Iron Man, Captain America et Thor ont traversé des périodes sombres ces derniers temps. Le trio se retrouve et se pose la question de refonder (ou pas ?) les Avengers. Pendant ce temps, des intrigues liées à Marvel Legacy et à des événements vieux d’un million d’années font que les trajectoires de Doctor Strange, Black Panther, Ghost Rider et She-Hulk semblent s’entrecroiser. En toile de fond un mystère titanesque : qu’est-ce qu’il arrive aux Celestials ?
Scénario de Jason Aaron
Dessins d’Ed McGuinness
Parution aux USA le mercredi 2 mai 2018
On pouvait se douter que les Avengers de Jason Aaron devraient beaucoup aux ancêtres qu’il leur a inventé l’an dernier dans Legacy #1. Il ne faut pas attendre longtemps puisque voici ces grands anciens qui occupent les premières pages du numéro, autour de l’idée d’une première invasion des Celestials repoussés par Odin et sa clique, action qui aujourd’hui a des conséquences. Aaron brasse le temps et l’espace mais en prenant soin de conserver l’aspect humain au centre des choses. Une semaine après avoir soldé le sort de Mighty Thor, le scénariste exploite à nouveau le fils d’Odin et ses deux coéquipiers les plus classiques, Iron Man et Captain America, avec un angle nouveau mais qui ressemble bien à l’auteur. Ces trois-là sont en effet les figures emblématiques du groupe, la trinité que l’on réunit de temps à autre quand il s’agit de reformer les Avengers, de retrouver leur légitimité. Ce sont un peu les juges de paix que l’on ressort pour prouver que le monde a besoin de cette équipe. Cette fois Aaron fait appel à ses outils typiques, les secrets à travers le temps et le doute interne pour inverser la vapeur. Ce n’est pas seulement que le monde a besoin d’eux mais Cap, Thor et Iron Man ont, eux aussi, besoin d’être des Avengers pour se resourcer. Ce faisant Aaron retrouve un fondement dysfonctionnel digne des années 60 ou 70. On n’est pas dans un calcul froid où il s’agirait de savoir si l’équipe a besoin d’un Wolverine ou d’un Ares. Ces trois-là ont besoin de leur camaraderie. Et d’un coup, comme ça, on est déjà à des années-lumière du récent No Surrender : l’histoire a ici un déroulement organique, logique et s’intêresse à l’âme des protagonistes.
L’exécution n’est pas sans défaut. Par exemple on peut regretter des dialogues parfois pas très subtils (comme Rogers qui parle d’un passé lointain… comme s’il remontait à un million d’années, juste après un flashback préhistorique…). Mais la passion est là, servie par un scénariste qui, mine de rien, a un passé (ou un présent dans le cas de Thor) avec une bonne partie des personnages impliqués. Pour ce qui est d’Ed McGuinness, dessinateur punchy s’il en est, on le sent à l’aise dans les moments les plus spectaculaires (la préhistoire, les Celestials…) mais moins avec les scènes de discussions entre Tony, Thor et Steve, plus axées sur la discussion. Jusqu’à la dernière page où, cependant, on retrouve un McGuinness égal à lui-même. L’ancienne équipe créative d’Amazing X-Men nous donne des Avengers qui allient classique et nouveauté, les héros ayant été changés par leurs expériences. Mais c’est indéniablement un retour à la grandeur du groupe. Un bon début.
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