Que fait Domino quand elle n’est pas dans les rangs d’une énième version d’X-Force, Weapon X ou des X-Men ? Elle vit sa vie de mercenaire avec quelques amis. Si Marvel capitalise d’avance sur l’arrivée du personnage sur le grand écran dans le deuxième film Deadpool, cette série démarre sur les chapeaux de roue avec un atout puissant : le grand retour de Gail Simone chez Marvel, après des années d’absence.
Scénario de Gail Simone
Dessins de David Baldeon
Parution aux USA le mercredi 11 avril 2018
Ce n’est pas la première fois que l’on peut observer Domino, la mutante chanceuse, en solo. Mais les miniséries qui lui ont été consacrées jusqu’ici ont été très inégales et même plutôt oubliables. La tâche qui attend Gail Simone est donc de donner du caractère à tout cela et, on s’en rapidement compte, de donner à Domino un rôle semblable à celui d’Harley Quinn chez DC. Si Domino n’est pas franchement connue pour être rigolote de la même manière (elle est même plutôt cynique), le travail de Simone consiste dans ce premier épisode à lui rendre des émotions un peu malgré elle, entourée d’amis et de quelques adversaires plus ou moins grotesques. Quelque part en cours de route, Domino tente de parler avec son chien et l’on se rend compte assez vite que l’on est dans une série qui a un rapport particulier avec la réalité. Pour autant, ce n’est pas simplement un produit marketing, une question de « Harlequinniser » Domino. Gail Simone est avant tout fidèle à elle-même et l’on retrouve là-dedans des choses qu’elle exploitait déjà dans son précédent passage chez Marvel, quand elle faisait du Deadpool ou du Agent X. D’ailleurs elle se dépêche de récupérer des personnages utilisés alors, comme la mutante Outlaw. Ce n’est pas une simple récupération de tendance mais bien profiter de la tendance pour caser des éléments personnels. On appréciera aussi qu’elle aille chercher aussi au-delà (la seconde associée de Domino, par exemple).
« Hello, world, I’m your wild girl. »
Le dessinateur David Baldeon est ici plus à son aise que sur des projets comme Micronauts. Il trouve d’ailleurs une utilité particulière en étant capable d’alterner des scènes expressives, presque caricaturales (un peu dans le même registre qu’un Matteo Scalera) avec des passages plus premier degré dans le registre super-héroïque. Surtout, il est capable de mixer ces deux ambiances en leur gardant une cohérence naturelle, sans rupture de ton. Difficile de savoir si Domino, la série, a une place durable dans le marché des comics (les mercs en cheville avec Deadpool, que ce soit le Foolkiller ou Solo, ont fait long feu). Mais clairement les auteurs font le nécessaire pour lui donner toutes les chances possibles. Gail Simone donne à la mutante une voix distinctive, certes voisine avec certains héros cinglés chez Marvel ou DC mais pas totalement identique. C’est efficace.
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