French Collection #290

[FRENCH] Cette semaine, nous allons revenir sur une version alternative d’un personnage, pourtant destiné au départ à ne jamais réapparaitre, que nous avons étudié il y a quelques semaines. Comme nous l’avons vu dans French Collection #286, le personnage de Jor-El (ou Jor-L) n’était absolument pas destiné à apparaître ailleurs que dans les quelques cases de l’origine de Kal-El (ou Kal-L). Quelques décennies après, cet état de fait change et nous pouvons apercevoir Jor-El dans quelques épisodes de la continuité super-héroïque de DC Comics.

Jimmy Olsen avait lui déjà rencontré Jor-El ainsi que sa femme Lara et son fils Kal-El dont il est devenu le baby sitter dans Superman’s Pal, Jimmy Olsen #36 (1954 Series) lorsque débute sa nouvelle aventure dans Superman’s Pal, Jimmy Olsen #117 (1954 Series). Mais cette-fois ci, il ne se trouve pas avec le Professor Crane mais avec le Professor Lang, le père de Lana Lang (cf. French Collection #109), en plein désert. Ils y découvrent un objet stupéfiant, une structure en nid d’abeille dont ils ne savent pas qu’il a été déposé des millénaires plus tôt par une race extraterrestres pour s’en débarrasser. N’étant pas hostiles, ils ont laissés une inscription préventive sur la structure.

Le Professor Lang réussit à décrypter l’avertissement. La structure est un ensemble de porte dimensionnelle qui conduit dans des réalités parallèles. A ce moment, une rafale de vent emporte le casque de Jimmy qui instinctivement s’élance à sa poursuite mais de manière imprudente. Jimmy ère longuement dans la structure et réapparait devant le Professor Lang. Lorsqu’il en sort, la structure disparaît. Les deux explorateurs repartent vers l’aéroport mais au moment de passer les contrôles le douaniers demande ou est la cape de Jimmy. Ce dernier n’en possédant pas, il est arrêté et considéré comme un esclave ! Jimmy déclenche alors son signal supersonique afin d’appeler Superman [Kal-El]. Mais son appel reste sans réponse et il comprend alors qu’il est sur un monde parallèle ou seuls ceux qui portent des capes sont des citoyens libres.

Il est rapidement emmené au Daily Palais. Etonné, il croit que le Daily Planet a été transformé en restaurant. Mais en réalité, il s’agit d’un marché aux esclaves ou il est mis aux enchères. Il est acheté par Clark Kent qui porte une cape de Superman. Désolé de n’avoir été vendu que 2.000 dollars, il apprend qu’il n’a été acheté en réalité que pour 2.000 centimes, les esclaves ne valant rien. Dans ce monde, Clark Kent est bien différent de son timide ami journaliste, il s’agit d’un millionnaire playboy qui l’a acheté pour en faire son majordome. En revêtant les habits de sa nouvelle fonction, Jimmy découvre qu’ils sont métalliques comme tous ceux que portent les habitants de ce monde, à l’exception des capes qui sont-elles en tissu. Elles leur sont fournies par un mystérieux Doctor X qui est le seul à en connaître le procédé secret de fabrication.

En époussetant la collection des trophées de chasse de son nouveau maître qui représente des animaux mythologique sur Terre, Jimmy découvre une cachette secrète contant le butin d’un vol de bijou comme l’indique le journal qui l’accompagne. Jimmy appel immédiatement la police qui lui apprend que Clark Kent n’est pas le voleur mais le détective privé qui a récupéré le produit du larcin. Il est en fait le plus célèbre détective de ce monde et utilise un sérum à base de sang de caméléon qui lui permet de modifier les traits de son visage. Détestant avoir un domestique fouineur, Kent renvoi Jimmy au Daily Palais ou il est cette fois acheté par Perry White !

Ce dernier est également richissime et collectionne les capes. Jimmy découvre qu’en plus de celle de Superman que portait Clark Kent, les autres capes sont celles de The Legion of Super-Heros et de Robin. Mais il manque une cape bleue à la collection de Perry White et ils partent la chercher dans la vallée des diamants. Comme Jimmy s’étonne que personne ne convoite cette fortune, Perry lui explique qu’ils ne valent rien contrairement à de la pyrite de fer. En allant récupérer la cape bleue qui est bien sur celle de Batman, Jimmy est attaqué par une gazelle sauvage qui comme un taureau charge tout ce qui est bleu. Jimmy réussit une superbe passe pendant que Perry fait disparaître la bête en utilisant un projecteur du rayon de la zone dimensionnelle également créé par le Doctor X.

