans) et s’effacent quand on part dans des tunnels et des Q.G. d’adversaires. On sent bien néanmoins qu’une partie de l’idée est de retrouver l’atmosphère des X-Men des années 90-2000 (rien que le choix des costumes est un gros indice). Mais comme le style de Larroca a forcément évolué entretemps, la portée nostalgique n’est pas si efficace que l’éditeur semblait le vouloir. Il n’en reste pas moins que cette atmosphère « dernier baroud d’honneur des X-Men » est efficace et qu’on se demande où l’équipe créative va porter ce noyau de survivants. C’est peut-être ce qui a manqué ces dernières années aux titres X-Men les plus centraux : du suspens !
[Xavier Fournier]
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