French Collection #155
22 mai 2012[FRENCH] Cette semaine nous allons de nouveau étudier le revival d’un personnage du Golden Age mais avec la particularité que son retour se fera chez un autre éditeur que celui d’origine. Plastic Man est la création du génial (et disparu top tôt) dessinateur Jack Cole. Le personnage apparaît en août 1941 dans Police Comics #1 chez Quality comics, la maison d’édition d’Everett M. « Busy » Arnold. La vedette du titre, qui apparaît d’ailleurs sur les premières couvertures, est censée être Firebrand [Rod Reilly]. Néanmoins, très rapidement il apparaît que le personnage préféré des lecteurs est Plastic Man et dès Police Comics #5, il aura l’honneur de la couverture sans discontinuer jusque Police Comics #102 d’octobre 1950. Le titre est ensuite transformé en « crime comics » et disparaît trois ans après. Mais dès l’été 1943, Plastic Man a obtenu son propre titre qui durera 64 numéros jusqu’en novembre 1956, date à laquelle Quality comics cessera ses activités. En fait, le dernier épisode inédit de Plastic Man est publié dans Plastic Man (1943 Series) #52. Tous les numéros suivants seront constitués de réédition.
Le succès de Plastic Man est indubitablement lié au génie de son créateur. Les aventures de Plastic Man sous la plume de Jack Cole sont d’une virtuosité graphique exceptionnelle. Il faut dire que Jack Cole fut l’un des disciples de Will Eisner qu’il remplaça d’ailleurs sur son personnage vedette, The Spirit, pendant l’incorporation de son créateur. Mais au-delà d’une inspiration Eisnerienne (notamment dans l’incorporation du titre de l’épisode au paysage de la page titre), l’art de Jack Cole tient énormément à son humour. Les aventures de Plastic Man sont le plus souventes délirantes et ses ennemis doivent énormément à ceux de Dick Tracy à la fois dans leur apparence physique mais aussi pour leur caractère. Enfin, les femmes de l’univers de Jack Cole ne sont sans doute pas totalement étrangères au succès de la série. Ce n’est pas pour rien qu’il deviendra un des illustrateurs les plus appréciés du magazine Playboy. Le succès est tel que Jack Cole doit à un moment se faire aider de plusieurs ghosts qui imitent son style et notamment Alex Kotzky, même si les épisodes portent toujours la signature de Jack Cole.
Fin 1956, tous les droits intellectuels de Quality comics sont rachetés par DC Comics. Mais contrairement à Blackhawk (1944 Series) qui continuera sa numérotation (cf. French Collection #93), DC Comics relance le personnage seulement dix ans après la fin de Quality privant ainsi Plastic Man du statut de doppelganger (nom que l’éditeur donna à ses personnages dont la publication ne fut pas interrompue entre le golden et le silver age).
A l’origine, Plastic Man est un gangster du nom de Patrick « Eel » O’Brian (son surnom d’anguille vient sans doute du fait qu’il a toujours réussit à échapper à la police). Après avoir perdu ses parents à l’âge de dix ans, le jeune Patrick c’est tourné vers le crime pour survivre et il est devenu perceur de coffre-fort. C’est dans l’exercice de sa profession que nous le découvrons dans Police Comics #1, lui et ses complices cambriolant l’usine de produits chimiques Crawford. Ils sont surpris par la police et dans sa fuite Eel O’Brian est non seulement touché à l’épaule mais reçoit également sur lui le contenu d’un bidon d’acide. Pour couronner sa soirée, ses complices l’abandonnent lâchement. O’Brian s’enfuit en dehors de la ville poursuivi par les policiers. Il s’évanouit et se réveille ensuite dans une retraite monacale. Le moine qui y réside l’a recueilli et soustrait volontairement aux policiers car il pense qu’il y a encore du bien en lui.
La conscience d’O’Brian est secouée par ce geste. Il découvre dans le même temps que l’acide a transformé sa physiologie et qu’il est capable de s’étirer à volonté. Il perçoit cette transformation comme un signe du destin et décide de se racheter en combattant le crime. Sous son identité de Patrick « Eel » O’Brian, il réintègre son gang mais uniquement pour mieux les piéger sous sa nouvelle identité. Après avoir acheté un costume en caoutchouc et des lunettes de soleil il prend l’identité de Plastic Man et arrête ses complices avant de les livrer à la police. Il a également pris soin de changer la forme de son visage pour ne pas être reconnu.
