French Collection #210
2 juillet 2014[FRENCH] L’Araignée fut pendant plusieurs décennies l’étendard des éditions Lug en France, Strange voyant même son sous-titre devenir « Le journal de L’Araignée ». Il est donc assez surprenant de constater que sa première apparition a été publiée pour la première fois en France dans un album Artima – Arédit (Iron Man). Mais cet épisode étant un vrai classique, nous allons plutôt consacrer notre chronique à la première apparition de The Lizard dont il aura fallu attendre février 2002 (et le premier tome de l’intégrale Spider-Man chez Panini) pour découvrir la version française.
Un lézard anthropomorphe répand la terreur dans le marécage des Everglades en Floride. Il fait rapidement la une des journaux et bientôt le Daily Bugle titre « Le Bugle défie Spider-Man de s’attaquer au Lézard ». Il s’agit en fait d’un défi lancé en l’air par le jovial J. Jonah Jameson pour se faire un peu de publicité gratuite sur le dos de notre bon vieux Spider-Man [Peter Parker].
Après quelques péripéties, Peter Parker arrive tout de même à soutirer au vieux grigou un billet pour la Floride mais à la surprise de voir son souriant rédacteur en chef s’inviter au voyage. Sur place, Peter lui fausse bien vite compagnie pour rendre visite sous son identité de Spider-Man au laboratoire du Dr Curtis Connors sur lequel il a lu un article.
Mais en chemin, il est attaqué par The Lizard qui bien qu’anthropomorphique possède toute les caractéristiques de l’animal originel. Nous pouvons d’ailleurs y voir une duplication de l’argument scénaristique des pouvoirs de Spider-Man [Peter Parker] qui possède les mêmes pouvoirs qu’une araignée de taille humaine.
The Lizard possède donc la force proportionnelle d’un lézard de taille humaine. Il est ainsi capable de couper un arbre adulte d’un coup de sa queue. Sa peau est également recouverte d’écaille qui lui serve d’armure corporelle le rendant extrêmement résistant aux coups. De plus, il est amphibie et se déplace sans difficulté dans l’eau dans laquelle il respire sans doute.
Nous découvrons également au fil de l’épisode que The Lizard est capable de communiquer avec les crocodiles qui infestent les Everglades et qu’il souhaite rallier toutes les familles de reptiles pour dominer le monde et conquérir l’humanité.
De plus, comme certains lézards, The Lizard est capable de grimper sur les surfaces verticales ce qui le met à égalité avec notre tisseur de toile préféré.
Enfin, The Lizard est capable de régénérer tout membre perdu. C’est d’ailleurs cette capacité qui a été à l’origine du personnage.
En effet, le Dr Curtis Connors que souhaitait rencontrer Peter est un chirurgien qui a perdu son bras droit à la guerre (sans aucun doute de Corée). Il devient alors obsédé par la capacité de certains reptiles de régénérer leurs membres perdus. Il développe alors un sérum extrait de lézard qu’il teste sur un lapin qui recouvre sa patte.
Il se l’injecte ensuite et son bras repousse comme sur le lapin. Mais immédiatement, le bras et le Dr Connors en intégralité se transforment en un lézard humanoïde. Pendant les premiers temps, le Dr Connors conserve sa personnalité sous sa nouvelle forme. Il essaye alors de trouver un antidote mais sans succès. Sa personnalité devenant changeante et ayant peur du regard de sa femme Martha & de son jeune fils Billy il s’enfonça dans les marécages avant de perdre complétement le contrôle de sa nouvelle forme même si un fond d’affection l’empêche de faire du mal à Martha & Billy. Il compte injecter son sérum à d’autres reptiles afin de créer une super-armée et de conquérir le monde.
Spider-Man [Peter Parker] apprends l’histoire de la bouche même de Martha après son premier affrontement avec The Lizard [Dr Connors]. En utilisant les notes laissées par le Dr Connors, Spider-Man [Peter Parker] va mettre au point un antidote et se mettre à la poursuite du Lizard [Dr Connors] afin de le soigner. Après une bataille épique, Spider-Man [Peter Parker] arrive à faire avaler le sérum à son adversaire qui reprend sa forme humaine.
Une fois revenu à son laboratoire, le Dr Connors brûle ses notes afin que ce cauchemar ne recommence plus jamais.
Bien entendu, le personnage refera régulièrement surface dans la vie de Spider-Man [Peter Parker] mais pas toujours sous sa forme reptilienne.
En effet, le Dr Connors et sa famille déménageront à New-York ou Spider-Man [Peter Parker] lui rendra visite occasionnellement pour avoir des conseils scientifiques.
C’est ainsi que Connors sauvera Aunt May Parker de la transfusion de sang radioactif que Peter lui avait fait sans se rendre compte du risque.
De plus, le Dr Connors reste un biologiste de renom mondial concernant les reptiles. D’autres personnages de la continuité super-héroïque de Marvel Comics le consulteront comme Ka-Zar & The Black Panther au sujet du super-vilain Stegron.
Mais bien entendu, le bon docteur fera occasionnellement des rechutes dues au stress ou à des produits chimiques qui le retransformeront contre sa volonté en The Lizard [Dr Connors]. Mais à chaque fois, Spider-Man [Peter Parker] réussira à le soigné grâce à la formule de l’antidote qu’il a précieusement conservé.
Bien que créé par Steve Ditko (& Stan Lee au scénario), les lecteurs français auront donc mis plusieurs décennies avant de le voir sous sa forme originelle. En effet, Lug a choisi de ne pas faire paraître l’épisode d’Amazing Spider-Man (1963 Series) #6 introduisant The Lizard [Dr Connors].
Il faudra donc attendre la traduction d’Amazing Spider-Man (1963 Series) #44 en France dans Strange n° 42 pour voir apparaitre le terrifiant Lizard sous les crayons & la plume de John Romita. Amazing Spider-Man (1963 Series) #6 étant à la lisière des aventures Fantask, Marvel & Strange ainsi que des soucis de Lug avec la commission de censure peut être l’éditeur a-t’il voulut éviter tous problèmes.
En effet, l’aspect écailleux et verdâtre de The Lizard [Dr Connors] fait un peu penser à celui de The Thing [Ben Grimm] en rocailleux & orangé. Or, l’aspect physique de notre Chose aux yeux bleus étant l’un des principaux griefs de la commission de censure il n’est pas impossible que l’éditeur lyonnais ait joué la sécurité.
[Jean-Michel Ferragatti]