French Collection #62
10 août 2010[FRENCH] Après la guerre d’indépendance, nous allons commencer une longue exploration des séries de DC Comics se déroulant pendant la seconde guerre mondiale et qui donnera naissance à de très nombreux personnages dont le plus célèbre reste le Sgt. Rock.
Le Sgt. Rock est l’un des personnages les plus populaires de l’éditeur DC Comics même s’il n’est lié que d’assez loin à la continuité super-héroïque de l’éditeur. Le personnage apparaît sous la forme de deux « prototypes ». Dans G.I. Combat #68, un one-shot écrit par Robert Kanigher et dessiné par Joe Kubert met en vedette un ancien boxeur incorporé dans l’infanterie. L’histoire montre le parallèle entre ce boxeur anonyme surnommé « The Rock » parce qu’il n’a jamais été mis K.O. et le soldat qu’il est devenu et qui ne renonce jamais.
Devant les réactions enthousiastes des lecteurs, une deuxième version du personnage est publiée dans Our Army at War #81. Sous la supervision de Robert Kanigher, qui est l’éditeur en chef de toutes les publications de guerre de DC Comics, Bob Haney écrit une histoire mettant en scène le Sgt. Rocky de la Easy Company. Dessiné par Ross Andru, cet ancien ouvrier d’aciérie affronte une unité nazie dirigée par l’Iron Kapitan (le prototype de l’Iron Major, adversaire récurrent du futur Sgt. Rock). Kanigher reprend la plume pour l’épisode paru dans Our Army at War #82 mais c’est Mort Drucker qui illustre l’histoire.
Tous les éléments de la série sont maintenant en place et c’est dans Our Army at War #83 qu’apparaît réellement le Sgt. Rock sous les plumes du légendaire duo qui deviendront Robert Kanigher et Joe Kubert. Le personnage sera publié dans le magazine qui prendra ultérieurement le titre de Sgt. Rock jusqu’au #422. Dans sa version classique, Franck Rock est un ouvrier d’aciérie de Pittsburgh qui s’est engagé après l’attaque de Pearl Harbor. Sgt. Rock a un frère qui est officier dans le corps des marines et se bat sur le front du pacifique.
Il est lui affecté au théâtre des opérations européennes et avec son unité fictive, la Easy Company il participera à toutes les grandes batailles de la libération de l’Europe. Engagé comme simple soldat, il sera rapidement promu notamment à cause de la mortalité élevé de ses supérieurs pendant ses premières missions. Il deviendra donc assistant squad leader, squad leader et enfin platoon sergeant (aussi appelé Master Sergeant ou Senior Platoon Sergeant).
Le Sgt. Rock sera décoré et nommé Lt. Rock dans un épisode. Mais au moment d’être retiré du front, il lance son casque devant un général et est immédiatement rétrogradé pour tenue non réglementaire (à son plus grand soulagement). Sgt. Rock symbolisera tous les sous-officiers anonymes de la World War II tandis que la Easy Company symbolisera elle toutes les unités d’infanterie engagées qui paieront le plus lourd tribut à la libération de l’Europe pour les forces occidentales (hors Russie).
Les aventures du Sgt. Rock et de la Easy Company seront toujours réalistes et loin du monde des super-héros, même si les personnages vont le plus souvent au limite de l’héroïsme et même au-delà. La composition de l’unité changera fréquemment et les scènes d’enterrement de soldat seront récurrentes. Néanmoins, certains membres de l’unité auront une grande permanence comme Bulldozer (un colosse, visiblement le second de Rock), Wild Man (un rouquin barbu), Ice Cream (un soldat ayant une réputation de peureux [Ice Cream étant donné ironiquement comme synonyme de « en sucre »] mais qui réalisa un exploit pendant l’hiver), Little Sure Shot (un amérindien) et Johnson (un afro-américain). Certains ne feront que des apparitions éclair comme The Wall, Big Ed, Sgt. Walt Dunn (un vétéran aux tempes grises) et bien d’autres.
Bien que gagnant toujours, les aventures de la Easy Company ne sont pas toujours caricaturales envers l’ennemi. Même si des personnages tel que l’Iron Major, un major nazi avec une prothèse de main en acier, apparaîtront régulièrement. Durant tous les épisodes ont il a été scénariste ou Editor, Robert Kanigher n’a jamais fait croiser la Easy Company et l’univers super-héroïque de DC Comics. Sgt. Rock rencontrera bien certains personnages récurrents des autres titres de guerre de l’éditeur, comme Mademoiselle Marie (que nous étudierons dans un prochain French Collection) ou Jebb Stuart et son Haunted Tank (que nous découvrirons dans un plus lointain French Collection) mais jamais de super-héros.
C’est le scénariste Bob Haney qui intégrera la Easy Company et son mythique Platoon Sergeant à la continuité principale de DC Comics. Plusieurs team-up montreront Sgt. Rock en compagnie de Batman après la fin de la WWII (dont un épisode que nous étudierons spécifiquement dans un très loitain French Collection). Un autre team-up montrera la rencontre « anonyme » entre Superman et la Easy Company pendant la WWII.
