Créée par William Moulton Marston sous son nom de plume Charles Moulton et Harry George Peter sous son nom de plume H. G. Peter, Wonder Woman [Diana Prince] aura une grande stabilité éditoriale. Il faut dire que bien plus à même de ses droits que les autres jeunes auteurs William Moulton Marston, qui était un professeur d’université reconnu, avait bien mieux sécurisé les droits de sa création. Même après sa mort en 1947, les scénarios de The Amazon Princess seront soumis à la validation de ses ayants droits, c’est-à-dire son épouse Elizabeth Holloway Marston et leur maitresse Olive Byrne.
Pour les dessins l’artiste H. G. Peter, qui était également bien plus âgé que les autres artistes de l’époque, a visiblement été un artiste modèle qui n’a jamais réclamé de droits supplémentaires et que DC Comics emploiera jusqu’à sa mort en 1958. Très rapidement après la mort de William Moulton Marston, la ligne éditoriale du personnage est reprise par Robert Kanigher après une période d’intérim par Joye Hummel qui continuera à signer du nom de Charles Moulton. Il faudra attendre presque 10 ans, l’avènement du silver age et la mort d’H. G. Peter pour que Robert Kanigher redéfinisse en partie le personnage dans Wonder Woman #98 (1942 Series). La destinée graphique de The Amazon Princess sera alors confiée aux crayons et plumes du duo d’artistes Ross Andru & Mike Esposito.
Dans l’épisode lui-même, il est décrit The Queen Hippolyte obtenant d’Aphrodite le pouvoir de modeler un être humain. Une fois la statue d’une petite fille créée, Aphrodite l’anime pour qu’elle devienne Diana, la fille qu’Hippolyte ne peut avoir du fait de l’absence d’homme sur Paradise Island. Après avoir organisé un nouveau concours pour déterminer qui sera la représentante des Amazons vis-à-vis du monde extérieur, sans que Steve Trevor ne soit impliqué, dans Wonder Woman #98 (1942 Series), Robert Kanigher va directement faire intervenir Aphrodite, Hercules, Athena & Mercury dans l’origine du personnage.
Cette redéfinition va comme souvent se traduire dans un premier temps par un affadissement du personnage. En abandonnant une grande partie de la mythologie du personnage, Kanigher abandonne également une partie de la profondeur de la série comme ce sera le cas par exemple avec la redéfinition de Superman par John Byrne. Les scénarios vont donc être dans un premier temps assez répétitifs sur le modèle classique inversé de l’héroïne sauvant son fiancé. Il y aura également beaucoup de menaces géantes, d’autres venants de l’espace ou des duplicatas de Wonder Woman [Diana Prince].
L’élargissement à l’univers de l’éditeur DC Comics ne se fera pas au sein de sa série, en sachant que Sensation Comics (1942 Series) deviendra Sensation Mystery (1952 Series) pour quelques numéros sans Wonder Woman [Diana Prince], mais à partir de The Brave and the Bold #28 (1955 Series) quand elle intégrera l’équipe de la Justice League of America. La nouvelle approche de Kanigher n’aura sans doute pas les effets escomptés et après plusieurs années une nouvelle direction sera prise à partir de Wonder Woman #159 (1942 Series). Après avoir une nouvelle fois relaté les origines de Wonder Woman [Diana Prince], Kanigher va prendre une nouvelle orientation en réutilisant des ennemis structurant comme le dieu Mars et son acolyte The Duke of Deception, ou Cheetah, Dr. Psycho ou la Baroness Paula von Gunther qui vont devenir ses ennemis acharnés.
En abandonnant les références à la seconde guerre mondiale, Kanigher va devoir également retravailler l’identité secrète de Wonder Woman. C’est ainsi que The Amazon Princess va rencontrer une jeune infirmière éplorée et lui ressemblant comme sa sœur jumelle. Elle va alors lui proposer de la remplacer pour lui permettre de rejoindre son fiancé mourant en Amérique du Sud. Devenu The Lieutnant Diana Prince, infirmière de son état, elle va rester près de son patient et amour secret Steve Trevor.
Cette ligne scénaristique va s’imposer pendant quelques temps avant un changement majeur sur lequel nous reviendrons dans une prochaine chronique. A remarquer que Kanigher a donc été l’éditeur de la ligne scénaristique de Wonder Woman pendant des années. Bien qu’ayant abandonné les thèmes transgressifs de William Moulton Marston et malgré sa réputation de misogyne, il développera tout de même le personnage. A remarquer que Kanigher utilisera quelques techniques assez novatrices pour l’époque comme de briser le quatrième mur.
En France, cette époque de Wonder Woman [Diana Prince] sera par l’éditeur nordiste Artima – Arédit dans son Petit Format N&B Aventures Fiction 2ème série plutôt dans les troisièmes et quatrièmes dizaines. Bien que le personnage ait gardé son nom anglais pour la majorité de ses apparitions, les traducteurs réussirent à glisser quelques « Femme Prodige » au gré des épisodes. Je terminerais cette chronique par une dédicace personnelle à Katchoo Scarlettinred, grande spécialiste du personnage de Wonder Woman et dont vous pouvez lire le blog à l’adresse suivante : https://thelesbiangeek.wordpress.com/
[Jean-Michel Ferragatti]Après deux volets ayant conquis le box-office sans pour autant séduire la critique, Venom :…
Hasard du calendrier, Christopher Reeve fait l'objet de deux documentaires en ce mois d'octobre. Le…
Le documentaire Super/Man : L'Histoire de Christopher Reeve plonge au cœur de la vie de…
Pour bien commencer la semaine, Marvel Studios nous présentent les premières images de Thunderbolts*, prévu…
La série The Penguin s’inscrit dans l’univers sombre et corrompu du Gotham City, mis en…
Qui l'aurait cru ? La sorcière Agatha Harkness, ennemie de la Sorcière Rouge dans la…