[FRENCH] Avant de devenir le scénariste phare de Marvel, auteur de Secret War, Secret Invasion, New Avengers et compagnie, Brian Michael Bendis a eu une vie ! Une vie bien remplie même dans laquelle il présidait à la destinée de sa propre série, réalisée en creator owned, avec Michael Avon Oeming : Powers. Cette saga policière dans la tradition du film noir américain a connu des fortunes diverses dans notre pays puisqu’elle a démarré chez Semic en 2003… avant de s’arrêter (pour ce qui concerne la France) pendant plus de 5 ans !
Après cela, Panini a décidé de reprendre la publication là où son ex-concurrent s’était arrêté et le tome 4 est enfin paru, il y a quelques mois, pour le plus grand bonheur des fans qui en attendent déjà la suite avec impatience ! Pourquoi ? Tout d’abord parce que le style cartoon de cette série est assez inimitable. Et que son héros : Christian Walker, inspecteur à la brigade criminelle, autrement dit, flic désabusé, ancien super-héros de surcroît, est un personnage très attachant. Mystérieux aussi, et par certains côtés assez proche d’un Batman/Bruce Wayne d’animation. En revanche, au lieu d’avoir droit à un sidekick de grande classe, Walker est assisté d’une « bleue », pardon d’une blonde, Deena Pilgrim. Mais le duo fonctionne ! Et les voilà qui passent leur temps à enquêter sur des meurtres, plus extravagants les uns que les autres. Cette fois ce sont de célèbres super-héros qui passent l’arme à gauche et pas discrètement du tout ! Explosions de la tête, bouts de chair dans tous les coins, les victimes comme Retro Girl sont assez « éparpillées » et tant qu’à faire devant les caméras de télévision… Au début on croit que c’est simple, mais très vite l’intrigue devient plus complexe, laissant place à une sympathique théorie du complot impliquant des gens très haut placés… Les dessins sont vraiment chouettes, les couleurs aussi. Et comme toujours avec Bendis, les dialogues ne sont pas piqués des vers ! Truffés de gros mots et d’insultes diverses savamment raturés au lettrage, Powers est clairement une série mature pensée pour faire réfléchir son lecteur sur le degré de noirceur de la société dans laquelle il vit. Dans le monde de Powers, les super-héros font partie de la société, est-elle pour autant moins sombre ? En refermant l’album on se dit que rien n’est moins sûr…
[
Rebecca Frati]
Powers. Supergroupe. Tome 4. Panini comics. 15 €.