Les deux personnages feront souvent l’objet de comparaison alors même qu’ils sont assez différents et que ni l’un ni l’autre ne porte un concept novateur. En effet, dès 1908 l’auteur français Adolphe d’Espie (sous le pseudonyme de Jean de la Hire) publie un roman dont le titre « L’homme qui peut vivre dans l’eau » est un résumé de l’intrigue en lui-même. Dans la période du golden age Aquaman est très différent de The Sub-Mariner. Il n’est pas le produit d’une union entre une atlante et un homme de la surface mais un « produit » scientifique comme dans L’homme qui peut vivre dans l’eau (où un savant greffe des branchies de requins à un cobaye humain).
En effet, dans sa version originale Aquaman est le fils d’un explorateur sous-marin (inconnu) qui découvre l’Atlantide. Grâce aux connaissances qu’il y acquière il apprend à son fils (qui n’est connu que sous le nom d’Aquaman) à vivre sous l’eau en utilisant l’oxygène contenu dans les mers & océans et à résister à la pression aquatique. Ce mode d’obtention de ses pouvoirs ne lui donne donc pendant cette période aucune vulnérabilité ni besoin d’être exposé à de l’eau régulièrement. Aquaman a également appris à parler aux marsouins. Très rapidement cette capacité linguistique s’étendra à toute la faune des océans dont Aquaman devient honorifiquement le souverain.
En plus de toutes ces différences d’origine et de pouvoirs, la ville de l’Atlantide présente dans les aventures d’Aquaman sera extrêmement peu utilisée. Aquaman vit dans un temple atlante abandonné et n’est visité que par ses amis aquatiques. Au niveau du caractère, Aquaman est également extrêmement différent de The Sub-Mariner. Ce dernier est en guerre contre les hommes de la surface qui agressent son peuple. Alors qu’Aquaman appartient au peuple de la surface.
Il n’y a donc aucun « revirement » lorsqu’il combat les sous-mariniers et forces nazis divers. Il apparaît même évident qu’Aquaman est de nationalité américaine. En plus de ces ennemis de circonstances, Aquaman combat également les criminels de tous genres qui ont un rapport avec la mer & les océans. Son ennemi le plus récurrent pendant le golden age est le pirate moderne nommé Black Jack.
De nouveau contrairement à The Sub-Mariner, les aventures d’Aquaman ne comporte quasiment aucun personnage secondaire si ce n’est Ark, un phoque qui l’accompagne quasiment partout. Ce compagnon sera bientôt rejoint par la célèbre pieuvre nommée Topo qui survivra au golden age. Il faut dire que contrairement à son illustre ainé, Aquaman n’est qu’un personnage de complément qui apparaît dans les histoires secondaires de son anthologie (back-up stories). La présence d’Aquaman dans More Fun Comics s’arrêtera au #107. Le personnage survivra néanmoins toujours comme personnage de complément dans Adventure Comics #103 à 284 à l’ombre tutélaire de Superboy. Il sera donc un des rares personnages de la continuité DC Comics a avoir survécu au golden age.
Comme quelques autres, cette situation posera des problèmes à l’éditeur lors de la redéfinition de son univers et de la création du concept de multivers avec notamment l’existence de Earth 1 et Earth 2. Aquaman sera donc ce que les Editors appelleront un Doppelganger, c’est-à-dire un personnage du golden age que quasiment rien ne sépare de sa version du silver age. Nous reviendrons dans un prochain French Collection sur cet aspect du personnage.
Vers la fin de la période de golden age du personnage, un changement majeur interviendra tout de même. Louis Cazeneuve, le dessinateur historique du personnage passera la main à la célèbre Ramona Fradon. Le dessin tout en rondeur de la dessinatrice va donner un charme fou aux aventures malheureusement toujours aussi peu variées du personnage, même si cette aspect prendra fin très rapidement. Le personnage, comme tous ceux qui avaient été publiés sans interruption entre les deux ages, posera quelques problèmes à l’éditeur. Il ne sera d’ailleurs quasiment plus jamais vu. Les experts les différencient grâce à la couleur de leurs gants (et de leurs petites nageoires de mollets). Jaunes pour le golden age et vert pour le silver age.
En France les lecteurs ne pourront profiter de ces subtilités. En effet seule une aventure de la période golden age d’Aquaman a été publiée et en N & B. Il s’agit de The Floating Doom, paru dans Adventure Comics #238 et publié dans Big Boy n° 19 sous le titre « Le destin flottant ». Malgré cette brièveté d’apparition, Aquaman n’échappera pas aux avanies des traducteurs de l’éditeur nordiste Arédit. En effet, partant sans doute du principe que les lecteurs de l’époque étaient plus versés dans le latin que l’anglais Aquaman, King of the Seas deviendra en français « Océo Rex ». Sic Transit Gloria Mundi comme disent justement les latinistes. Mais le personnage d’Aquaman bénéficiera d’une certaine célébrité en France liée à une bonne exposition du personnage sur lequel nous reviendrons dans un prochain French Collection.
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