Comme nous l’avons vu dans la chronique précédente, les publications Interpresse subirent une absence prolongée de parution pendant six mois.
Cela a-t-il été volontaire ? Sans doute pas, quel éditeur arrêterait volontairement la production d’une nouvelle série sur lequel il semble beaucoup miser.
Il y a plus à parier que des circonstances extérieures ont forcées Interpresse à changer ses projets. Est-il possible que dans cette période de tension le planning éditorial ait été changé ? Cette théorie est probable mais ne peut être prouvée.
Quoi qu’il en soit, lorsque Superman n° 6 de 1966 (le premier de l’année à priori) reparait, il remplit de manière assez étrange les objectifs de présentation de Batman, l’allié incontournable de Superman, et de son pire ennemi Lex Luthor.
La deuxième histoire de ce numéro est beaucoup plus anecdotique même si elle présente le premier super-vilain de Superman dans la continuité du silver age. Et le choix de ce personnage est très étrange puisqu’il possède la double caractéristique d’être très anecdotique et principalement associé au golden age de la continuité DC Comics.
En effet, Winslow Schott est un fabricant de jouet qui décide d’utiliser ses créations pour commettre des vols. D’où son nom de « scène » de Toyman [Winslow Schott]. Il utilise majoritairement des figurines miniatures qui agissent comme des soldats miniatures et disposent d’armes diverses et variés.
Le personnage connaîtra une dizaine d’apparition et son mode opératoire ne variera que très peu.
Il ressurgit dans le silver age dans Superman (1939 series) #182 de janvier 1966. Et c’est justement cet épisode que nous présente Interpresse. Winslow arrive à déjouer une tentative d’évasion de ses codétenus au moyen d’une figurine à l’effigie de Superman. Cet exploit lui vaut d’être libéré. Il commence alors une activité de marchand de jouet en vendant ses figurines de Superman. Mais ceci n’est qu’une couverture pour reprendre ses activités.
Mais en fait, Toyman [Winslow Schott] ne contrôle pas réellement Superman. Ayant appris que ce dernier serait absent pendant longtemps il a construit un robot grandeur nature. Winslow souhaite ainsi ternir l’image de Superman pour se venger. Mais Superman découvre la supercherie et neutralise le robot avant d’arrêter Toyman. L’épisode est très enfantin mais contient déjà tous les éléments qui seront utilisés dans la douzaine d’épisode où apparaitra Toyman [Winslow Schott] pendant le silver age et même après. Premièrement, la prétendue volonté de s’amender et la couverture de marchand de jouet deviendront une réalité. En effet, Toyman [Winslow Schott] prendra effectivement sa retraite de criminel pour fabriquer des jouets.
Cette hypothèse est confirmée par l’affection que Toyman [Winslow Schott] porte à ses créations, les considérant visiblement comme ses propres enfants. Ce comportement existe déjà dans l’épisode publié par Interpresse en 1966.
Toutes ses caractéristiques primaires aboutiront récemment à une réécriture complète du personnage qui deviendra un personnage psychotique et sombre bien éloigné du super-vilain farfelu de ses débuts.
Triste destin pour un personnage qui symbolise assez bien le côté naïf et rafraichissant du silver age et qui eut l’honneur d’être le premier véritable adversaire de Superman du silver age francophone. Cela méritait bien une petite chronique.
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