French Collection #198

[FRENCH] Cette semaine, comme annoncé la semaine dernière nous allons entamer une plongée dans le passé des adaptations françaises de super-héros d’univers à continuité grâce à des découvertes que j’ai fait récemment.  Alias the Spider [Tom Hallaway] apparaît pour la première fois dans Crack Comics #1 (1940 Series) en mai 1940 chez la maison d’édition Quality Comics dirigée par Everett M. « Busy » Arnold. Son nom fait immédiatement penser au personnage de pulp The Spider [Richard Wentworth] publié dans le titre éponyme Visiblement l’éditeur ne mise pas spécialement sur le personnage qui n’apparaît même pas sur la couverture du comic. Il s’agit d’une nouvelle déclinaison d’un archer luttant contre les criminels. Il arrive bien après The Arrow, leur précurseur à tous paru chez Centaur Publications en septembre 1938, ou Golden Arrow (cf. French Collection #45) mais tout de même avant Green Arrow [Oliver Queen] (cf. French Collection #58).

Alias the Spider [Tom Hallaway] partage avec The Arrow le même créateur, Paul Gustavson et il est comme Green Arrow [Oliver Queen] un jeune playboy du nom de Tom Hallaway. Lassé de lire les méfaits des criminels dans les journaux, il décide de lutter contre le crime en utilisant un arc et des flèches au grand jour. En effet, même s’il revêt un costume jaune et bleu il ne porte aucun masque et la police connaît visiblement son identité.

Contrairement à Green Arrow [Oliver Queen] il n’utilise pas de flèches gadgets. Cependant, il possède une flèche spéciale avec une sorte de sceau plat qui imprime sur la peau une araignée stylisée, de la même manière que The Spider [Richard Wentworth] qui utilisait lui un anneau. Il tire habituellement cette flèche spéciale sur le dos de la main de ses adversaires, ce qui en plus de les marquer leur fait lâcher leur arme. Dans le premier épisode, il utilise également une flèche spéciale qui s’enflamme lorsqu’elle est tirée et donc seul la pointe subsiste après l’impact.

Il se déplace dans une voiture appelé The Black Widow (la veuve noire) conduit par son chauffeur Chuck. Nous pouvons cette fois-ci y voir l’inspiration de The Black Beauty & Kato de The Green Hornet. Après une trentaine d’apparition, Alias the Spider [Tom Hallaway] disparaît du sommaire de Crack Comics #1 (1940 Series) et même de l’histoire du comic. Ceci jusqu’à ce que l’éditeur DC Comics rachète les droits des personnages de Quality Comics lors de sa faillite. Comme tous les personnages de l’éditeur, Alias the Spider [Tom Hallaway] est censé avoir fait partie de l’équipe des Freedom Fighters qui a suivi Uncle Sam sur une terre parallèle appelée Earth-X sur laquelle les nazis ont gagnés la seconde guerre mondiale.

Après des années de résistance et grâce à l’aide de la Justice League of America, les personnages les plus connus de Quality Comics reviennent sur Earth-1. Les autres, dont Alias the Spider [Tom Hallaway] sont censés soit être mort soit resté sur Earth-X. Alias the Spider [Tom Hallaway] fera quelques apparitions dans les séries All-Star Squadron & The Young All-Stars de Roy Thomas qui sont censées se passer avant son départ pour Earth-X.

Après la mini-série Crisis on Infinite Earths les terres parallèles ne sont censées ne jamais avoir existées & Earth-X ne déroge pas à la règle. De plus, les personnages principaux de la continuité super-héroïque de DC Comics sont censés avoir commencé leur carrière après-guerre. Plusieurs de ces personnages seront donc « remplacés » dans les équipes originelles datant du golden age. C’est ainsi que dans la version la plus élaborée Alias the Spider [Tom Hallaway] prend la place de son illustre concurrent Green Arrow [Oliver Queen] dans l’équipe des Seven Soldiers of Victory. L’équipe est donc composée en plus de lui de The Star-Spangled Kid [Sylvester Pemberton], Stripesy [Pat Dugan], The Vigilante [Greg Saunders], Stuff the Chinatown Kid, The Shining Knight [Sir Justin] & Crimson Avenger [Lee Walter Travis] (cf. French Collection #36). Wing, l’assistant de Crimson Avenger [Lee Walter Travis] les accompagne mais ne fait pas partie officiellement du groupe.

