French Collection #97
12 avril 2011[FRENCH] Showcase n’était pas le seul titre de DC Comics à servir de laboratoire d’idées. The Brave & the Bold remplira également cette fonction dans un second temps (il publiait à ses débuts des séries « historiques » mais à laisser moins de séries phares. Il publiera toutefois la première apparition de la Justice League of America même si se sont les numéros justes avant qui nous intéressent aujourd’hui.
Dans The Brave & the Bold #25 (août – septembre 1959), premier numéro de la nouvelle version, les lecteurs découvrent une nouvelle équipe d’aventuriers. Après The Challengers of the Unknown (cf. French Collection #88), Rip Hunter et son équipe d’exploration temporelle (cf. French Collection #90), The Sea Devils (cf. French Collection #92) et avant Cave Carson et son équipe (a venir dans un prochain French Collection) DC Comics ajoute The Suicide Squad.
Cette nouvelle équipe repose sur un concept proche des Challengers of the Unknown si ce n’est qu’elle opère dans un environnement militaire. Le créateur en est d’ailleurs Robert Kanigher, Editor légendaires des titres de guerre de DC Comics tandis que Ross Andru sera le premier à la dessiner. Rick Flagg Jr est le chef de la Task Force X (le nom de code officiel de l’équipe). Il est assisté de Karin Grace, qui est secrètement amoureuse de lui alors même qu’elle ne le laisse pas indifférent, qui est l’officier médical de l’équipe.
Les deux autres membres sont Jess Bright et le Dr. Hugh Evans qui sont deux scientifiques de haut niveau. La Task Force X est censé prendre en charge des missions dont les chances de succès sont infimes (d’où le surnom de Suicide Squad). Les aventures sont orientées vers le fantastique et la science-fiction, les deux scientifiques de l’équipe justifiant l’équipement ultra-avancé par rapport à l’époque où se déroulent les épisodes. L’équipe sera ultérieurement réputée avoir été assemblé pour lutter contre les menaces normalement prises en charge par la Justice Society of America après sa dissolution. En pratique, The Suicide Squad ne combattra jamais des adversaires semblables à ceux de la Justice Society of America mais plutôt des bandits internationaux, des savants fous, des communistes, des monstres préhistoriques ou de science-fiction.
Le succès de l’équipe leur vaudra de revenir pendant cinq autres numéros dans The Brave & the Bold mais sans que leur propre titre soit lancé. Afin de justifier la disparition de l’équipe, The Suicide Squad fera l’objet d’un retconing de DC Comics. Tout d’abord, nous apprenons que la Task Force X n’est pas le premier Suicide Squadron de l’histoire. Au moins un autre est connu pour sa participation à la seconde guerre mondiale et par le fait qu’il était commandé par Rick Flagg Sr. C’est donc suite au décès de son propre père en mission que Rick Flagg Jr prendra le commandement de la Task Force X.
Ainsi, l’équipe est supposée avoir été dispersée suite à une mission dans l’Himalaya. Jess Bright et le Dr. Hugh Evans sont supposés être tombés dans une crevasse en luttant contre un Yéti. Mais Bright n’est pas mort sur le coup et ne doit sa survie qu’à l’intervention de soldats chinois. Furieux d’avoir été abandonné par son équipe il se met au service des soviétiques. Il sera à l’origine de la création de la Rocket Red Brigade. Il se fera lui-même implanté des équipements pour devenir pour devenir le cyborg connu sous le nom de Koshchei the Deathless. Il est également à l’origine de la création du Jihad, l’équipe gouvernementale du Qurac.
Karin Grace et Rick Flagg Jr sont donc les derniers survivants de La Task Force X. Sans doute traumatisé, ils se sépareront. Mais Rick ne sait pas que Karin porte leur enfant. Elle donnera secrètement naissance à un garçon conçu par qu’elle placera dans une famille d’accueil. Rick sera lui envoyé en mission par le gouvernement pour infiltré l’équipe des Forgotten Heroes mené par Immortal Man (dont nous reparlerons bientôt dans un prochain French Collection) et comprenant Rip Hunter, Cave Carson, Animal Man (bientôt dans French Collection), Dane Dorrance des Sea Devils, la mystérieuse Dolphin et Congo Bill (cf. French Collection #64). Sa mission se terminera avec la mort d’Immortal Man.
Une nouvelle Suicide Squad est réunie à ce moment et Rick Flagg Jr est une nouvelle fois appelé pour en prendre le commandement. Mais cette fois-ci, plutôt que des paramilitaires, la Task Force X est constitué de super-criminels qui acceptent de risquer leur vie dans des missions dangereuses en échange de réduction de peine. Cette nouvelle organisation supervisée par Amanda Waller. La méthode de constitution de l’équipe ainsi que la présence de Karin Grace de nouveau comme officier médical de l’équipe ne facilitera pas la tâche de Rick Flagg Jr. En conflit permanent avec sa hiérarchie, il préférera se sacrifier dans une mission suicide pour anéantir le Jihad. Encore que. Il faudrait des années mais on apprendrait bien plus tard (dans la dernière mini-série Suicide Squad en date) que non seulement Rick Flagg Jr. n’était pas mort. En faît il apparaîtrait qu’il n’avait même pas été vraiment Rick Flagg mais un agent du Général Eiling (nemesis fréquent de Captain Atom) programmé pour se prendre pour Flagg (on ne sait pas trop si un Rick Flagg Jr. à réellement existé un jour et si l’imposteur l’a remplacé à un certain point dans le passé, avant la fondation de l’équipe de Waller). Réalisant qu’il n’est n’est qu’un faux, Rick Flagg Jr. décide cependant de s’en tenir à sa personnalité programmée et se retourne contre Eiling, restant à la tête de l’équipe.
En France, seule la version originelle de la Suicide Squad sera publié de manière très anecdotique dans les petits formats Artima / Arédit. Présenté comme une série de guerre comme les autres, elle ne laissera pas de grandes traces dans les mémoires des lecteurs. Bizarrement, elle restera le plus souvent associés à la série télévisée Mission : Impossible ou au film Les douze salopards alors que ces deux œuvres ont été créées après elle.
[Jean-Michel Ferragatti]