Abra est donc un nostalgique des anciens temps où son talent aurait été reconnu. Il est également devenu dépressif du fait de l’absence d’applaudissement et doit se contenter d’enregistrements sonores pour satisfaire ce qui est devenu un besoin compulsif.
C’est à ce moment, qu’il apprend que des scientifiques ont construit une machine à voyager dans le temps. Malheureusement, le combustible qui l’alimente est extrêmement rare et seul un voyage sera possible. A ce stade de l’épisode, les habitués de l’univers DC Comics doivent se poser des questions. En effet, le voyage temporel est assez classique dans la super-continuité de l’époque. Batman [Bruce Wayne] & Robin [Dick Grayson] l’utilisent (le plus souvent à leur corps défendant], Atom [Ray Palmer] également mais surtout les membres de la Legion of Super-Heros le maitrise parfaitement alors qu’ils ne sont « que » du 30e siècle !
Il faudra donc en déduire qu’entre le 30e siècle et le 64e siècle la technologie a été perdu. Ce point bien que paraissant anecdotique est intéressant et nous le développerons dans plusieurs chroniques à venir.
Quoiqu’il en soit, Abra se rend au laboratoire des scientifiques et vole la machine en les hypnotisant avec sa broche. Arrivé au XXe siècle, Abra se lance dans une série de démonstration afin de recueillir des fonds lui permettant de réaliser son rêve. Il organise un spectacle de magie. Malheureusement, ce jour-là personne ne vient car il y a un match de baseball. Dépité, Abra trouve selon lui une idée géniale pour devenir célèbre.
Il le fera la deuxième fois mais sera neutralisé par Abra qui le force à l’applaudir. A leur troisième rencontre, le magicien du futur transforme même Flash [Barry Allen] en projectile et l’expédie dans l’espace. Il réussira bien entendu à revenir et envoyer Abra Kadabra dans une prison du XXe siècle. Dans son apparition suivante, Abra Kadabra réussit à sortir de prison en utilisant des récipients de cuisine pour hypnotiser le gouverneur de Central City. Ne voulant surtout pas retourner en prison, Abra Kadabra décide de monter un spectacle de marionnette ridiculisant Flash [Barry Allen]. Le spectacle sur le principe d’un guignol a du succès mais rapidement décline car il peine à se renouveler.
Ayant un contrôle total des molécules de son corps, Flash [Barry Allen] réussit à reprendre le contrôle de lui-même et à vaincre le magicien du 64e siècle une nouvelle fois. A partir de ce moment-là, Abra Kadabra agit par vengeance.
Lors de leur rencontre suivante, il transmet ses « pouvoirs magiques » à Flash [Barry Allen] qui se retrouve impuissant à les contrôler et incapable de combattre le crime.
Le scénario de cet épisode est d’ailleurs assez illogique. En effet, pour transmettre des « pouvoirs magiques » encore faudrait-il qu’Abra Kadabra en possède ce qui n’est pas le cas comme nous le savons. Cet épisode atypique ayant été écrit par Gardner Fox, il est possible qu’il n’est pas maitrisé les fondamentaux du personnage.
Mais l’interaction de Flash [Barry Allen] avec le caractère magique des pouvoirs d’Abra Kadabra est de toute façon un peu flottante. En effet, Abra Kadabra indique plusieurs fois que ses pouvoirs magiques viennent du 64e siècle sans que Flash [Barry Allen] ait vraiment l’air de comprendre qu’il s’agit en fait d’appareil technologique.
Mais son mobile est devenu la vengeance et non plus la reconnaissance. Il va donc se substitué à Flash [Barry Allen] au XXe siècle tout en faisant croire qu’il l’a tué au 64e siècle. C’est donc Flash [Barry Allen] qui est emprisonné pour son meurtre. Mais Abra Kadabra apparaît sur Earth-2 et se trouve confronté à Flash [Jay Garrick]. Les deux Scarlet Speedsters parviennent à le livrer une nouvelle fois à la justice de son temps et il est cette fois emprisonné.
Comprenant qu’il n’y arriverait pas par des moyens conventionnels, Abra Kadabra élaborera un plan très complexe pour neutraliser Flash [Barry Allen]. Il l’immobilisera dans une clinique et lui fera croire que sa vie de super-héros est en réalité le fantasme de l’infirme qu’il est devenu suite à l’impact de l’éclair dans sa première aventure. Mais il fera une erreur dans son illusion en faisant apparaître le Reverse Flash [Eobard Thawne] dans ses « rêves ». Si Flash n’existe pas il ne peut donc exister de Reverse Flash. Barry se délivre donc et arrête une nouvelle fois Abra Kadabra.
En France, Abra Kadabra apparaît tout d’abord dans Superman et Batman & Robin 1ère série n° 14 à une époque ou visiblement Sagédition avait décidé de se « diversifier » un peu. Les lecteurs ont sans doute été un peu perdu par ce personnage qui a l’air de bien connaître Flash (il s’agit de leur troisième rencontre) alors qu’ils le découvrent. Mais ses autres exploits seront plus classiquement (et chronologiquement) rapportés dans les numéros de Flash 1ère série (époque Pop Magazine ou Collection Cosmos) chez Artima – Arédit. Cependant, comme nous le verrons dans notre prochaine chronique, son « association » avec l’image du Professor Zoom [Eobard Thawne] ne s’arrête pas là.
[Jean-Michel Ferragatti]
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