Plastic Man continua d’entretenir son identité de Patrick « Eel » O’Brian afin d’obtenir des informations du milieu. Mais en réalité il collabore avec la police et devient même en agent du F.B.I..
A partir de Police Comics #13, Plastic Man se verra affublé d’un sidekick des plus étranges. Woozy Winks est un homme rondouillard est flegmatique. Alors qu’il pêche à la ligne, il sauve un vieil homme de la noyade. Ce dernier pour le remercier appelle sur lui la « protection de la nature ». D’abord incrédule, Woozy se rend alors compte que plus rien ne peut lui faire de mal. Il décide alors de choisir d’utiliser ses pouvoirs pour le bien ou pour le mal en jouant à pile ou face. D’abord convaincu de devenir un criminel, il est remis dans le droit chemin par Plastic Man avec qui il va vivre toutes ses aventures. Visiblement le sort de « protection de la nature » n’était que temporaire puisqu’il n’en sera rapidement plus question. Il faut dire qu’un sidekick invulnérable enlevait à Jack Cole des possibilités scénaristiques sans limite. Woozy fait partie de ses sidekick humoristiques comme Doiby Dickles (cf. French Collection #42) ou Winky Moylan; Blinky Boylan & Noddy Toylan (cf. French Collection #100).
Les pouvoirs de Plastic Man, qui seront un peu mieux défini notamment pendant le bronze age, sont quasiment illimités.
Il lui est non seulement possible d’étirer n’importe quelle partie de son corps mais également de prendre n’importe qu’elle forme. Il est ainsi capable de se transformer en chaise ou en lampadaire. Il est également capable de s’aplatir complétement pour prendre la forme d’un revêtement de sol ou d’une robe (Big Barda en a fait la désagréable expérience). Il est capable de coordonner ses mouvements sous n’importe qu’elle forme, bénéficie d’une agilité hors du commun et peut faire plusieurs choses en même temps à des distances importantes (cela donne lieu à des planches incroyables).
Plastic Man est également capable de contrôler sa densité. Il est habituellement dans une forme plastique qui lui permet notamment de ne pas sentir les coups de couteaux mais également d’absorber les impacts de balles et même de les renvoyer. Il est cependant capable de se durcir pour être aussi solide que de la pierre. Il est également capable de se comprimer mais aussi d’augmenter sa taille jusqu’à devenir aussi grand qu’un gratte-ciel.
Comme nous l’avons déjà vu, il est capable de modifier les traits de son visage mais en fait est capable de prendre n’importe qu’elle apparence. Plastic Man est en fait l’un des rares personnages de l’univers DC Comics à avoir un contrôle quasi-total sur sa structure moléculaire. Certains ont même théorisé qu’il était quasiment invulnérable (il est vrai qu’il a été vu capable de se régénérer à partir uniquement d’une partie de sa masse initiale) et même immortel. Mais Plastic Man possède également plusieurs faiblesses. Premièrement, il lui est extrêmement difficile de changer de couleur. Il est donc assez facilement repérable puisque qu’elle que soit la forme qu’il adopte il est toujours rouge, jaune, noir et couleur chair.
Deuxièmement, sa densité corporelle est entre le solide et le liquide. Les changements de température l’affecte donc, soit en le rendant rigide (froid) soit quasi-liquide (chaleur). Plus le changement est brusque plus la transition est rapide et douloureuse. De plus, étant constitué d’un équivalent de caoutchouc / plastique il est sensible au feu. Batman [Bruce Wayne] le menace régulièrement avec une allumette sous son identité de Matches Malone. Enfin, les ondes soniques lui font perdre le contrôle de son corps et le réduisent à la forme de protoplasme. Il a quelque fois également montré une faiblesse à certains produits chimiques comme l’acétone (ce qui est logiquement d’un peu de vue purement chimique).
