1946! La guerre est terminée et, après un rapide rappel des origines de Captain America, on nous explique que dans le présent Cap (Steve Rogers) et son pupille, Bucky, continuent à lutter contre le crime. A l’évidence ils ne sont plus soldats et vivent sous le même toit. Steve a sans doute obtenu la garde de Bucky entre temps, ce n’est pas spécialement précisé. Un matin ils reçoivent une lettre d’une école. Le dossier de Steve Rogers montre qu’il était enseignant avant la seconde guerre mondiale et il se trouve qu’on a besoin de professeurs dans cet établissement. La vérité est que la guerre étant terminée, Marvel doit alors repenser la vie civile de ces deux héros. D’abord pour que la série ne se démode pas (difficile de continuer de le montrer en train de se battre contre des nazis) mais aussi parce que le front anti-comics commence à se faire entendre, reprochant à la BD son côté revanchard et violent. Du coup l’éditeur a donc tout à gagner à trouver un nouveau job civil à Steve Rogers, un poste qui lui permettra de montrer qu’il éduque la jeunesse et qu’il n’est pas/plus un soldat empêtré dans les conflits…
On ne sait d’ailleurs pas formellement qui a écrit Captain America Comics #59 (« The Private Life of Captain America ») mais l’identité du scénariste laisse peu de place au doute puisque Steve Rogers est muté d’office à l’école… Lee. A priori c’est bien la patte de Stan Lee qu’on sent à travers cette histoire. Steve Rogers et Bucky se rendent à l’école où le directeur leur donne une définition très personnelle de l’éducation privée: les écoles de la ville sont débordées et refusent du monde, du coup il faut créer des écoles privées comme la sienne pour faire face à la demande et… réunir dans un établissement les enfants du secteur mais attention, aussi bien les riches que les pauvres. Les enfants nantis paient chers tandis que ceux qui n’ont pas les moyens ne paient presque rien. Cette école n’a pourtant pas l’air très au point puisqu’elle recrute Steve Rogers sans lui demander le détail de ses compétences et en fait un professeur… généraliste. C’est à dire qu’un jour il est l’enseignant de mathématique, qu’un autre il donne des cours de géographie… Bref, il n’y a guère qu’un professeur dans l’école: lui. On se demande comment l’établissement fonctionnait avant que Steve Rogers n’arrive.
Le lendemain, Snipe, tout gentil, vient offrir une pomme à Steve Rogers et ce dernier se dit que finalement le garçon n’est pas si terrible qu’il le pensait. Cet avis est de courte durée : il s’avère que la pomme est infestée de vers et qu’il ne s’agissait que d’une nouvelle farce de Snipe. Steve Rogers restera enseignant à la Lee School pendant quelques années, redevenant soldat seulement dans les années 50, au moment de lutter contre le communisme. En termes de continuité, ces épisodes de Steve Rogers en tant que professeur ne fonctionnent plus vraiment. Certes Stan Lee a rétroactivement fixé la disparition et l’hibernation de Steve Rogers en 1945, certes Roy Thomas et Steve Englehart ont ensuite expliqué qu’entre 1946 et 1954 plusieurs autres hommes s’étaient succédé au poste de « Captain America de remplacement » mais les événements ne cadrent pas tout à fait. Dans la version de Steve Englehart, le Steve Rogers enseignant c’est Captain America numéro 4 (le Captain fasciste, mentor de Jack Monroe/Nomad), celui de 1953-1954. Cela ne cadre pas avec la date de 1946. Qui plus est dans les épisodes d’Englehart on nous montre que Captain America 4, se faisant passer pour Steve Rogers, ne rencontre son Bucky qu’une fois muté à l’école Lee. Ca ne colle donc pas.
… Sauf si on part du principe que, peut-être, l’armée américaine a utilisé l’alias de Steve Rogers comme identité de remplacement pour plusieurs Captain America. En 1946, la continuité moderne de Marvel veut que le Captain America du moment fût le deuxième, anciennement connu sous le nom de Spirit of’76. Ce Cap là avait déjà son propre Bucky, rencontré dans les derniers temps de la guerre. Si c’est ce deuxième Cap qui avait été enseignant avant la guerre et qui a été recruté à la Lee School, en se faisant passer pour Rogers alors il devient possible de dire que Captain America #4 n’a fait que reprendre et l’identité et le poste resté vacant. Du coup d’ailleurs, cela expliquerait même que Cap #4 soit tombé sur quelqu’un (Jack Monroe) ressemblant à Bucky et étant fan de lui. Si l’école avait déjà été fréquentée par un pseudo-Bucky et qu’en prime tous les enfants avaient rencontré Cap et Bucky (souvenez de la séance improvisée d’autographes), on peut comprendre qu’un des jeunes fans présent ce jour-là ait été ensuite passionné au point de calquer son look sur Bucky. En terme de continuité, cette scène des autographes pourrait alors être la première apparition chronologique de Jack Monro, le Bucky de la décennie suivante). C’est possible mais (avouons-le) tarabiscoté et il est peu probable que le Marvel moderne soit intéressé de savoir si un « Steve Rogers » était oui ou non enseignant en 1946. Une autre chose qui, elle, n’aurait rien de tarabiscoté, serait de nous montrer ce qu’est devenu l’école Lee depuis… On se demande aussi ce qu’est devenu par la suite « Snipe » Gooligan car un gamin capable d’aider Captain America (même si ce n’était pas le Cap originel) et Bucky montre un potentiel intéressant… As des flèchettes et des sarbacanes, toujours opposé à Captain America… Il aurait aussi bien pu se nommer Clint Barton (Hawkeye)…
[Xavier Fournier]Après deux volets ayant conquis le box-office sans pour autant séduire la critique, Venom :…
Hasard du calendrier, Christopher Reeve fait l'objet de deux documentaires en ce mois d'octobre. Le…
Le documentaire Super/Man : L'Histoire de Christopher Reeve plonge au cœur de la vie de…
Pour bien commencer la semaine, Marvel Studios nous présentent les premières images de Thunderbolts*, prévu…
La série The Penguin s’inscrit dans l’univers sombre et corrompu du Gotham City, mis en…
Qui l'aurait cru ? La sorcière Agatha Harkness, ennemie de la Sorcière Rouge dans la…