1998 ne fut pas seulement l’année du lancement de Comic Box 😉 … Il y a vingt ans, Fathom, la naïade de Michael Turner faisait également ses débuts. Et si Aspen Matthews ne tutoie plus le haut des ventes comme au début du millénaire, elle survit à son créateur. Pour ce nouveau volume et ce vingtième anniversaire, Aspen (l’éditeur) a fait appel à Ron Marz, qui s’est déjà employé ces dernières années à démontrer que Witchblade avait des choses à dire. En sera-t-il de même pour l’héroïne aquatique ?
Scénario de Ron Marz
Dessins de Siya Oum
Parution aux USA le mercredi 20 juin 2018
Il y a quelques années, Aspen découvrait que, bien qu’elle ait été élevée parmi les humains, elle était en fait ressortissante d’un peuple aquatique nommé les bleus. A ce titre, cette spécialiste de la vie marine possède divers pouvoirs basés sur l’eau. Pour les plus cinéphiles, disons qu’elle pourrait aussi bien être issue du peuple d’Abyss, le film de James Cameron). Les démêlés d’Aspen avec les humains mais aussi quelques éléments belliqueux des Bleus (ou d’autres races oubliées) ont animé l’essentiel des six séries précédentes. Car c’est bien le septième volume qui démarre cette semaine avec ce Fathom #1. Mais d’une part l’exercice de la relance et de la renumérotation est désormais tellement banalisé par les gros éditeurs que Miss Matthews n’a pas à en rougir. Si on y regarde bien elle n’a pas plus/moins redémarré que la Justice League ou Captain America dans le même temps. Mais surtout, en routard expert, Ron Marz démarre sur des bases claires. Du temps a passé et Aspen est désormais à l’aise dans sa vie entre deux mondes, une sorte de lien entre les humains et les bleus. Ce qui intéresse Marz, plus que les pouvoirs d’Aspen/Fathom, c’est le déséquilibre géopolitique causé par l’existence de cette race engloutie. Côté monde de la surface, il y a ceux qui voudraient négocier et, forcément, ceux qui veulent exploiter la situation. Une nation de la surface est ainsi bien décidée à militariser les pouvoirs des Bleus. Forcément, l’héroïne ne peut pas rester les bras croisés. L’approche de Marz a ceci de pratique qu’elle parlera même à ceux qui ont perdu Fathom de vue depuis un moment, voire ne l’ont jamais lu. Ce n’est pas tant ce qui s’est passé avant qui importe, comparé à la situation à régler.
« I’m Aspen Matthews. Who the hell are you? »
Quiconque dessine Fathom passe, quelque part, sur les traces de Michael Turner, avec ce dilemme, cette hésitation entre faire du déjà-vu où apporter des choses personnelles (au risque de braquer les puristes de la série). Fathom, c’est clairement le joyau de la couronne pour Aspen (l’éditeur) et Siya Oum est un assez bon choix, avec des attitudes très expressives, en particulier pendant les scènes de dialogue. Mais le coloriste Peter Steigerwald (en collaboration avec John Starr) veille et, clairement, replace l’ambiance historique du titre dans un certain canal historique, en particulier dans les pages pleines ou double. Fathom est une sorte de série patrimoniale, une extension du souvenir de son créateur. On n’attend pas d’elle une saute de style phénoménale. On restera toujours dans un certain cadre. En clair, si les six volumes précédents ne vous ont pas convaincu, ce nouveau Fathom #1 ne vous fera pas changer d’avis. A l’inverse, ceux qui sont déjà dans le sillage de Fathom y (re)trouveront leur compte. Surtout, Marz s’assure que l’histoire est un bon point d’entrée pour celles et ceux qui voudraient découvrir Fathom.
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