Certains de ses détracteurs peuvent également rajouter que sa plus grande faiblesse est son instabilité mentale. Cet aspect de sa personnalité est plutôt associé à la période de publication de DC Comics. En effet, dans sa période du golden age la « folie » de Plastic Man est clairement présenté comme un « rôle » alors que pendant la période du silver age il s’agit plus visiblement d’une instabilité mentale chronique. En réalité, Plastic Man n’existe plus réellement sous une forme organique classique. Batman [Bruce Wayne] en déduira qu’il est de ce fait insensible à la télépathie et l’utilisera pour stopper Martian Manhunter (cf. French Collection #69) lorsque ce dernier aura régressé au stade de « Burning Martian ».
La première apparition de Plastic Man dans l’univers DC Comics est une sorte de faux départ (comme le sera par exemple également celui de Captain America [Steve Rogers] chez Marvel). En effet, dans House of Mystery (1951 Series) #160 (juillet 1966) Robby Reed (le héros de la série Dial H for Hero à venir dans un prochain French Collection) se transforme en Plastic Man « le fameux héros qui a combattu le crime il y a des années ». Visiblement Plastic Man n’est plus en opération depuis longtemps.
Pourtant quelques mois plus tard (novembre – décembre 1966), apparaît Plastic Man (1966 Series) #1 dans lequel Plastic Man semble plus que jamais actif. Voir même frénétiquement actif puisque cette série qui durera dix numéros montre un Plastic Man encore plus survolté que d’habitude. Scénarisé par Arnold Drake et dessiné par Gil Kane pour le premier épisode, cette incarnation du héros élastique est encore plus étrange que la précédente. Il est accompagné d’un nouveau partenaire appelé Gordon « Gordy » K. (qui dans le dernier épisode acquière les pouvoirs de Plastic Man suite à une transfusion sanguine [cela vous rappelle peut être une jeune femme verte, non ?]) et affronte des ennemis surréalistes comme le Professor X (qui ne se déplace pas en chaise roulante même s’il est à moitié chauve), le Dr. Dome ou The Spider (ceci se passe de commentaire).
Dans Plastic Man (1966 Series) #7 il est révélé qu’il s’agit en fait du fils du Plastic Man originel qui est âgé et en maison de retraite avec « Uncle » Woozy. Alors qu’il était un enfant « normal », le jeune garçon a bu ce qui restait de l’acide qui a transformé Patrick « Eel » O’Brian en Plastic Man et qu’il conservait par nostalgie dans une petite fiole. Rétroactivement. Au lieu de mourir, il obtient les mêmes pouvoirs que son père.
Cette version sera considérée ultérieurement comme se passant sur Earth-12 (la terre parallèle des Inferior Five à venir dans un prochain French Collection). Le Plastic Man original est alors censé résider sur Earth-2 et avoir fait partie du All-Star Squadron avant de partir pour Earth-X (la terre des Freedom Fighters) et d’y mourir. Quoi qu’il en soit, malgré l’échec de la première série, le personnage originel réapparait à trois reprise dans The Brave and the Bold (1955 Series) avant que sa série ne soit relancée en 1976 en reprenant l’ancienne numérotation (au #11 donc). Le Plastic Man originel refait équipe avec Woozy au service du National Bureau of Investigation (N.B.I.) dans des aventures fidèles à la version originelle. Mais la série ne connaitra comme son ainée que dix numéros. Le personnage repasse une nouvelle fois par The Brave and the Bold (1955 Series) avant de partager la vedette d’Adventure Comics (1938 Series) avec Starman [Prince Gavyn].
Avec la fusion de toutes les terres parallèles dans la mini-série Crisis on Infinite Earths, le personnage originel de Plastic Man est complétement intégré à la continuité DC Comics et devient même un membre important de la Justice League of America. Son fils refait surface sous le nom d’Ernie Luke « Loogie » McDunnagh et prend le nom d’Offspring. Il semble visiblement bien plus puissant que son père, notamment puisqu’il contrôle complétement sa couleur à partir de la base blanche dont est constitué son costume.
En France, le personnage apparaîtra pour la première fois chez Artima – Arédit dans Etranges Aventures n° 6 sous le nom de Plastico, sic ! Il s’agit en fait de la traduction du premier épisode de Plastic Man (1966 Series) #1. Cette apparition restera sans lendemain. Il faudra attendre le superbe volume Plastic Man chez Xanadu pour découvrir le Plastic Man originel avec des traductions de Police Comics (dont le #1) et Plastic Man (1943 Series) de l’époque Quality.
