C’est Noël avant l’heure : alors que la série TV Deadly Class (série télévisée tirée du comic-book de Rick Remender et Wesley Craig chez Image Comics) n’était annoncée aux USA que le 16 janvier prochain, SyFy vient d’en diffuser le premier épisode gratuitement sur les réseaux sociaux. Une « première dose » pour mettre en appétit les spectateurs anglophones. Que donnent donc les mésaventures de Marcus portées à l’écran ?
1987 : Marcus (Benjamin Wadsworth) est un jeune SDF dont la vie a été marquée par la tragédie et la déveine, recherché pour meurtre. Il est au bout du rouleau mais un soir sa chance semble tourner quand quelques ados s’interposent entre lui et la police et lui présente leur proviseur (Benedict Wong). Ils sont issus d’une école d’assassins. Impressionné par la réputation de tueur de Marcus, l’homme lui propose de rejoindre l’école où s’entraîne la future génération d’assassins des Yakuza, du KGB et des principales organisations maffieuses à travers le monde. Entre la rue et une option qui lui assure le gite et le couvert, Marcus n’hésite pas longtemps, sans réaliser qu’à la différence de la plupart de ses camarades de classe, il n’a pas d’appui et se retrouve donc tout en bas de la « chaine alimentaire » dans un campus bourré d’assassins. S’interposant quand il voit qu’une autre étudiante est maltraitée, Marcus ne manque pas de se faire rapidement des ennemis. On lui prédit une espérance de vie très courte…
Adapter des comics de super-héros à l’écran, c’est en un sens facile. Ou disons qu’il est plus évident de se distinguer par l’usage de costumes avec un respect ou (non-respect) qui va faire parler les fans. Walking Dead, sans faire usage de collants et de super-pouvoirs, a commencé chez AMC en s’éloignant lui aussi, mais d’une autre manière, de ce qui la télévision proposait à l’époque. Porter à l’écran Deadly Class est en soi un défi plus compliqué. Dans la sphère des comics, cette histoire d’apprenti-assassin correspond à un genre dans le genre. Elle est originale en se distinguant du spandex. A la TV, l’équation est tout autre puisque ce ne sont pas les séries basées sur les crimes et l’espionnage qui manquent. Qui plus est, le pitch de base de Deadly Class ressemble au demeurant (avant qu’on entre un peu plus loin) plus à la recette d’un Mark Millar qu’à l’approche traditionnelle d’un Rick Remender. Rajoutez un retour aux années 80 à grand renfort de hits de l’époque (Depeche Mode et quelques autres groupes sont invoqués pour la bande-son) et vous avez dans les premières minutes ce qu’on pourrait qualifier de « faux-ami » : On pourrait croire que Deadly Class c’est une sorte de juste milieu entre Wanted, Kingsman et Atomic Blonde. En tout cas c’est le piège qui guetterait cette série. Si ce n’est qu’au long de ce premier épisode de 53 minutes, le concept ne manque pas trouver une tonalité à part.
Réalisé par Lee Toland Krieger, ce premier épisode est écrit dans une collaboration active avec Rick Remender, gage que si parfois la lettre n’est pas respectée, l’esprit de Deadly Class est là. Il y a un grain de folie à l’image. Certes, le côté caricatural de la dégaine des autres élèves (les chicanos, les yakusas, les punks…) peut paraître peu subtil au demeurant mais on est clairement dans quelque chose d’halluciné. A l’image d’un Marcus qui ramasse un pétard un peu « corsé » et se retrouve poursuivi par un célèbre homme politique de l’époque… Ou encore et surtout des « origines » de Marcus racontées sous forme de dessin animé. Réalisateur et auteurs peuvent donc se permettre de sortir du cadre, d’une atmosphère prédéfinie, quand ils en ont envie et cela fonctionne bien à l’image. Il faut aussi rajouter le caractère crépusculaire de l’école, ce côté sombre et brumeux qui fait qu’on perd un peu la notion du temps et de l’espace. C’est 1987, OK, la bande-son ne nous laisse pas le loisir de l’oublier. Mais en même temps il y a quelque chose d’intemporel dans cet univers très visuel. Rajoutez un casting dans l’ensemble très inspiré (on a même la surprise de retrouver Henry Rollins en prof de chimie qui ne rigole pas avec l’hygiène) et ce qui pouvait passer pour de la caricature devient vite quelque chose de totalement assumé et maitrisé. On s’éloigne de l’archétype Millarien pour entrer de plain-pied dans la logique Remenderienne, le héros bloqué au centre d’un système d’alliances/mésalliances, manipulé quand il veut faire le bien et parfois moral quand il fait quelque chose de répréhensible.
Deadly Class a d’emblée du caractère et les moyens de ses ambitions (poursuites, combats, décors extérieurs très soignés). On espère que les dix épisodes de la saison seront tous de cet acabit et qu’il ne s’agit pas de nous montrer tout l’argent dès le début avant de rentrer dans quelque chose de plus routinier. On apprécie que le côté punk ou post-punk du comic-book soit « traduit » à l’écran et que la problématique de la situation pour le héros ne tarde pas à apparaître. En tout cas ce premier épisode est dense est efficace et on est vraiment très curieux de voir la suite, et qu’idéalement la réalisation continuera de tenir ce niveau, en se ménageant quelques autres moments d’escapade visuelle. On apprécie aussi la gouaille de certains personnages et la nécessaire dose d’humour (comme les dialogues qui font référence à quelques grandes sagas des comics, portés comme il le faut par les acteurs). Parfait ? Peut-être pas. Mais enjoué et plaisant, sans l’ombre d’un doute.
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