La vie de Carol Danvers, l’actuelle Captain Marvel, n’a rien d’un long fleuve tranquille. D’abord introduite comme personnage secondaire dans les aventures de l’extra-terrestre Mar-Vell, elle a finalement été irradiée par une machine Kree mais n’est devenue pleinement super-héroïne que des années plus tard. Rajoutez à cela un flot de scènes rétroactives qui en font une alliée de longue date de Nick Fury et Wolverine et… il était grand temps que Marvel se décide à remettre la chose au propre, alors que le personnage va arriver au cinéma en 2019 (allez, vous l’aviez bien remarqué ce beeper à la fin d’Avengers Infinity War, non ?).
Scénario de Margaret Stohl
Dessins de Carlos Pacheco et Marguerite Sauvage
Parution aux USA le mercredi 18 juillet 2018
Imaginez que Marvel ait d’abord lancé Peter Parker comme un personnage civil et secondaire de, mettons, les Fantastic Four, et que bien des années plus tard l’éditeur ait décidé qu’entretemps, dans un épisode déjà ancien, Parker avait été mordu par une araignée. Et qu’encore plus tard cet incident lui donne des pouvoirs ? Qu’en plus Parker n’ait pas directement été Spider-Man mais qu’il soit passé par différents stades et alias. C’est un peu la problématique que connait Carol Danvers/Captain Marvel. Elle n’a pas proprement un épisode ou une saga (quelque chose de comparable au Man of Steel de John Byrne) que l’on pourrait conseiller au public néophyte pour faire connaissance avec elle. Alors que l’héroïne est à quelques mois d’arriver sur le grand écran et qu’un grand nombre de personnes vont, fatalement, chercher à savoir d’où elle vient, un travail de synthèse était plus que jamais nécessaire. Margaret Stohl, Marguerite Sauvage et Carlos Pacheco s’attellent donc à la tâche et en ménageant au passage quelques révélations. C’est à dire qu’à l’inverse des néophytes, si vous connaissez Carol Danvers depuis un demi-siècle, il y a dans ce Life of Captain Marvel un début de révélation qui fait que, clairement, vous ne savez pas tout. La mini-série débute en fait par une sorte de tranche de vie. Dans le présent, Carol commence à développer des crises d’angoisse et se rend compte qu’elle n’a pas tout assimilé dans son propre passé familial. Avec la présence (bien pensée) d’un Tony Stark en sorte de Jiminy Cricket (parce qu’il est proche d’elle, que lui aussi a connu une génèse familiale compliquée et quelques déboires personnels), Captain Marvel peut donc retourner voir sa famille, vivre des retrouvailles, des tragédies et découvrir, presque littéralement, des squelettes dans le placard.
« Joe never gonna believe who’s here on earth… »
Le dessin de Carlos Pacheco cohabite bizarrement avec celui de Marguerite Sauvage (sur les scènes de flashback montrant Carol jeune). Mais ce décrochage est nécessaire afin de souligner la différence de temps et, peut-être, l’innocence perdue du personnage. Sans se désintéresser de l’aspect super-héroïque (il y assez rapidement un moment de combat dans lequel les Avengers sont impliqués), Margaret Stohl ménage aux artistes des scènes beaucoup plus « normales » ou tout au moins « ordinaires ». Captain Marvel doit s’arrêter de courir et prendre aussi soin de sa famille. Stohl rend ainsi de l’humanité à Carol, en lui remettant les pieds sur Terre (la station Alpha Flight c’était sympa, mais pendant deux ans l’héroïne n’a pratiquement pas eu de vie normale). Si on devait à nouveau faire la comparaison avec Spider-Man, c’est comme si les scénaristes avaient oublié de parler de l’humain dans le costume pendant plusieurs années de suite. Ce qui a dépassé, ce sont surtout les crises de caractère du personnage (Civil War II, par exemple). Avec toute une majeure partie de l’épisode, on apprend à souffler avec elle. Et la comparaison avec Parker peut se poursuivre encore alors qu’elle doit prendre soin des siens, alors qu’un secret de famille semble tapi dans l’ombre. C’est ce secret qui prend une tournure surprenante dans les dernières pages. Difficile d’avoir un avis là-dessus tant qu’on n’a pas toutes les explications mais Stohl a visiblement décidé d’intégrer une toute nouvelle explication concernant les pouvoirs de l’héroïne. Une explication qui ne serait pas un reboot, n’annulerait rien, mais viendrait se rajouter à ce qui était connu. Et pour le coup, si c’est ce que cela semble, l’origine de Captain Marvel prendrait de faux airs de celle de Star-Lord. Difficile d’en avoir le cœur net. L’idée peut être casse-gueule. En tout cas à ce stade il y a une certaine ambition. Sans préjuger de la qualité ou non-qualité de la révision globale et en se basant seulement sur ce premier épisode, voilà bien longtemps que l’on n’avait pas senti Carol si vivante. Le titre sonne alors comme une véritable double promesse.
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