Alors que Deadpool tente de s’emparer d’un poney nain (oui, on sait, mais c’est Deadpool, que voulez-vous ?), il se fait souffler par sa cible par un mystérieux concurrent, qui porte une moitié de masque. Quand la mission suivante de Wade le pousse à supprimer un agent très spécial et qu’il s’avère que l’homme-mystère est à nouveau concerné, l’assassin le plus populaire de Marvel décide que trop c’est trop. Il va se faire passer pour un agent secret. Après tout, rien de grave ne peut arriver si Deadpool se prend pour l’agent 007, pas vrai ? PAS VRAI ?
Scénario de Christophe Hastings
Dessins de Salva Espin
Parution aux USA le mercredi 5 septembre 2018
Ils sont loin les jours pourtant pas si vieux où Deadpool, à la tête d’une immense fortune, pouvait se permettre de financer les Avengers. Il est désormais au fond du trou, au point que son compte en banque ressemble beaucoup plus à celle du Peter Parker du Silver Age. A deux doigts de se faire expulser de son modeste appartement, Wade apprécie peu de voir un aventurier le « griller » dans ce qui semblait pourtant être un plan simple : mettre la main sur un petit poney. Rentré chez lui, Deadpool accepte donc le premier boulot venu, même s’il est bien en dessous d’un assassin de sa trempe : tuer l’amant dans une affaire de « cocufiage ». Enfin, cela, c’est ce qu’on lui dit au moment de la commande. Mais il s’avère bien vite que sa supposée victime n’est pas un simple personnage de vaudeville. Au contraire, c’est lui aussi un pro. Et même un agent secret du plus haut rang. Bien vite Deadpool comprend que l’on se fout de sa figure et, lorsqu’il découvre que tout est lié au « voleur de poney », il décide d’en avoir le cœur net. A lui de remplacer l’agent secret tombé « au champ d’honneur » et de fermer le claquer de son concurrent. Christophe Hastings canalise vraiment les fondamentaux du mercenaire en rouge et noir, au point que cette aventure pourrait presque se passer à n’importe quel point de sa chronologie. Bref, si vous n’avez pas pris de nouvelles de Wade Wilson depuis un bail, pas de panique, ce titre est fait pour vous.
« Stupid all-consuming craving for vengeance that’s gonna take up a lot of my time till he’s dead. »
Niveau dessin, Salva Espin semble avoir envie de surfer sur une ambiance à la Ed McGuinness, mais avec des attitudes de personnages beaucoup plus rigides, ce qui fonctionne plus ou moins selon les scènes (au risque que, parfois, certains des protagonistes semblent aussi souples que des Playmobil). Le fait est qu’il n’est pas forcément aidé par une mise-en-couleurs qui les avantages de ses inconvénients (et inversement). C’est à dire que les coloris flashy noient un peu tout espoir de finesse du trait. Mais dans le même temps il faut bien dire que les couleurs vives en question contribuent aussi à donner quelque chose de « cartoonesque » qui n’est pas hors-de-propos avec les mésaventures de Deadpool. Au bout du compte, il faut cependant souligner que Deadpool – Secret Agent Deadpool est un projet « ComiXology Originals » et que de ce côté-là, la gamme numérique de Marvel ne nous a pas toujours proposé que du bon en termes de dessin (Jessica Jones faisant exception car visiblement le projet était d’abord pensé pour « le papier »). Si l’on considère cela, par rapport à des titres comme Cloak & Dagger ou même certains fascicules « physiques » de Marvel, Salva Espin tire bien son épingle du jeu. Il faut dire aussi que le grain de folie qui accompagne Deadpool permet aussi d’accepter des choses beaucoup plus caricaturales que si l’on parlait du Punisher ou d’un Vertigo. Plutôt plaisant à lire.
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