C’est cette semaine que la première saison de Deadly Class achevait sa diffusion aux USA sur la chaine SyFy. Une prise de bec dense dans laquelle Marcus fait face à Fuckface, son pire ennemi, mais perd aussi, peut-être, quelques amitiés. Une production toujours baroque, avec ses moments dantesques… Mais est-ce que tous les pensionnaires de l’école seront encore debout à la fin de l’épisode ? Pas si Gao a son mot à dire…
En dix épisodes, Deadly Class s’est imposée comme une série avec une qualité de production dingue, qui dépasse de loin de nombreux autres programmes dérivés de comics. Mais une qualité qui a pu sembler inégale au spectateur sachant que la courte saison comporte aussi son quota « d’épisodes bouteilles » où tout se passait dans les couloirs de l’école des jeunes assassins. La vérité est devenue apparente au fil des semaines : auteurs et producteurs se sont réservés les « money shots » sur certains épisodes. En gros, dès que les héros de la série sortent à l’extérieur de leur école, on sait que ça pète. Les spectateurs se souviendront en particulier de l’épisode 5 et de sa ballade homérique vers Las Vegas, avec une bonne partie des protagonistes sous acide. Le budget est aussi utilisé pour des respirations animées, qui bien souvent nous racontent les origines des personnages (mais cette fois-ci pas de dessin animé au programme). Tout ça pour dire que ce dixième épisode fait partie de ces livraisons de Deadly Class où les héros sont sur le sentier de la guerre en extérieur, bien décidés à en finir avec la menace de Chester/Fuckface (Tom Stevens), tortionnaire depuis des années de Marcus (Benjamin Wadsworth)… à moins que Marcus soit le tortionnaire de Fuckface, cela dépend du point de vue. Mais pour arriver à cet adversaire majeur, les écoliers du crime doivent d’abord passer à travers une véritable armée de rednecks consanguins. Pendant ce temps, à cause des conséquences des actions de ses élèves, Maître Lin (Benedict Wong) risque non seulement sa vie mais aussi celle de sa jeune fille, pourchassés par les forces d’El Diablo (David Zayas). C’est l’épisode où ça pète…
Une bande d’ados surentraînés au crime face à une famille de cousins dégénérés ? Le match peut sembler déséquilibré mais la bande de Chester a le nombre pour elle. Les campagnards peuvent se sacrifier, il y en a toujours pour prendre la relève. Et puis, à l’inverse, des fractures apparaissent parmi les ami(e)s de Marcus, causées par les événements des épisodes précédents. Si bien qu’à un moment les héros ne se battent plus forcément contre le clan Fuckface mais aussi, parfois, entre eux. De la même manière les hommes d’El Diablo, pris individuellement, ne représentent pas une menace pour un Maître Lin en pleine forme. Mais Lin n’est pas au mieux et il doit faire face non seulement à toute une bande qui a déjà tué sa femme… En prime, lui aussi doit payer le prix de ses actions sur les épisodes précédents et Gao (absolument rien à voir avec la Gao des Defenders et autres séries Marvel/Netflix) compte bien lui présenter l’addition. En cours de route, Marcus, Lin et quelques autres vont en prendre plein la figure car, dans ce genre de série trépidante, un plan simple… ne se passe jamais comme prévu. Rajoutez à ça un Fuckface bien décidé à devenir le serial-killer le plus connu au monde et qui monte sa propre émission de TV et le spectateur ne sait plus trop, d’une scène à l’autre, ce qui l’attend. Et c’est un bon point.
Deadly Class cible une atmosphère à la fois grandiloquente et sordide, souvent sur un ton caricatural assumé (on se souviendra de la scène où Marcus défèque pratiquement au visage d’un jeune lecteur de comics, dans un épisode précédent). C’est parfois du gros rouge qui tâche, souvent des litres d’hémoglobine ou des mètres d’entrailles explosées. De fait certains personnages semblent rester un peu dans leurs marques sans chercher à s’en éloigner. Saya (Lana Condor) c’est l’archétype de la fille japonaise avec un sabre et qui se demande si son honneur lui permet de rester avec ses amis. En un sens elle n’est pas si éloignée d’une version teen-age de la Katana de Suicide Squad, à plus forte raison quand une partie des personnages commencent à se dire qu’ils sont une « famille ». Deadly Class pourrait se définir comme une version ado du Squad (on peut trouver des équivalences sur plusieurs camarades de classe de Marcus), si cela n’évoquait pas un rapprochement qui n’a pas lieu d’être avec le film de la Warner. Non, un fois qu’on rentre dans les règles du jeu, on est sur un tout autre niveau. Deadly Class sait travailler sérieusement le sens de l’absurde sans pour autant se prendre au sérieux. Maria (María Gabriela de Faría) pourrait être la Harley de la bande et sa rage (peut-être le seul élément prévisible de l’épisode) fait aussi basculer les choses.
La série de SyFy n’a qu’un seul gros défaut. La saison ne fait que dix épisodes, s’achève comme une mi-saison et on aurait bien pris du rab’, voir une saison d’un format plus classique d’une vingtaine de chapitres. Mais l’exigence de production de la série n’était sans doute pas extensible sur ce format. En plus d’une question de budget, il y aurait sans doute un effet de dilution. Alors que la Deadly Class nous laisse sur l’envie d’en voir plus. S’il y a un vague question sur le sort d’un des personnages de la bande, à bien y regarder ce dixième épisode laisse la plupart des héros dans une position bancale. Après avoir passé dix épisodes à forger la camaraderie de ces jeunes assassins, auteurs et réalisateur (Adam Kane) tirent le tapis sous les pieds de la plupart d’entre eux. Que ce soit Lin ou ses élèves, toutes les positions sont en jeu. Ah, si, un petit regret, on aurait bien apprécié de voir ce que deviennent certains des autres profs pendant ce temps. Plusieurs d’entre eux sont des tarés de premier ordre et il aurait été intéressant de les voir choisir leur camp entre Lin et Gao, voir de se mêler plus directement des déboires de Marcus. Mais l’impression qui demeure c’est, « bon, quand est-ce qu’on a la suite ? ».
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