Hawkeye, la nouvelle série TV Marvel Studios, prends son essor dès demain sur Disney+. Après Wandavision, Falcon & Winter Soldier, Loki et What If, les aventures de Clint Barton et Kate Bishop abordent encore un genre différent…
C’est cette semaine que démarre la série TV Hawkeye, consacrée à celui qui a jusqu’ici été le parent pauvre des Avengers : Clint Barton (Jeremy Renner) est non seulement le seul des six Avengers originaux qui n’avait pas eu (jusqu’ici) de projet à son nom. C’est aussi le seul des six à ne pas être apparu dans TOUS les films Avengers (il était porté pâle pour Infinity War). Hawkeye, la série TV, arrive donc à point pour combler la lacune. Encore qu’il serait faux de prétendre que c’est une série « solo ». S’il fallait chercher un fil directeur dans la phase actuelle de Marvel Studios (et en particulier dans les séries télévisées Marvel lancées sur Disney+), ce serait celle du doublon, voir du face à face de doublon. Que ce soit deux Vision s’affrontant dans Wandavision, deux Captain America se disputant le bouclier, plusieurs Black Widow, plusieurs Loki venues de réalités alternatives… Hawkeye n’échappe pas à cette tendance, puisque les premières minutes sont occupées à nous faire découvrir un personnage nouveau (à l’écran), la jeune aventurière Kate Bishop (Hailee Steinfeld).
Fans de comics, attention ! Voici sans doute la série TV Marvel qui assume le plus ses racines comics depuis… un bail (peut-être depuis Jessica Jones). En effet si des séries comme WandaVision ou Falcon & Winter Soldier s’appuyaient sur divers comics, Hawkeye (la série) cherche par tous les moyens les rapprochements avec le comic-book Hawkeye de Matt Fraction et David Aja. Cela commence dès le principe de la double tête d’affiche et le générique, qui retranscrit pour le coup fidèlement l’univers des couvertures du dit comic-book. Cela ne veut pas dire que la série télé n’est qu’un « simple » copié-collé de la version Fraction-Aja. Mais on y trouve dès les deux premiers épisodes un grand nombre d’éléments communs remixés. A commencer par la cohabitation entre deux archers, la présence d’un chien éclopé ou encore la profusion de brutes venues de l’Est qui pensent qu’il est cool de répéter trois fois « Bro » dans la phrase.
Pour le reste il s’agit bien d’injecter Kate Bishop dans l’univers cinématique Marvel, qui ne suit pas totalement les mêmes règles que la version des comics, pour diverses raisons. Ici, par la force des choses, Kate Bishop ne peut apparaître comme la cofondatrice des Young Avengers, alors il lui faut une toute nouvelle raison de s’inscrire dans le sillage des Avengers et de Hawkeye. Et pour le coup les scénaristes font un assez bon boulot, en la liant à un événement bien précis. En un sens ces différences historiques nous amènent une Kate sensiblement différente de celle des comics (où elle est le plus souvent la voix de la raison). Il en résulte un personnage un peu plus bourru, façon « je tire et je réfléchis ensuite ». En un sens la dynamique est inversée (en tout cas sur les deux premiers épisodes) avec un Clint Barton plus « sensei ». En un sens certaines caractéristiques du Clint des comics sont transférées dans la Kate de l’écran et inversement. Mais pour autant le tandem ne perd rien de son efficacité et demeure tout aussi attachant.
Hawkeye (la série) est un show différent de ce qui a précédé dans le sens où c’est un concept plus « familial ». Encore qu’il faut s’entendre sur la définition du mot. Après avoir retrouvé sa famille à l’issue d’Avengers: Endgame, l’archer Clint Barton profite de la vie de papa poule, marqué aussi bien sa chair que dans l’esprit (la perte de Black Widow). Lui et ses enfants débarquent à New York à quelques jours des fêtes de Noël (élément qui nous ramène à certains films d’action des années 80/90). On en sera quitte pour une scène quand même très particulière qui nous permet de découvrir « Rogers, la comédie musicale ». Et là pour le coup Marvel renoue un peu avec une certaine défiance du spectacle musical qui était déjà là dès Captain America: The First Avenger, défiance un poil paradoxal quand on s’inscrit dans l’empire Disney. Kate elle aussi est à New York pour des raisons familiales mais dans une ambiance très différente. Quelque part entre les deux, un personnage connu des fans de comics(et incarné par Tony Dalton) va venir s’interposer et, en un sens, représenter un danger familial.
Mine de rien, en l’espace de deux épisodes Hawkeye introduit plusieurs personnages et il se passe beaucoup de choses. La série a l’avantage de ne pas être très « attendue ». C’est même sans doute la plus « normale » du lot, dans le sens où ses protagonistes ne sont pas des androïdes, des sorcières, des dieux nordiques ou des extra-terrestres. En dehors de deux ou trois flashbacks relatifs aux Avengers, il ne s’agit principalement que deux héros maniant l’arc, dans les rues de New York. C’est d’ailleurs peut-être un show à conseiller aux gens allergiques aux super-pouvoirs (à moins bien sûr que Mephisto débarque dans le troisième épisode, nous n’avons vu que les deux premiers épisodes). L’alchimie entre les deux interprètes principaux fonctionne assez bien. On apprécie aussi l’injection d’un personnage vintage de Marvel dans un rôle singulièrement différent. Enfin on croise aussi une autre figure connue des comics (et plus récente). Avec le post-générique de Black Widow qui semblait nous promettre aussi l’arrivée de Yelena dans le périmètre de Clint Barton, cette série regorge de protagonistes différents. Mais elle est rythmée et ce coté « univers ordinaire » (pour le coup en phase avec les concepts de Matt Fraction) permet d’aborder beaucoup de choses avec un certain sens de clarté.
Le lien avec New York explique aussi, peut-être, qu’on soit tenté de faire le rapprochement avec certaines séries Marvel de l’ère Netflix (avec des moyens à la hausse). Une série « d’action » avec une certaine forme d’humour (la comédie musicale ou la manifestation culturelle dans l’épisode 2), qui ne prétend pas sauver le monde entier ou changer l’univers, mais avec des personnages qui, de façon plus intimiste, se demandent quoi faire de leur vie. Pour Clint Barton, ca semble écrit : il l’a promis à ses gosses, il passera Noël avec eux. A moins d’un imprévu… On prend plaisir à avoir plus d’espace, plus de place pour évoquer Barton. Et Kate, elle, est un personnage assez rapidement attachant. Hawkeye, la série, c’est quelque chose que l’on n’attendait mais c’est au final une bonne surprise sur ces deux épisodes. A voir à la longue si la série continuera de savoir jongler avec plusieurs personnages.
[Xavier FournierHawkeye, à partir du 24 novembre 2021, sur Disney+
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