Afin de rationaliser ces apparitions et les intentions et propos de Robert Kanigher il est maintenant quasiment acquis qu’il existe deux Sgt. Rock dans la continuité super-héroïque de C Comics. Le premier réside sur Earth-2 (la terre parallèle qui abrite les versions « historiques » de l’éditeur) sur laquelle le Sgt. Franck Rock a été le dernier américain tué au combat par la dernière balle tiré par l’ennemi. Cette mort symbolique permet de concilier la vision que Robert Kanigher avait de son personnage et de la l’inanité de la guerre ou le plus grand soldat de la WWII est tué lorsqu’elle se termine.
Le deuxième réside sur Earth-1 et à survécu au combat. Il est toujours militaire et opère sur des missions confidentielles. C’est ce dernier qui rencontrera à plusieurs reprises Batman. Cet état de fait est devenu un peu plus confus avec les événements de Crisis on Infinite Earths ou le Sgt. Rock et la Easy Company sont bien entendu apparu mais ou leur destin dans la nouvelle continuité est plus flou. Si on en croit la seconde série Suicide Squad, le Sgt. Rock survivant à la guerre aurait été le Unknow Soldier (as du déguisement) profitant de l’identité du défunt soldat. Mais d’autres sources affirment que le Unknow Soldier lui-même n’a pas survécu à la guerre… En France, les aventures du Sgt. Rock et de la Easy Company ont été publiées de manière régulière pendant le golden age français par l’éditeur Artima dans ses « pockets » de guerre que sont entre autres Choc 1ère série et Commando (au minimum de Our Army at War #90 à 108). Ultérieurement, dans les années soixante dix et quatre vingt, de très nombreuses publications lui seront consacrées dont l’une d’elle porte même son nom. Il est à remarquer que pendant le golden age, les aventures du Sgt. Rock seront partiellement retouchées par l’éditeur nordiste. Non pas pour « atténuer » les violences de la guerre mais pour dissimulé que le Sgt. Rock n’était pas rasé ! L’esprit de la politique de censure frisait vraiment à l’absurde ou la vision d’un sous-officier mal rasé était incorrecte alors que la mort omniprésente était encensée. A noter également que la Easy Company est très régulièrement devenue « La Pépère » ! Mais comme disait le Sgt. Rock, Nothin’s easy in Easy Company. »
[Jean-Michel Ferragatti]PS : Cette chronique et celles qui suivront sur les personnages de guerre de l’univers de DC Comics sont amicalement dédiées à Franck Anger qui le premier à écrit une suite d’article sur ses personnages sur le site http://www.pimpf.org/autres/artwar1.htm
Souvenirs souvenirs. »Choc » « Commando » « Brûlant ».J’adorais ces pockets où l’on trouvait du Sgt Rock ou le soldat inconnu.L’épisode affiché « l’homme miracle de la compagnie easy » a été publié dans Superman Géant n°30 (4ème trimestre 1985) Sagédition.
Et plus haut celui de Batman , je l’ai dans Batman poche n°8 Août (3ème trimestre 1977).Traduction différente et la page est en noir et blanc.Marrant sur la 5ème case, dans le batman poche, le sgt Rock ne dit rien,il n’y a qu’une bulle pour Bat « De la cosmoline! Tous les nouveaux fusils en sont enduits…qu’est?… » Case suivante, dialogue entre Rock et Bat « Rock! Vieux frère! Que fais tu ici? » « Salut Bat!Je suis là pour ce morceau de canon que tu tiens dans ta main! ».Une question, la page de Bat que vous affichez est tirée d’une revue interpresse, héritage ou d’une publication sagédition autre que Batman poche n°8?
Bonjour Ludovic, vos références françaises sont excellentes 😉
La page de Batman est tiré comme vous le supposiez d’une publication francophone. Je l’ai préféré à celle de Batman Poche #8 car elle était en couleur.
Il s’agit de Batman #74 d’Interpresse (La guerre des fusils).
Amitiés de Toscane !
JMF
Merci pour la précision. 😉
Elle me fait rêver cette collection interpresse.Malheureusement le prix ce ces revues me ramènent vite à la réalité.Je me console avec ma collection Batman poche.
En tout cas, un grand BRAVO pour vos rubriques « French collection ».
C’est en effet une collection très sympathique mais très longue à faire, plus de 250 pièces en comptant toutes les séries. Les plus durs étant les premiers (1964 à 1966) et les tous derniers.
J’ai même été surpris un jour lorsqu’un de mes amis belges m’a avoué être jaloux de mes collections complète d’Interpresse. A l’époque, le plus compliqué était de trouver. Le prix n’était pas exorbitant.
Merci encore pour l’appréciation.
Amitiés de Toscane où mon livre sur les super-héros avance à grands pas.