Bien des années plus tard, Artima – Arédit publiera la traductionde l’épisode de House of Mystery (1951 Series) qui montre la transformation de Robby Reed en Plastic Man. Enfin, la période « classique » de Plastic Man tiré d’Adventure Comics (1938 Series) sera publié toujours chez Artima – Arédit dans le petit format Hercule. Plus récemment, Semic publiera les épisodes de la Justice League of America mettant en scène la période la plus « déjantée » de Plastic Man pour la plus grande joie des lecteurs.
[Jean-Michel Ferragatti]
attention , détection d’un cheval de troie par avast (version payante) .
AVAST n’est pas foutu de répondre à nos requêtes pour savoir où se place le problème alors que les autres logiciels (version payantes) et sites sur le marché ne détectent rien. La seule réponse donnée par AVAST est… une incitation à devenir client chez eux. Ca ressemble BEAUCOUP à du racket. Donc non merci.
AVAST n’est pas foutu de répondre à nos requêtes pour savoir où se place le problème alors que les autres logiciels (version payantes) et sites sur le marché ne détectent rien. La seule réponse donnée par AVAST est… une incitation à devenir client chez eux. Ca ressemble BEAUCOUP à du racket. Donc non merci.
je vous comprend , mais moi de mon coté depuis que j’ai la version payante , je n’ai plus aucun problème , car protection totale environ 10 points au lieu de 3 en gratuit . de toute façon si c’est gratuit c’est que cela n’est pas complet … mais je respecte votre point de vue et cela ne m’empêchera pas de vous consulter souvent et surtout d’acheter votre magazine , ce que je fais depuis vos début car c’est très pro et je ne m’en lasse pas …
En fait on a d’autres logiciels qui scannent le site en continu. AVAST fait une détection heuristique, c’est à dire qu’il y a une ligne de code quelque part qu’il n’aime pas et que, bien que ne la trouvant pas dans la liste des virus, la classe comme suspecte. SI un virus avait été détecté sur le site nous ne plaisanterions pas avec ça. On l’a déjà prouvé en octobre dernier quand nous avons connu une infection. On avait tout suspendu le temps de nettoyer le site et de repartir sur de nouvelles bases.
ne croyez pas que je vous imagine peu sérieux , je n’en croirais rien ; pour vous suivre depuis si longtemps je sais que vous tenez la route ; c’était simplement pour signaler un truc qui aurait pu échapper ; ça peut arriver … et je maintien que ça ne m’empêchera pas de toujours vous suivre , presse incluse …
« Woozy fait partie de ses sidekick humoristiques comme Doiby Dickles (cf. French Collection #42) ou Winky Moylan; Blinky Boylan & Noddy Toylan (cf. French Collection #100). »
Et encore : Doiby est un peu plus intelligent et il est vraiment capable de se battre aux cotés de GL 😉
« ou d’une robe (Big Barda en a fait la désagréable expérience). »
Désagréable, c’est vite dit 😀
Euh… J’en ai relu encore pas mal ces derniers temps des aventures du GL du Golden Age et Doiby est souvent tellement crétin qu’on se demande même comment il arrive à tenir debout sans aide. S’il est plus intelligent il le cache bien. Et dire qu’on le laisse conduire un taxi !
Je ne dis pas qu’il est intelligent, je dis juste que Woozy est pire 😀
D’ailleurs, il était sergent à l’armée, ce qui n’est quand même pas donné à un demeuré en principe…
Et tu admettras que, question bagarre, Doiby ne laisse pas sa place à son voisin 😉
euh.. j’ai lu plein d’épisodes où Green Lantern est obligé de le tirer d’affaire tandis qu’il est à peine capable d’articuler deux mots.
C’est vrai que c’est variable suivant les épisodes…
Je me rappelle de l’époque où lui et Alan était militaires et où il n’était pas maltraité par le scénariste. En même temps, plusieurs indices m’incitent à me poser des questions à propos du scénariste. Sais-tu s’il avait changé à cette époque ?
Je découvre en ce moment les aventures du Flash/Jay Garrrick dans All Flash et le pauvre Flash est encore plus mal loti : lui a un trio d’abrutis à gérer et en plus, ils se prennent pour des hors-la-loi 😀