Avant-Première VO: Review Burnouts #1
26 août 2018En septembre, Dennis Culver et Geoffo lancent une toute nouvelle série chez Image Comics. Burnouts a pour base de départ une invasion extra-terrestre. Seuls quelques ados perçoivent la menace de ces « Envahisseurs » nouvelle génération. Seulement voilà : ils ne perçoivent les « petits hommes verts » que lorsqu’ils sont bourrés. Pourtant, à l’école, ils avaient bien prévenu sur les dangers de l’alcool et de la drogue.
Burnouts #1 [Image Comics]
Scénario de Dennis Culver
Dessins de Geoffo
Parution aux USA le mercredi 19 septembre 2018
A l’école, le jeune Andy n’a d’yeux que pour la belle Jackie, la rebelle de la classe. Quand il réalise qu’il y a moyen d’aller à la même soirée qu’elle, son cœur s’enflamme… mais les parents d’Andy ne sont pas du tout disposés à le laisser sortir. Forcément, tout cela va pousser Andy à faire le mur pour se rendre à cette fête qui lui était interdite. Là-bas, pour la première fois, il se voit proposer de la drogue, n’ose pas dire non et… voit d’un seul coup des entités verdâtres s’emparer des autres jeunes présents. Serait-ce tout simplement un « bad trip » ? Non, car d’autres gamins perçoivent la même chose que lui. Dans une trame digne des films de John Hughes, les événements convergent pour que des ados très différents, que tout sépare, se retrouvent à cette soirée et obligé de s’allier. D’autant plus que ce n’est pas franchement comme s’ils pouvaient en parler à quelqu’un d’autre. Burnouts, qu’on pourrait traduire par « les Défoncés », revendique une filiation avec Stranger Things, sans doute parce que la série TV de Netflix est une référence populaire. Mais de manière plus précise, on peut reconnaître dans le concept une sorte de juste milieu entre Attack of the Block, The Faculty (où il fallait prendre de la drogue pour résister aux aliens) mais aussi à Grabbers, film irlandais de 2012 où, déjà, il s’agissait de résister à des créatures extra-terrestres en picolant autant que possible (parce que les bestioles n’aiment pas la bière). Le fait est que si c’est un archétype qui a déjà fait surface plusieurs fois au cinéma, ce type de comédie est carrément plus rare dans les comics (encore que, même s’il s’agît non pas d’aliens mais bien de voyage temporel, on ne peut pas totalement exclure Paper Girls). On s’engage dans l’histoire on se demandant jusqu’où Dennis Culver pourra aller pour entretenir cette notion de transgression, cette fable qu’il ne s’agit bien entendu pas de prendre au premier degré mais comme une parabole du conflit entre les générations, du conformisme contre la rébellion.
« What do you say, kid? Want to help us save the world ? »
Si pour vous les seuls comics qui trouvent grâce sont les super-héros/cyborgs/ninjas avec des muscles surnuméraires, Burnouts joue dans une cour totalement différente. Peut-être parce que d’emblée la série refuse de se prendre trop au sérieux. Le français Geoffo dessine d’ailleurs l’histoire dans un style très expressif, qui évite de devenir trop caricatural. Si l’idée de base est sympathique mais un peu « académique », c’est bien le dessin et le parti-pris visuel de Geoffo qui permet déjà de distinguer Burnouts dès les premières pages, sans exclure que le scénario de Culver ne nous réserve pas par la suite quelques surprises plus caractéristiques. Burnouts n’est certes pas à l’image des comics mainstream mais apporte justement une tonalité qu’on ne trouve pas tous les jours.
[Xavier Fournier](A noter que ce comic-book ne sort que le 19 septembre aux USA (et ailleurs) et que les lecteurs curieux peuvent encore le réserver auprès de leur comic-shop habituel).