Avant-Première VO: Review Immortal Men #1
12 avril 2018Ressortissants du New Age of Heroes, les Immortal Men sont vus comme l’un des joyaux de la gamme, au point que Jim Lee soit de la partie. Dans la gamme, ils sont également la suite la plus directe du crossover Dark Nights: Metal. Avec cette ligne directrice : immortels, ils ont façonnés, dans l’ombre, l’évolution de l’humanité. Jusqu’ici ils ont vécus cachés… Jusqu’à ce que quelqu’un commence à exterminer les immortels.
Immortal Men #1 [DC Comics]
Scénario de James Tynion IV
Dessins de Jim Lee & Ryan Benjamin
Parution aux USA le mercredi 11 avril 2018
L’histoire secrète de l’univers de DC Comics, c’était un peu le thème dominant des premiers épisodes de Dark Nights: Metal. Hawkman mais aussi une société secrète d’immortels ont manipulé les choses depuis les coulisses depuis des siècles, des millénaires, sans que les héros contemporains s’en aperçoivent (jusqu’à dernièrement). On reconnait dans le principe de départ l’une des marottes scénaristiques de Scott Snyder, une sorte de version plus étendue de la révélation que la Cour des Hiboux avait oeuvré sous le nez de Batman sans qu’il le réalise. Il ne faut donc pas s’étonner de retrouver ici aux commandes, à défaut de Snyder lui-même, celui qui avance régulièrement dans son sillage, le fidèle James Tynion IV, qui ne perd pas de temps pour établir les tenants et les aboutissants. Il existe donc plusieurs Maisons d’immortels, les bons et les mauvais. Dans l’après-Metal, avec l’aide d’un des Dark Nights rescapé du crossover, la House of Conquest (les mauvais), ont gagné des batailles décisives et pratiquement exterminés leurs concurrents. Il ne semble en rester que quatre (et peut-être le leader, Immortal Man, lui-même, encore qu’il soit permis de penser à un fantôme), qui se donnent comme ultime mission de sauver un jeune homme, nouvel immortel lui-même (à moins qu’il soit une réincarnation d’Immortal Man). Autant le dire d’emblée, Immortal Men est (avec Terrifics un peu derrière) sans doute la série qui découle le plus de Metal. Contrairement à plusieurs titres du New Age of Heroes, le concept n’est pas directement dérivé d’une idée de Marvel, encore que l’on reconnaisse de loin quelques archétypes. Les deux communautés qui s’affrontent ont quelque chose des X-Men contre la Brotherhood of Evil Mutants, avec en prime un Jim Lee qui ne s’est pas trop foulé pour les designs de la méchante-en-chef, lorgnant ouvertement sur une Hela habillée en blanc).
« I understand that you think you want answers… »
Pourtant ce jeu des équivalences est limité. D’abord parce qu’il se confronte aussi à un jeu d’influences natives à DC/Wildstorm/Vertigo. Il y a u peu du combat WildCATS/Daemonites là-dedans. Et si l’on regarde non pas le concept mais la trame du premier épisode, ce jeune qu’on recrute dans une cellule secrète évoque un peu le premier épisode des Invisibles. Et les Immortal Men eux-mêmes semblent pour moitié au moins faire référence aux pulps. A ce stade-là, sans doute on en aura perdu quelques-uns en mode rien de nouveau mais ce serait faut de s’engouffrer dans cette brèche. Parce qu’en faisant un mash-up de différentes inspirations assez éloignées, Tynion arrive à quelque chose qui n’a pas véritablement d’équivalent dans le marché actuel. Le revers de la médaille, cependant, c’est que tant de temps est passé à nous expliquer la situation qu’on ressent assez peu de choses pour les Immortal Men à ce stade. Niveau dessins, Jim Lee, à la peine, s’est adjoint les services de Ryan Benjamin. Ce qui donne globalement une ambiance cohérente mais selon les pages on sent bien, pour certaines, la pression des délais. Potentiellement les Immortal Men apportent à l’univers DC quelque chose qui lui manque. L’idée, surtout servie par le scénario, a du potentiel. Hélàs on referme ce premier numéro en se demandant encore un peu qui ils sont. C’est la marge de progression qu’il faudra combler rapidement si la série veut s’imposer.
[Xavier Fournier]