French Collection #254
6 mai 2015[FRENCH] Cette semaine, nous allons explorer les relations parfois conflictuelles de Superman, au travers de son identité de Clark Kent, avec ce que j’appellerais « les professions du quotidien ».Très tôt, les scénaristes de la ligne Superman se posèrent plusieurs questions « pratiques » lorsqu’ils voulurent « rationaliser » certains aspects du personnage qui existaient depuis l’origine du personnage.
Nous étudierons aujourd’hui deux de ceux qui auraient pu révéler l’identité secrète de Superman [Clark Kent]. Dès Superboy (1949 Series) #76 surgit un premier problème. Lors d’une cérémonie de remise de récompense au profit de Joe Timmons, le barbier & coiffeur de Smalville, Superboy [Clark Kent] révèle que ses cheveux ne poussent pas dans l’atmosphère terrestre. Ceci explique donc, la coupe éternelle de ses deux alter egos.
Mais bien entendu, Joe va alors soupçonner le seul habitant de Smalville à ne jamais venir dans son salon d’être Superboy. Clark devra alors utiliser toutes les astuces pour éviter que son secret ne soit découvert. Après avoir envoyé un de ses premiers prototypes de robots, Clark décide de se rendre lui-même à la séance de coiffure qu’il a gagné lors d’un tirage au sort. Joe découvrira alors que Clark est chauve et qu’il porte une perruque ! Cela explique parfaitement pourquoi il n’a jamais besoin de venir chez le coiffeur. Bien entendu le gentil coiffeur jurera de garder ce secret qui ne peut être que la conséquence d’une grave maladie selon lui.
Bien entendu, il s’agit de l’ultime ruse de Superboy [Clark Kent] pour conserver son identité secrète. Il est à remarquer que l’image de l’instrument se brisant sur les cheveux invulnérables sera réutilisée dans l’épisode qui explique la disparition du Superman [Clark Kent] d’Earth-2. Dans cet épisode, la Loïs Lane d’Earth-2 suspectant son Clark Kent de mari d’être Superman, elle essaye de lui couper les cheveux pendant qu’il dort et les ciseaux se brisent sur la mèche.
L’idée d’un Clark Kent chauve reviendra elle aussi, laissant Lana Lang suspecté que Clark Kent est l’identité secrète de Lex Luthor avec une perruque et des lunettes. La problématique des lunettes a elle aussi été utilisé très tôt notamment dans Superman (1939 Series) #146. Comprenant que sa supervision endommage systématiquement les lunettes qu’il porte pour dissimuler son identité secrète, Superboy [Clark Kent] va utiliser deux morceaux du hublot en « plexiglas » provenant de la fusée kryptonienne qui l’a amenée sur Terre pour se créer une paire de lunette invulnérable à sa supervision.
Un schéma très similaire à l’épisode du coiffeur sera utilisé dans l’épisode publié dans Superman (1939 Series) #211. Cette fois-ci, c’est Homer Ferret qui débarque au Daily Planet pour promettre à Clark Kent un scoop extraordinaire. Il l’emmène alors à Smallville et lui fait visiter sa maison ou il a constitué un musée dédié à son alter ego Superman. Il essaye ensuite de le piéger pour lui faire révéler que Clark Kent & Superman sont une seule et même personne en se basant sur ses observations d’oculiste !
Homer Ferret était en effet le seul oculiste de Smallville et ne comprenait pas pourquoi il n’avait jamais eu le jeune Clark Kent comme client alors qu’il porte des lunettes. Il s’est ensuite arrangé pour avoir les lunettes en mains et à découvert qu’il ne s’agissait pas de verres correcteurs mais simplement de plastique (le fameux plexiglas kryptonien). Il est déduisit que Clark Kent n’était autre que Superman. Mais bien entendu, ce dernier arrivera à leurrer son ancien concitoyen.
Néanmoins, à la fin de cet épisode Clark Kent achète une paire de « vraie » lunettes. La question qui se pose immédiatement est de savoir comment il peut utiliser sa supervision sans fondre ses nouvelles lunettes. Les lunettes sont un élément très fort de la mythologie de Superman, c’est ainsi grâce à elle que nous apprenons la réponse que beaucoup de fans se sont posés.
Pourquoi les proches de Superman sont-ils incapables de le reconnaitre sous son identité de Clark Kent alors que les deux seules choses qui les distinguent sont sa coupe de cheveux et ses lunettes ? Nous apprenons ainsi dans Superman (1939 Series) #330 que les verres en plexiglas kryptonien à la propriété d’amplifier le regard hypnotique de Superman [Clark Kent] et de modifier son apparence vis-à-vis de tous ceux qui le regarde y compris via les caméras de Galaxy TV où il présente le journal. L’épisode explique également que l’hypnose fonctionne également sur les photos, ce qui est bien plus discutable.
Il existe bien entendu d’autres professions du quotidien auxquelles Clark Kent ne rends jamais visite. Bénéficiant d’une super-santé, il n’est jamais malade et ne va jamais non plus voir le dentiste puisqu’il est capable de croquer et mâcher une pierre sans soucis. Néanmoins, il existe un épisode bien connu ou Clark Kent doit aller chez le dentiste. Il s’agit de l’épisode publié dans Action Comics (1938 Serie) #434 dans lequel les kryptoniens Dr. Xadu et son épouse Zeda (qu’il a déjà affronté en tant que Superboy [Clark Kent]) lui tendent un piège à base de chocolat « kryptoniens » afin de l’attirer dans leur « cabinet de dentiste ». Toute cette mythologie kryptonienne sera abandonnée (malheureusement à mon sens) lors de la redéfinition du personnage par John Byrne. Néanmoins, certaines des questions que soulevaient ces vieux épisodes ne seront pas complètement oubliés puisque John Byrne explique dès le premier épisode comment Superman [Clark Kent] se rase.
Contrairement à ce qui était la norme avant, la pilosité de Superman [Clark Kent] se développe. La question est donc cette fois-ci de savoir comment il est possible de couper un poil indestructible ? La réponse est en utilisant un morceau de la de la fusée kryptonienne qui l’a amenée sur Terre pour se créer une sorte de miroir qui réfléchit sa supervision et lui brule les poils de barbe. Mais John Byrne ne s’est pas poser la question qui découlait de cette première interrogation. Comment Superman [Clark Kent] se coupe t’il les cheveux ? Ce qui nous ramène au début de notre chronique. Tous les épisodes évoqués dans cette chronique ont bien entendu été publié dans les publications des éditeurs Sagédition en France ainsi qu’Interpresse en Belgique.
[Jean-Michel Ferragatti]
Excellent 🙂
Ces vieux épisodes.
Que du bonheur.