Mais le personnage est également fortement approfondi. Nous apprenons qu’Alias the Spider [Tom Hallaway] est un personnage très trouble dont le nom complet est Tom Ludlow Hallaway. Il est l’héritier du clan Ludlow de la Nouvelle Angleterre. Les Ludlow était une famille de brigand ayant élaboré une technique de bouc émissaire (un peu comme Les Habits Noirs de Paul Féval). Pour chacun de leur crime, ils laissent le cadavre d’un prétendu agresseur près de leur victime laissant penser à une agression ayant mal tournée.

Malheureusement, ils eurent la malchance de vouloir utiliser l’homme qui deviendra The Shade [Richard Swift] comme victime expiatoire. Quasiment tout le clan des Ludlow est exterminé dans l’opération à l’exception de deux jeunes jumeaux. Tom Ludlow Hallaway est donc le descendant du clan Ludlow et porte en héritage leur félonie. Il a en fait pris l’identité de The Spider pour éliminer des concurrents à ses affaires criminels sous le couvert d’activité super-héroïque. Il a rejoint les Seven Soldiers of Victory pour servir de « taupe » à The Hand l’un des pires ennemis du groupe avec qui il est complice.

The Iron Hand est le créateur du Nebula Man qu’il souhaite utiliser pour détruite tous ses ennemis. Afin de le combattre, les Seven Soldiers of Victory ont créé le Nebula Rod. Ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’Alias the Spider [Tom Ludlow Hallaway] a saboté l’invention pour le compte de The Hand.

Il reste derrière le groupe qu’il destine à une mort certaine afin de tuer Billy Gunn, le mentor de The Vigilante [Greg Saunders] qui a découvert sa trahison. Il essaye également de tuer Wing mais ce dernier s’échappe. Il rejoint les Seven Soldiers of Victory et répare le Nebula Rod qu’il utilise pour détruite Nebula Man. Mais il meurt dans l’opération tandis que tous les membres de l’équipe sont dispersés à différentes époques passées. Seul survivant officiel de l’équipe, Alias the Spider [Tom Ludlow Hallaway] continue d’exercer sa couverture de super-héros en devenant le protecteur officiel de Keystone City après le retrait de Flash [Jay Garrick]. Fidèle à la technique de ses ancêtres, Alias the Spider [Tom Ludlow Hallaway] décide de supprimer Flash [Jay Garrick] & son épouse Joan en laissant sur le lieu du crime des fragments de la substance d’ombre de leur vieil adversaire The Shade [Richard Swift].

Il compte ainsi venger ses ancêtres en faisant accuser leur vieil ennemi de meurtre. Afin de parachever son plan, il compte neutraliser The Shade [Richard Swift] en le piégeant dans un bâtiment en feu. Malheureusement la lueur des flammes augmentent les ombres, décuplant ainsi les pouvoirs de son adversaires qui créé des archers monstrueux qui abattent Alias the Spider [Tom Ludlow Hallaway]. The Shade [Richard Swift] ira ensuite empêcher le meurtre de Flash [Jay Garrick] & son épouse Joan.

Toute cette histoire sera révélée dans la série Starman (1994 Series) dont malheureusement seul trois omnibus sont sortis en français (mais je recommande malgré tout à ceux qui ne les ont pas encore de rapidement se les procurer) chez Panini.

Nous apprendrons dans la même série qu’Alias the Spider [Tom Ludlow Hallaway] a eu un fils nommé Lucas Ludlow-Dalt. Voulant venger son père il reprend le costume de son père pour devenir le nouvel Alias the Spider [Lucas Ludlow-Dalt]. Dans la série Seven Soldiers (également publié en français chez Panini), nous apprenons qu’Alias the Spider [Tom Ludlow Hallaway] a eu un deuxième fils nommé Thomas Ludlow Dalt. Beaucoup moins assoiffé de vengeance, il prend l’identité de I Spider [Thomas Ludlow Dalt] et loue ses services comme assassin.

L’ascendance comme la descendance « future » de ce personnage assez obscure méritaient largement de lui consacrer une chronique.

En France, Alias the Spider [Tom Hallaway] a été publié seulement deux fois en France. La première en 1940 sous la traduction de « Le Sagittaire » reprend l’épisode de Crack Comics #1 (1940 Series). La deuxième dans Golden Color n° 9 (cf. French Collection #28) consacré aux archers du golden age où Eric Vignolles a traduit l’épisode de Crack Comics #22 (1940 Series).

[Jean-Michel Ferragatti]

Un remerciement spécial à Eric qui nous a donné l’autorisation de publier les deux scans extrait de cet épisode mais également fourni la planche de montage de la première page. Vous pouvez ainsi vous imaginez son travail pour publier son fanzine.

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