Kick-Ass n’est jamais aussi bon que lorsqu’il ou elle en prend plein la figure. Sur ce plan, Patience est la digne héritière de Dave. Malgré son entraînement militaire elle était rapidement capturée dès les premiers épisodes. Cette fois, c’est à nouveau le cas mais tout empire. Démasquée, torturée et sa famille en danger à cause d’elle, la nouvelle Kick-Ass semble aux abois. A moins que les gangsters n’aient laissé entrer le loup dans la bergerie sans s’en rendre compte…
Scénario de Mark Millar
Dessins de John Romita Jr.
Parution aux USA le mercredi 18 juillet 2018
En raison des changements d’encreurs la présente série Kick-Ass nous avait donné l’impression qu’elle démarrait sur un ton moins visuellement gore que les volumes précédents, avec au minimum quelques litres d’hémoglobine en moins. Force est de constater que sur la fin de cet arc Mark Millar et John Romita Jr. se rattrapent en retrouvant les racines ultra-violentes du concept. Mais, hey, qui lisait Kick-Ass en croyant réellement que les choses finiraient par sentir la rose ? Non. Cette fois Patience est bien mal en point. Et surtout elle n’a pas mis en danger qu’elle-même. Prisonnière d’une véritable armée de mafieux, elle voit aussi sa jeune fille tomber entre leurs mains. Et par extension c’est tout l’entourage de l’héroïne qui est sur la sellette. Engluée de sang, Patience va donc devoir trouver le moyen de relever la tête, de reprendre l’offensive. Car désormais elle ne se bat plus que pour elle seule. Soyez prévenus, les retrouvailles avec le sang ne font pas dans la demi-dentelle. Corps écrasés, yeux arrachés des orbites… C’est Kick-Ass, qui que ce soit sous la cagoule verte. Cependant assez vite une autre direction se distingue. Ce n’est pas parce que cela reste la tonalité de Kick-Ass que les personnages sont obligés de prendre les mêmes décisions, le même chemin. Patience va se retrouver dans une position bien différente de celle de Dave…
« Fuck ’em. They mess up, they’re on their own. »
Mark Millar a bien souvent une approche sociale, voire socialiste, dans ses histoires. Il a le souci du petit gars, des classes pauvres ou moyennes, par opposition au monde des riches. C’est par exemple explicite dans Kingsman/Secret Service. Et dans Jupiter’s Legacy, les gosses de (super-héros) riches sont des parvenus, ne retrouvant une moralité qu’après avoir été obligés de vivre cachés, menant une existence ordinaire. Cela affleure à nouveau ici, avec des gangsters qui se comportent comme des courtiers en bourse alors qu’ils discutent de fusion/acquisition de leurs différentes bandes. Patience, par opposition, a une vision plus populaire au sens large. C’est à dire qu’elle s’intéresse à la communauté, au « street-level », dans une certaine mesure dans un sentiment voisin (mais pas totalement identique) à celui de Luke Cage dans la saison 2 de la série TV de Marvel/Netflix. Cela débouche sur une fin d’arc qui entretient jusqu’au bout une tension certaine. Patience règle les choses à sa manière et c’est quelque chose que l’on n’a pas vu jusqu’ici dans le « Kickassverse ». Du coup d’ailleurs on serait vraiment curieux de la voir un jour croiser le chemin de Hit Girl. L’affaire ferait des étincelles. Si l’encrage numérique et la mise en couleurs de Peter Steigerwald atténuent parfois un peu la dureté de certaines actions, il n’en reste pas moins que le côté acidulé ne peut pas tout masquer. On a bien ici du « gros rouge qui tache ». Si ce n’est pas toujours la couleur sanglante, on est dans une surenchère savamment maîtrisée. Il y a comme du tanin. C’est corsé, c’est vrai. Mais à ce stade le public de Kick-Ass est prévenu depuis longue date. On apprécie cependant que ce côté punchy débouche sur une situation psychologique très intéressante. On serait curieux de voir un après. Mais le côté anthologique des arcs à venir fait qu’on ne sait guère comment les nouvelles équipes créatives vont rebondir là-dessus. Si elles rebondissent. En tout cas ce Kick-Ass #6 fait de Patience un personnage bien campé, bien construit, dont on espère qu’elle aura un avenir dans le Millarworld.
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