Après le succès commercial qu’avait été Spider-Verse (introduisant, entre autres, Spider-Gwen), Marvel rejoue à un crossover du même tonneau, une suite directe qui débute véritablement dans ce #0 : Le Superior Spider-Man recrute à nouveau des Spider-Men à travers le Multivers pour faire face aux Inheritors. Et il commence sa tournée par le monde du Spider-Man du… jeu vidéo récemment sorti.
Scénario de Christos Gage, Jed MacKay
Dessins de Clayton Crain, Javier Garron
Parution aux USA le mercredi 26 sep 2018
Cela n’aura pas trainé. Quelques semaines à peine après sa sortie, le Spider-Man du dernier jeu vidéo en date (reconnaissable à son araignée blanche sur la poitrine) arrive dans les comics. Cela dit, cela n’est pas hors de propos puisqu’on se souviendra qu’une des grilles de lecture du Spider-Verse originel était de cataloguer toutes les versions possibles de Spider-Man, d’expliquer qu’elles existaient toutes à travers le Multivers, avec des mentions aussi bien de Tobey Maguire que du robot géant associé à la série TV japonaise des années 70. Que le nouveau crossover s’occupe aussi de « mettre à jour » la liste des adaptations, en tenant compte de la toute dernière, est donc totalement logique. Et puis ce sont aussi un peu des retrouvailles entre Christos Gage et le Superior Spider-Man (qu’il va d’ailleurs sous peu relancer dans sa propre série). A partir de là, le mécanisme narratif est assez classique pour qui se souvient de Spider-Verse. Octopus se matérialise dans le nouveau monde, explique au nouvel homme-araignée qu’on a besoin de lui… C’est presque académique comme structure, presque sans surprise. Si ce n’est que Gage prend soin d’installer quelques petits passages où l’on note que ce cher Octopus a appris à mettre un peu d’eau dans son vin, mettant parfois son ego de côté s’il a conscience que cela est plus efficace. Au dessin, le choix de Clayton Crain s’avère judicieux. Sans forcément évoquer tout à fait l’ambiance du jeu vidéo, son rendu de matière, ses couleurs et ses lumières, donnent à ce « Spidey » une réalité bien à part. A défaut d’être totalement distinct d’autres incarnations de Peter Parker, il trouve une ambiance à part.
« I would never use such a patently ridiculous term. »
L’autre histoire de ce numéro est moins clinquante mais peut-être qu’elle contient des indices importants sur la suite. Jed MacKay et Javier Garron nous éclairent en effet sur ce que les « Web Warriors » ont fait ces derniers mois et comment ils ont surveillé les Inheritors, toujours piégés dans une réalité radioactive. En termes de narration, même si c’est plutôt joliment dessiné, il y a quelques choix bizarres (comme l’idée de terminer par un gros plan sur le cou d’un des « Héritiers », le sens de l’image semblant pour le moins flou). Il est trop tôt pour avoir l’assurance que Spider-Geddon c’est vraiment « on prend les mêmes que Spider-Verse et on recommence ». La structure semble identique, en tout cas à ce stade. Mais dans le même temps, avec un caractère aussi marqué que celui d’Octopus, Gage démontre bien que le personnage a encore des choses à dire et à ressentir. Même si le danger et le mode de recrutement sont familiers, le carafon de ce cher Otto fait que cela fonctionne et qu’on est curieux de retrouver ses réactions, qui le mettent à part parmi les autres hommes-araignées.
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