Les ennuis poursuivent Havok ! Pressé de créer une nouvelle équipe de mutants, il est déjà confronté aux attaques des Reavers… qui n’en n’avaient même pas franchement après lui. C’est qu’Alex Summers continue d’être considéré comme un looser. Après avoir recruté fortuitement deux héros dans son embryon de groupe, ce deuxième chapitre de l’arc permet de faire le tour du reste de l’équipe, de façon toujours aussi savoureuse. L’humour est une nouvelle fois au rendez-vous.
Scénario de Matthew Rosenberg
Dessins de Greg Land
Parution aux USA le mercredi 1er août 2018
Convaincu qu’il lui faut se refaire une réputation (ce qui n’est pas faux) et snobé aussi bien par les Avengers que les tenants officiels des X-Men, Havok a décidé de monter SES X-Men… en allant frapper à la porte des autres laissés pour compte. Le numéro précédent l’a donc vu débarquer chez Beast (à l’écart depuis qu’il a tripatouillé le temps et kidnappé les X-Men originaux, entre autres choses). Et l’attaque de Reavers qui a suivi les a réunis avec un Banshee totalement zombifié et muet. Sympa mais pas de quoi aller bien loin, alors Matthew Rosenberg achève dans ce numéro de faire le plein de membres. Ce faisant, il est intéressant de voir qu’il réunit Havok avec Dazzler et Colossus (soit une partie de la X-Team à l’époque de l’Australie) mais sans jamais perdre son fil conducteur de vue. A part Warparth (qui sert de garde du corps imposé à Alex) et Banshee (comateux éveillé), tous les autres ont la nostalgie plus ou moins avouée d’une gloire ou d’une chance passée. En fait, s’il est une nouvelle fois possible de lier l’humour de Rosenberg à certains films d’Edgar Wright, il y a un moment où on pourrait presque faire le rapprochement avec… la « funny » Justice League International. Ici, pas de Martian Manhunter accro à ses Oreo, cela ne va pas jusque-là. Mais il y a quelque chose de commun dans cette bande de loosers en qui personne ne croit et qui ne cesse de se chamailler ou d’empiler les maladresses. Même les discussions autour de l’apparence de Dazzler ont un petit quelque chose de Booster Gold et Blue Beetle discutant des mérites des différents costumes de Black Canary. Astonishing X-Men façon Matthew Rosenberg continue donc de prendre forme comme une équipe « empirique » qu’on apprécie d’autant plus que le script ne se prend pas au sérieux.
« That the thing! We maybe aren’t technically « X-Men ». »
S’il y a quelque chose qui distingue ce run d’Astonishing X-Men de Justice League International, c’est bien le dessin, Greg Land opérant à son habitude (encore qu’il apparaisse un peu plus à l’aise que dans l’épisode précédent). Pour peu qu’on passe au-delà de sa facilité à s’inspirer de catalogue de charmes pour représenter les personnages féminins (oui, Dazzler, on parle de toi là), il faut dans le même temps lui reconnaître par ailleurs une volonté de ne pas la jouer « facile » dans d’autres registres. Le labo de Beast ou l’appartement de Colossus sont des décors bourrés de détails (éprouvettes, linge sale…). En un sens, ses stéréotypes féminins sont doublement regrettables. Non seulement pour ce qu’ils sont mais aussi parce qu’ils contribuent à nous cacher par ailleurs un travail réel et même une volonté de réalisme dans le background. Même avec les réserves d’usage sur le style de Land, le scénario de Rosenberg est excellent et s’impose loin du « dark n’gritty ». Ironiquement, il utilise comme ingrédient de base des éléments qui remontent à la fin des 80’s/début des 90’s, bref en plein dans l’ère Dark. Mais il retourne la vapeur en mettant tout cela au service d’un humour qui, sans être tonitruant, est tout à fait décomplexé. Une fraicheur qui fait du bien en ce mois d’août !
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