Comic Box Virgin #51 – Fables

[FRENCH] Notes pour cette chronique : éviter les jeux de mots faciles que j’aime tant, du genre « à Fableville la vie des personnages des Fables n’est pas exactement un conte de fées », ainsi que l’explication trop évidente de La Ferme comme ghetto où vivent les personnages qui ne peuvent pas s’intégrer puisqu’ils ont une gueule de cochon. Se retenir et ne pas écrire de phrases telles que « La Ferme en révolte comme chez Orwell », essayant aussi d’épargner au lecteur une banalité de femme aigrie à propos des sombres desseins du Prince Charmant, qui forcément ne peut pas être trop net puisque c’est un mec de rêve… Surtout, surtout pas de blagues, qui pourraient s’avérer dangereuses, sur ce même Prince Charmant qui après son troisième mariage vise le pouvoir politique absolu (toute référence à une personne réelle étant vraiment casuel, puisque c’est une série  américaine…)l Attention à ne pas spoiler avec un commentaire social engagé à propos de Bête, le nom est un programme, dans le rôle du shérif (ça ne se passe que dans le sixième tome). Oups…

Résumer cette série est en réalité impossible, à cause de son côté feuilleton et des nombreux personnages qui n’arrêtent pas d’y faire surface, la matière des fables et la connaissance de Willingham à ce propos étant impressionnantes. Pour faire simple : à cause de l’invasion de leur univers par le méchantissime Adversaire, les personnages des contes de fée se sont installés dans notre monde, qu’on va appeler réel, en partie dans une petite communauté à côté de New York (Fablesville), en partie dans La Ferme.

Fables en est à son huitième volume en français, un regroupement (les 45 premiers épisodes et des histoires de « Jack a dit ») assez pratique pour ceux qui veulent s’y mettre maintenant, soient-ils des lecteurs qui s’étaient fait avoir par l’interruption de la traduction chez Semic, ou ayant juste entendu parler des Eisner Awards et autres prix gagnés  par Fables. Sans compter les lecteurs de Comic Box qui, tombant sur l’interview de Bill Willingham dans le numéro 59, ont sûrement été titillés par l’idée d’entamer la série.

Précisions pour ceux qui s’y mettent maintenant : Il ne s’agit pas d’histoires que vous pouvez lire à vos enfants. Si vous êtes naïfs et rêveurs, ce n’est pas pour vous non plus. L’histoire entre la Belle et la Bête n’est pas si simple que chez Disney (si la série avait été publiée chez Marvel, j’aurais eu un jeu de mot d’actualité, dommage). Blanche Neige a découvert ce qui se passe après « et vécurent heureux », notamment être cocue. Pinocchio… laissons tomber, ça finit mal… les premiers épisodes ont été dessinés par Ian Medina, aujourd’hui remplacé par Mark Buckingham ;  mention spéciale aux couvertures de James Jean ; dans le septième et huitième tome on découvre l’identité de l’Adversaire. Porteurs de pace-maker s’abstenir ; Le « Jack a dit » qu’on mentionnait est un spin-off, du nom du personnage qui a planté le haricot magique. Et au passage tué le géant et bien d’autres choses pas trop orthodoxes, d’ou moins dans le scénario de Willingham.

[Camilla Patruno]
Comic Box

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