French Collection #54
15 juin 2010[FRENCH] Petit retour en arrière pour parler d’un des rares vilains emblématiques de la continuité de DC Comics publié en France pendant le Golden Age… Les origines du Joker sont nimbées de mystère, qu’il s’agisse de celles de la réalité ou de la fiction. La seule certitude est que le personnage apparaisse dans Batman #1 au printemps 1940.
La petite histoire des comics veut que sa paternité soit revendiquée par trois hommes. Jerry Robinson, Bob Kane et Bill Finger. Le premier est à ce moment l’assistant (le « ghost » en anglais) de Bob Kane. Ce dernier peut productif l’emploi pour tenir le rythme généré par le succès du Caped Crusader. Bill Finger est lui le co-créateur du personnage même si Kane lui refusera toujours cette paternité. Kane est le seul auteur connu par la société qui deviendra DC Comics. Robinson raconte qu’alors que le trio travaillait sur Batman #1 il eu l’idée de celui qui deviendra l’adversaire emblématique de Batman en regardant la figure du joker dans un jeu de carte classique. Bob Kane raconte que c’est lui et Bill Finger qui inventèrent le personnage en se basant sur le personnage de « L’homme qui rit » du roman de Victor Hugo. Et plus spécifiquement de l’acteur Conrad Veidt qui interpréta le rôle dans le film de 1928.
Quoi qu’il en soit, le personnage apparaît dans Batman #1 comme un criminel défiguré machiavélique qui ne recule pas à tuer de manière étrange. Il utilise un poison qui provoque un rictus mortuaire semblable au visage du Joker. Les origines du personnage ne sont pas expliquées dans l’épisode mais il semble bien que dès le début il soit acquis qu’il ne porte pas de masque mais que son visage est bien défiguré en un rire perpétuel, que sa peau soit blanche, ses cheveux verts et sa bouche violette. Le personnage deviendra la Némésis de Batman et de tous ses supporting characters mais également l’un des personnages de comics les plus connus au monde. Il sera ainsi le seul personnage de vilain utilisé pendant les années 1943 à 1946 du Batman Daily Comic Strip.
Le défaut d’origine sera comblé de multiples fois mais quasiment toutes comporteront des traits communs. La première version sera donnée dans Detective Comics #168. Il y apparaît comme chimiste qui cherche à voler l’entreprise pour qui il travaille. Il se créé alors l’identité costumés de Red Hood. Mais pendant sa première sortie, il est confronté à Batman et tombe dans une cuve de produit chimique qui lui donne son aspect si particulier.
Cette origine servira quasiment toujours de base aux autres variations. La plus connu est The Killing Joke du scénariste Alan Moore. Dans cette dernière, celui qui deviendra The Joker est toujours un chimiste. Mais il est marié et a abandonné son emploi pour devenir humoriste (stand-up comedian). Malheureusement, il ne remporte aucun succès et se désespère de pouvoir subvenir aux besoins de sa femme enceinte. Il est alors entraîné par deux criminels dans un cambriolage. Ses deux associés veulent cambrioler l’usine de carte à jouer qui jouxte son ancien employeur. Ils ont donc besoin de ses connaissances. De plus, afin de sauvegarder son anonymat, ils lui font endosser le costume du Red Hood qu’ils ont créé pour déjouer l’enquête de police. Malheureusement, Batman interviendra et l’apprenti-criminel finira une nouvelle fois dans la cuve de produit chimique. Il perdra également sa femme et son futur enfant dans l’incendie de leur maison. L’enchaînement sera fatal à la santé mentale de celui qui deviendra The Clown Prince of Crime.
Cette version, hormis qu’elle soit maintenant la plus connue permet de rassembler tous les aspects du personnage. Son apparence due à l’action de l’acide. Ses connaissances en chimie, son penchant pour l’humour noir (c’est le moins que l’on puisse dire) et sa fixation sur la figure du Joker qui se trouve dans les jeux de carte. Mais tous cela ressort d’un glissement du personnage. Initialement, il n’était pas certain que The Joker soit fou. Il était sous-entendu qu’il jouait la folie pour être jugé irresponsable et éviter la peine de mort.
Quoi qu’il en soit, The Joker a toujours été un meurtrier sans remords. Comme indiqué, dès sa première apparition, il tuait plusieurs personnes. Il est ensuite passé aussi bien à la tuerie de masse que les pires tortures individuelle. C’est lui paralysera Barbara Gordon, la fille du Commissaire Jim Gordon, mettant sans le savoir un terme à la carrière de Batgirl. Il frappera encore la famille du commissaire en abattant sa deuxième faim de sang froid dans la saga No Man’s Land. Il sera également l’assassin du second Robin [Jason Todd] qu’il tuera à coup de barre à mine. Mais The Joker n’est pas simplement dangereux pour les alliés de Batman. C’est lui qui tue Alexander Luthor dans Infinite Crisis, parce qu’il avait refusé de le laisser adhérer à la Secret Society.
C’est également lui qui est responsable de la continuité parallèle de Kingdom Come. En tuant tous les journalistes du Daily Plante, dont Loïs Lane, il provoque le retrait de Superman de la vie publique et l’ère de Gog. Si l’incertitude régnait sur la réalité de sa folie, elle sera levée dans un épisode de la série JLA (publié en France chez Semic) pendant laquelle il emprisonne l’équipe dans un labyrinthe de folie grâce au pouvoir d’un artefact (le Worlogog). Martian Manhunter est obligé de modifier son cerveau pour réfléchir comme The Joker. A la sortie du labyrinthe, il utilise ses pouvoirs de télépathe pour brièvement rendre la raison au Harlequin of Hate. En plus de ses innombrables apparitions, The Joker aura l’insigne honneur d’être le premier super-vilain DC à bénéficier de sa propre série sur laquelle nous reviendrons dans un lointain French Collection. En France, The Joker apparaîtra deux fois pendant le golden age. A partir de 1945, The Batman Daily Comic Strip est publié par les Editions Mondiales dans l’hebdomadaire Tarzan sous le nom de La Chauve-Souris (cf. French Collection #32).
Les premières années du comic strip seront publiées pendant les 71 premiers numéros de l’hebdomadaire. Toutefois, il est intéressant de remarquer une exception. L’épisode mettant en scène The Joker sera publié en deux livraisons dans la Collection Supplément à Tarzan en Récit Complet dans les fascicules « Le signe du Joker » et « L’empreinte mystérieuse » (que vous pouvez retrouver dans le French Collection Hors-Série #3). L’éditeur à sans doute jugé l’épisode trop violent et amoral pour les jeunes lecteurs et préféré le publier dans une collection moins accessible aux enfants.
[Jean-Michel Ferragatti]
Et pourtant , l’époque n’était pas aux sourires…..
Oui, mais le sourire du Joker était figé comme un masque.
D’ailleurs les deux premiers épisodes ne sont pas totalement explicites sur cette expression. Il n’y a guère qu’à partir du moment où il est emprisonné et où il conserve cette apparence qu’on en déduit que ce n’est pas un masque « amovible ».
Sourire ou … grimace ???
Difficile à dire avec ce clown fou et méchant!
Si il parvient a garder un tel rictus de si longues heures uniquement en grimaçant…..il n’est pas constitué comme nous !;) ( méme Jack Nicholson n’en est pas capable ! lol )