DC Comics tease ses grands événements de l’été à travers ce DC Nation #0, à savoir le mariage attendu de Batman, l’arrivée imminente de Bendis sur la gamme Superman et l’explosion de la Justice League en différentes factions. Le tout est servi par certains des auteurs les plus en vue chez l’éditeur. Toutefois les trois segments ne sont pas égaux et servent des objectifs très différents.
Scénario de Tom King, Brian Michael Bendis, Scott Snyder, James Tynion IV, Joshua Williamson
Dessins de Clay Mann, Jose Garcia-Lopez, Jorge Jimenez
Parution aux USA le mercredi 2 mai 2018
Depuis plusieurs mois Tom King joue dans le titre Batman avec l’organisation d’un mariage entre Bruce Wayne et Catwoman. Plus encore, le scénariste s’intéresse aux réactions de l’entourage du héros, que ce soit Superman, Wonder Woman, les Robins ou même Poison Ivy. Mais forcément un tel événement ne peut pas laisser de marbre celui qui est un peu le reflet de Batman, c’est-à-dire le Joker lui-même. Ce premier segment de DC Nation #0 ne cherche pas à nous en apprendre plus que ce que nous savions déjà. Pas de secret révélé mais un bref rappel de la tension que le Joker sait générer. King et Mann soulignent ainsi le côté imprévisible du personnage et l’on peut être certain de le voir semer le chaos dans ce mariage. Serait-il de taille à l’empêcher ? L’avenir le dira. On est dans un exercice totalement différent avec la partie traitant de Superman puisque Bendis, après Action Comics #1000, continue de délimiter les contours de son projet pour le personnage, en rajoutant quelques touches. Cette fois pas d’arrivée cosmique d’une créature remettant en cause l’origine de Superman. Bendis, accompagné du dessinateur vétéran Jose Garcia-Lopez, se fixe plus sur la vie privée de Clark Kent et ce qui se passe au Daily Planet. Au passage, Perry White retrouve une voix très morale, une conscience du métier qui fait qu’il semble faire écho à l’utilisation de Ben Urich que Bendis pouvait faire chez Marvel.
Le parent pauvre du numéro, c’est la partie qui traite de la Justice League ou plutôt DES Justice LeagueS puisqu’il existe désormais différentes factions. Si Jorge Jimenez livre un travail très efficace au dessin, Scott Snyder, James Tynion IV et Joshua Williamson se contentent surtout d’aligner un certain nombre d’alliances improbables. On est presque dans le registre du name-dropping, une énumération de héros et de bad guys qui ne dégage pas grand-chose et qui évoque un peu le magma chorégraphique de la fin de Metal. Mauvaise pioche pour les auteurs, utiliser des sosies des Celestials comme principale menace, au moment où la concurrence ressort les vrais Celestials avec plus d’intensité, ne tourne pas vraiment à l’avantage de la présentation. Là où les histoires de Batman et Superman dégagent différentes formes de tensions dramatiques, la Justice League et No Justice devront faire plus d’efforts s’ils veulent convaincre…
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