Les X-Men originaux sont portés disparus. Ne restent que Jimmy, Bloodsport et les professeurs réunis par Magneto. Chouette, voilà une occasion de donner plus d’espace à ces personnages qui ont d’habitude un rôle secondaire dans le titre ? Vous n’y êtes pas. Au contraire l’épisode dégueule de factions, entre le Hellfire Club, les pseudo-mutants-ninjas de Madripoor et d’autres alliances. Et Cullen Bunn, adepte des héros torturés, s’acharne encore et toujours sur les mêmes, sans leur laisser une chance de briller.
Scénario de Cullen Bunn
Dessins de Jorge Molina
Parution aux USA le mercredi 14 mars 2018
Dans X-Men Blue, on reconnaît bien la patte de Cullen Bunn, avec des similitudes précises avec certains de ses travaux passés. Il y a beaucoup de choses en commun avec, par exemple, sa défunte série Sinestro chez DC, avec carrément un parallèle entre le mentor dysfonctionnel (Magneto/Sinestro) et sa fille qu’il n’a pas élevé et qui le suit en partie pour le maitriser (Polaris/Soranik). Ce qui cache d’habitude ce voisinage, ce sont les cinq ténors de la série, les cinq X-Men centraux. Mais ils sont aux abonnés absents et la couverture nous promet de mettre en vedette Kid Wolverine et Bloodsport… En fait, ce n’est du tout ce que Bunn a en tête. S’il serait tout à fait mensonger de prétendre que les jeunes héros ne sont pas là, le scénariste les traite façon affaire courante… Les voici donc sur la piste des Marauder, tandis que Lorna reçoit la visite des jeunes de Madripoor, que Magneto rend visite au Hellfire Club et que Havok, Bastion, White Queen et Miss Sinister en ont après les Sentinelles. X-Men Blue dégueule pour ainsi dire de personnages. On a connu des crossovers moins chargés que ça. Et pour ce qui est de permettre à certains personnages de briller, on repassera. Non seulement Havok continue d’être massacré dans les grandes largeurs, comme il l’est depuis Axis, mais Polaris n’est guère mieux traitée. Et à un moment cela fait un peu beaucoup que les possessions/dépressions/contrôles mentaux tombent toujours sur les mêmes, comme si tout espoir de les voir grandir devait se solder à un retour à une mauvaise version des années 70. Et alors les motivations des méchants de service, entre Bastion qui veut éliminer les Sentinelles de manière à tuer plus de mutants où Miss Sinister qui veut quadrupler la population mutante pour en faire l’espèce dominante sur Terre (ce qui sous entendrait qu’il y a déjà plus d’un milliard de mutants à l’instant T), c’est la foire à neuneu. Bunn est trop intéressé par son jeu d’alliances/mésalliances pour réellement donner du volume aux motivations des uns et des autres. Et ce couillon de robot à la fin qui montre le seul truc qu’il ne fallait pas montrer, à la mauvaise personne en plus… C’est un peu le jackpot.
« …The two of you are more pragmatic than the other X-Men. »
Bref, ce n’est pas encore cette fois qu’on récupérera un Havok en état de marche comme à l’époque de Rick Remender (au moins on peut espérer qu’en bout de route Bunn a quand même l’idée d’en faire quelque chose). En revanche aux dessins, Jorge Molina fait un bon travail pour dynamiser la narration d’un épisode composé essentiellement de conseils de guerre et de discussion (à part l’attaque des Sentinelles). Lui travaille assez bien des personnages comme Jimmy, Lorna ou Havok. Et il y a une assez jolie page avec le héros rencontré par les Marauders. C’est le dessin qui donne véritablement une ambiance à l’épisode, tandis que le scénario s’égare en tentant de jongler avec une vingtaine de personnages. Encore heureux que les cinq autres n’étaient pas là…
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