French Collection #190

[FRENCH] Cette semaine, nous allons faire un détour chez DC Comics vers l’occulte avec un personnage qui marquera fortement une génération et sera associé à un dessinateur qui ne fut pas son créateur. Car comme l’a si bien préfacé Fershid Barucha dans l’album qu’il lui consacrera : « C’est Neal Adams, son art et sa passion insufflèrent au personnage et aux histoires une humanité émouvante et une certaine crédibilité indéniable ».

Néanmoins, les deux créateurs de Deadman, car c’est bien de lui qu’il s’agit, sont Arnold Drake au scénario et Carmine Infantino aux crayons. Fort du succès de The Doom Patrol (French Collection #133), Arnold Drake créera donc Deadman pour Strange Adventures #205 (1950 Series) mais ne scénarisera que l’épisode suivant avant d’abandonner la série à Jack Miller. Neal Adams reprendra les crayons à Carmine Infantino dès le deuxième épisode.

Boston Brand est le patron ainsi que la vedette d’un cirque toujours au bord de la banqueroute dont il a hérité 20 % des parts. Sous des dehors extrêmement rudes Boston essaye de protéger tout le monde, Lorna (la fille de l’ancien propriétaire), Tiny (un hercule un peu faible d’esprit appelé Moustique en français & Vashnu un « sage » indien. Ce dernier a plusieurs fois dit à Boston qu’il était le protégé de Rama Kushna, une déesse indienne, mais celui-ci cynique n’y croit pas un seul instant. Et pourtant Boston Brand va en effet découvrir que Rama Kushna veille sur lui mais d’une bien étrange façon.

Alors qu’il réalise son numéro d’acrobate déguisé en Deadman, il est abattu par un tueur inconnu  appelé « The Hook » car il porte un crochet à la place de sa main droite. Mais au lieu de disparaître du monde des vivants, Rama Kushna permet à Boston Brand de continuer à l’arpenter sous une forme spectrale afin de retrouver son assassin.

Pour ce faire, Deadman dispose du pouvoir de « posséder » les humains et d’agir au travers d’eux. A la fin de la possession, ses « victimes » ne se souviennent d’aucune des actions qu’ils ont réalisées sous son influence. Après avoir pris le contrôle de Tiny, Deadman va découvrir que son cirque abrite un trafic de drogue. Il s’agit d’ailleurs de la première fois qu’une histoire montrant un trafic de stupéfiant est autorisée par la Comics Code Authority. Mais les trafiquants ne sont pas responsables de sa mort.

Deadman va ensuite suivre plusieurs pistes liées au cirque mais toutes se révéleront sans rapport avec sa mort. Cette sorte de périple ou Deadman aide à chaque épisode une personne ainsi que l’identité fuyant de son agresseur connu seulement sous le nom de The Hook font ressembler ses aventures à des épisodes de la série de télé The Fugitive (où le tueur responsable du meurtre de la femme du docteur Richard Kimble est désigné comme manchot [a one armed man]).

Deadman suivra donc la piste de The Hook de ville en ville. Il croisera ainsi Cleveland son frère jumeau avec qui il était brouillé qui à un moment prendra même sa place pour appâter The Hook en lui faisant croire que Boston Brand est encore vivant. Mais c’est le pauvre Tiny qui prend la place de Cleveland et est presque blessé à mort sans que personne n’attrape The Hook.

Au fil des épisodes, Deadman se rapproche de son but et réussit à découvrir que The Hook l’a tué dans une sorte de rite initiatique pour intégrer la League of Assassins de Ra’s al Ghul. Mais la League of Assassins n’est à ce moment-là pas dirigé par Ra’s mais par un maître des arts martiaux appelés The Sensei.

Lorsque Boston essaye de prendre le contrôle de ce dernier pour l’empêcher de tuer The Hook il n’y arrive pas. Avec la mort de The Hook la mission de Deadman est en théorie finie. Mais incapable de trouver le repos, il poursuit les des hommes de la League of Assassins qui a comme mission la destruction de Nanda Parbat. Il fait échouer l’attaque et découvre qu’il s’agit d’une sorte de paradis créé par Rama Kushna ou les pires criminels vivants ou morts viennent trouver le repose. Lui-même est capable de retrouver son corps s’il y reste.

Malgré cela, il en repartira pour vivre de nouvelle aventure ou il apprendra que Rama Kushna a déjà créé un esprit comme lui. Ce dernier se nomme Jonah et possède déjà le corps du Sensei. Ce qui explique qu’il a été incapable de l’occuper.

Les aventures de Deadman s’arrêtèrent dans Strange Adventures #217 (1950 Series) pour continuer dans d’autres titres comme Aquaman (1962 Series) sur la fin du titre ou Adventure Comics (1938 Series).
Il migrera ensuite de titre en titres et nous le croiseront le plus souvent à la suite de personnage liés à l’occulte comme The Challengers of the Unknown (dans leur période Lovecraftienne) ou Swamp Thing.

Il ne bénéficiera que très tardivement d’une série éponyme qui rééditera ses premières aventures. L’étape suivante sera plusieurs mini-série sur le personnage tandis qu’il continuera « d’hanter » la continuité super-héroïque de DC Comics.

En France, le personnage sera d’abord publié dans le page du petit format Eclipso d’Artima – Arédit dont il aura deux fois l’honneur de la couverture (mais aussi de la 4e de couverture pendant longtemps alors même qu’il n’était plus publié dans les pages intérieures).

Le style de Neal Adams marqua profondément les esprits et c’est tout à fait logiquement que Deadman sera l’un des premiers titres publiés par Fershid Barucha aux Editions du Fromage. Malheureusement seul un tome sera édité. Toujours chez Artima – Arédit le personnage sera publié dans Aventures Fiction 1ère série pendant sa période Aquaman (1962 Series) puis dans Etranges Aventures 1ère série pendant sa période Adventure Comics (1938 Series). Il continuera d’apparaître au fil de ses propres participations à d’autres séries de la continuité super-héroïque de DC Comics publié par l’éditeur nordiste.

Deadman: Love after Death, une de ses mini-séries sera publiée des années après par Comics USA chez Glénat dans la collection super-héros. Comme quoi le public et Fershid Barucha ne l’avait pas oublié.  Plus récemment, il sera réapparu chez Panini puis Urban Comics dans le cadre de la série Brightest Day.

[Jean-Michel Ferragatti]
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