Avant-Première VO: Review The Unexpected #1
10 juin 2018Héroïne créée par les retombées de Metal, la nouvelle Firebrand a un cœur artificiel convoité par de nombreuses puissances à travers l’univers et même dans plusieurs univers. Dans la gamme New Age of Heroes, The Unexpected ne porte pas son nom pour rien. Série dense et pleine de surprises, l’Inattendu est un concept polymorphe. Au bout de quelques pages, on vient à se demander qui sont les vrais protagonistes de la série, qui est sacrifiable et qui durera. Imprévisible.
Unexpected #1 [DC Comics]
Scénario de Steve Orlando
Dessins de Ryan Sook et Cary Nord
Parution aux USA le mercredi 6 juin 2018
The Unexpected, c’est un faux-ami. C’est à dire qu’en quelques scènes on a plusieurs fois l’occasion de changer d’avis sur ce que nous raconte ce titre. Au début, c’est simple. Steve Orlando nous présente une nouvelle héroïne, Firebrand, directement générée par les événements de Metal. Mortellement blessée, on lui a greffé à la place du cœur un générateur expérimental qui dégage énergie et chaleur tout en générant des éléments mystérieux. La particularité du procédé, c’est que c’est une sorte de turbine que Firebrand ne peut recharger qu’en combattant régulièrement des surhommes. Comme d’autres rejetons de New Age of Heroes, Firebrand est activement recherchée par la corporation qui l’a créée. Mais ceci n’est en somme que le pré-générique de l’histoire. Bien vite il apparaît que la jeune femme est convoitée par des puissances cosmiques. Heureusement pour elle, Firebrand peut compter sur l’aide de quelques… défenseurs. Et ce mot n’est pas utilisé au hasard puisque les trois personnages qui se précipitent à son secours sont… un sosie de Doctor Strange, une guerrière viking qui occupe un peu le spot de Valkyrie et enfin un colosse bleu, qu’on croirait né d’une fusion entre Hulk et Sub-Mariner. Même la torche mystique qu’il porte, au demeurant peu compatible avec le prince des mers ou le géant vert, nous ramène un peu vers l’Evil Eye qui avait animé la guerre Avengers/Defenders. Avec une bonne partie des séries New Age of Heroes qui semblent déjà singer des concepts Marvel, on se dit alors que The Unexpected ce sont un peu les Defenders à la sauce DC. Mais non. C’est là-aussi un faux-ami. Avant la fin de l’épisode, la situation évolue encore, devient bien différente.
« You plot escape in mortal terms, Firebrand… But there are greater tools at hand. »
En fait The Unexpected nous propose le contraire d’un récit décompressé. C’est quelque chose de très dense en dialogues et en situations, brassant des idées un peu à la manière d’un Multiversity. Si bien, d’ailleurs, que Firebrand pourrait aussi bien disparaître d’une scène à l’autre, son cœur arraché transmis à dieu sait qui. L’histoire d’Orlando est sans cesse en mouvement. Notons qu’elle repose sur deux dessinateurs aux styles très différents. Ryan Sook et Cary Nord ont chacun leur univers visuel mais pour le coup cohabitent très bien. Tout au plus on sera étonné que pour une gamme supposée valoriser les artistes, aucune série ne semble capable de conserver un dessinateur plus de deux ou trois numéros. Certaines, dont Immortal Men et celle-ci donc, ont besoin d’en utiliser deux dès le premier épisode. Ici, cependant, cela en choque pas et c’est le plus important. The Unexpected nous propose une ballade dans l’univers DC, à base d’éléments nouveaux et d’autres facettes de concepts existants (ici, Thanagar). C’est riche mais difficilement résumable. Sans tête d’affiche bankable et alors que le New Age of Heroes semble avoir des difficultés à trouver une forte audience, il est probable que ce titre peinera à s’imposer. Mais il a un peu le charme et l’énergie de certaines séries du Bronze Age, vite produites et vite disparues, qui sont cependant devenues par la suite des titres culte.
[Xavier Fournier]