Ayant obtenu ce qu’il souhaitait, Jimmy est vendu une fois de plus à son double ! Le Jimmy Olsen de ce nouveau monde est en fait celui qui accompagnait le Professor Lang qui Jimmy a rencontré en arrivant dans ce monde. Le Jimmy Olsen de ce nouveau monde est un acteur et l’a acheté pour en faire sa doublure. Il semble plus compréhensif que les autres et écoute l’histoire de sa nouvelle doublure. Il le laisse même se confectionné une cape maison avec ses vieux vêtements qui sont en tissu. Porteur d’une cape, il est désormais un citoyen libre. Il fait les unes des journaux car aucune autre cape que celle du Doctor X n’ont jamais été vu. Comme il s’y attendait, il est rapidement convoqué chez ce dernier au moyen d’une soucoupe volante automatique.

Et comme il s’y attendait, Jimmy est confronté au Jor-El blond de ce monde étrange (et vous venez de comprendre que je ne suis pas si fou que cela et qu’il existe bien un lien entre mon introduction et le reste de la chronique). Le projecteur du rayon de la zone dimensionnelle lui avait permis de deviner qui était réellement le mystérieux Doctor X. Ce dernier lui explique que sa famille a émigré de Krypton sur cette Terre mais qu’ils ne disposent d’aucun superpouvoir même si son fils vit sous un nom d’emprunt. Sans que Jimmy ne le comprenne, il s’agit bien du Clark Kent qui l’a acheté en premier, comme vous l’avez peut être deviné. Il lui explique également qu’il a été considéré comme un laissé pour compte dont les capacités de savant n’avait jamais été reconnu. Il vivait en solitaire dans une cabane en bois lorsqu’il assista à l’atterrissage d’un vaisseau spatial dont débarqua des humains porteurs de cape. Les prenant pour des envahisseurs il voulut les bannir dans sa zone dimensionnelle mais se trompa de projecteur. Il leur tira dessus avec son rayon duplicateur alors qu’ils remontaient dans leur vaisseau. Après leur départ il ne restait qu’un duplicata de leur cape qui lui permit cependant de faire fortune en les vendant et de créer cette société de maîtres et d’esclaves.

En écoutant son histoire, Jimmy se rend compte que les envahisseurs étaient Superman [Kal-El], Batman [Bruce Wayne], Robin [Dick Grayson] et plusieurs membres de The Legion of Super-Heros dont Star Boy, Duo Damsel, Supergirl, Mon-El & Princess Projectra. Après avoir finit son histoire, il demande à Jimmy de lui dire d’où vient sa cape. Ce dernier lui explique qu’il vient d’un monde ou la matière des capes et commune et qu’il souhaite y retourner. Il a cherché à joindre le mystérieux Doctor X après avoir deviné qu’il s’agissait de Jor-El afin que le savant puisse l’aider. Mais ce Jor-El est bien différent de celui qu’il connait. Jaloux, égoïste et vindicatif il décide de se débarrasser de ce témoin encombrant et le projette dans sa zone dimensionnelle. Heureusement pour Jimmy cette fameuse zone dimensionnelle n’est autre que sa propre réalité. Soulagé d’être revenu chez lui, il raconte sa mésaventure à son ami Clark Kent qui découvre que c’est grâce à un accident du voyage qu’il avait organisé pour ses amis qu’une version alternative peu amicale de son père à fait fortune.

L’épisode est d’ailleurs assez atypique, bien qu’à mon sens très agréable à lire, pour l’époque. Le scénariste Otto Binder y traite d’un monde d’esclave ou les plus puissants utilisent le symbole de la cape de super-héros pour assoir leur statut. En réalité, Otto Binder décrit un monde qui est l’opposé de celui d’Earth-1 (le monde ou vivent les super-héros de DC Comics). Il ne s’agit pas du premier monde de ce type, mais celui-ci restera à jamais inutilisé à ma connaissance. En France, cet épisode a été traduit dans Superman Poche n° 23. Il est à remarquer que l’éditeur Sagédition a pris soin d’effacer (mais de manière maladroite nous permettant de le voir en « filigrane » la mention XXX.

[Jean-Michel Ferragatti]
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