Legends of Tomorrow S02E01
14 octobre 2016Les Legends of Tomorrow reviennent, après que le cliffhanger de la saison précédente ait introduit Rex Tyler, alias Hourman de la Justice Society of America. Confiant envers les photos de promo, vous pensiez que le début de la saison 2 allait directement vous offrir la JSA au grand complet ? Oulah, attendez, freinez des deux pieds, les producteurs du show ont décidé de prendre une autre route et la présence de l’autre groupe s’avère minime pour l’instant.
https://www.youtube.com/watch?v=MG-hwcVVE8M
« You’re the Green Arrow »
La saison 1 s’achevait avec l’intervention de Rex Tyler (Hourman) surgissant d’un autre vaisseau temporel pour rencontrer les « Legends ». Si l’on pouvait penser que cette reprise serait la suite directe des évènements, loin s’en faut. Au contraire le début de l’épisode est basé sur deux personnages étrangers à la série, c’est à dire un petit nouveau, l’historien Nate Heywood (dont le public non-lecteur des comics ne saisira pas la portée et la destinée) et le plus connu Oliver Queen (Green Arrow, pour ceux qui n’auraient pas suivi). En étudiant l’Histoire Heywood a acquis la certitude qu’un groupe de personnages voyage à travers le temps et qu’ils sont dans une sale position, liée à des événements s’étant déroulés autour de 1942. Heywood, qui est moins idiot qu’il y parait, a également déduit que Queen ne peut-être que Green Arrow. Ensemble, ils décident donc de partir à la recherche du vaisseau temporel de Rip Hunter. Si ce n’est qu’ils ne découvrent qu’un survivant à l’intérieur, qui va alors leur expliquer ce qui est arrivé aux autres.
« It’s actually a château »
La fin spectaculaire de la saison précédente ? Oubliez. En gros on comprendra que Rex Tyler s’est contenté de prévenir le groupe qu’il ne fallait surtout pas approcher de l’année 1942 (devinez ce qu’ils finiront par faire ?) et s’en est allé on ne sait trop comment. Pendant des mois, Hunter, White Canary, Atom, Heatwave et les deux moitiés de Firestorm se sont donc contenté d’être des gardiens du temps (puisque les Time Masters ne sont plus) en défendant différentes époques de quelques malfaiteurs. La première mission entrevue nous « parle » particulièrement puisqu’elle se déroule en France, en 1637. Mais elle est également l’occasion de constater qu’entre les ambitions de sa série et ce qu’elle peut réellement atteindre, il y a un gouffre. N’est pas Doctor Who qui veut. La demeure (on nous apprendra dans les dialogues que c’est un « château » mais faut vraiment le dire vite), supposément de 1637, ressemble à une villa de Provence (ne manque guère que l’antenne satellite). Les menuiseries, les ferronneries, les murs… tout ça ne respire pas le 17ème siècle et encore moins un château royal, pour peu qu’on s’intéresse un tantinet à l’Histoire. Et ce n’est pas trois malheureux costumes de mousquetaires qui changeront la chose. Lorsque le groupe passe en 1942, l’effet est atténué puisque l’on voit surtout un intérieur de salon et des friches industrielles, relativement intemporelles. Mais passons. Il suffit de dire que les Legends se sont dispersés à travers le temps et qu’arrivé à mi-chemin de l’épisode on se dit que le but du début de saison sera de retrouver tout le monde… avant qu’au contraire la chose soit menée de manière beaucoup plus expéditive.
« I hate nazis »
Mis à part un seul personnage, les héros sont rapidement rassemblés et on comprendra que le but de l’épisode était donc d’une autre nature : introduire les méchants de service. Celui que l’on voit le plus est bien connu des spectateurs d’Arrow mais la série s’assure aussi d’attirer tous les spectateurs des principales séries CW en faisant également appel à la mythologie de Flash. Pour les lecteurs de DC de longue date, l’histoire fait furieusement penser à certaines utilisations de Per Degaton, un adversaire de la JSA qui changeait l’issue de la Seconde Guerre Mondiale. Au-delà de cette allusion (on verra si elle est pertinente ou pas), il est certain que la recette du show repose à nouveau sur l’introduction régulière de personnages secondaires liés à DC, l’effet deux « ex machina » masquant une partie des défauts. Disons-le, l’an dernier Legends of Tomorrow était, avec Supergirl, l’une des séries TV de super-héros les plus mal écrites, avec des réactions artificielles et un manque de structure qui faisait qu’Hunter promenait son petit monde dans le temps tout en leur expliquant qu’il ne fallait rien changer, le tout émaillé de chamailleries et de disputes peu crédibles (« n’ouvrez pas cette porte ! » « hm, il m’a interdit d’ouvrir cette porte mais qui est-il pour me donner des ordres… » et un désastre s’en suivait). Et, non, « c’est écrit pour un public plus jeune » n’était pas une excuse valable, à moins de partir du principe que si c’est pour des enfants ou des ados on n’a qu’à écrire volontairement mal. Il y a, cette fois encore, quelques petites facilités (Heywood est un fin limier dans les premières minutes puis un benêt le reste du temps) et quelques réactions arbitraires pour justifier des pans d’épisodes (par exemple les manigances de Hunter). Cette fois, on manque aussi de structure mais d’une manière générale le niveau d’écriture est un peu plus relevé.
« Step away from the lady and the bomb »
Parmi les avantages de ce redémarrage par ellipse, il y a le fait que si vous êtes passés à côté de la saison 1, ce premier épisode du deuxième « volume » déconstruit l’équipe pour mieux la remettre en place. En gros, vous comprendrez qui est qui, quels sont les pouvoirs et les caractéristiques de chacun. On note aussi une nette volonté de mettre en avant le rôle des femmes dans l’Histoire (que ce soit en 1637 ou en 1942), White Canary donnant également de sa personne pour « libérer » les époques. Néanmoins ces femmes célèbres de l’Histoire ne restent que des figurantes (celle de 1942 doit à peine ânonner 2 phrases) par rapport aux mâles rencontrés (parmi lesquels John Rubinstein s’amuse beaucoup en se glissant dans la peau d’Einstein). Autre chose : par rapport à la saison précédente on a perdu Hawkgirl et la « fille en blanc » se retrouve la seule femme de l’équipe, ce qui veut dire qu’assez vite une certaine forme de tension romantique/sexuelle repose surtout sur ses épaules. Pour le bien de la dynamique du groupe, ce serait mieux que les Legends recrutent un ou deux personnages féminins de plus (sans doute l’un des versions de Vixen si l’on en croit les posters). Legends of Tomorrow conserve un certain nombre de ses défauts d’origine et surprend avec ce redémarrage mais il y a aussi du mieux (et les adversaires promettent d’un poil plus coriace que Vandal Savage). Pour autant, on n’est pas totalement sorti d’affaire. Si les Legends se concentrent sur l’aspect super-héroïque, les choses peuvent aller de l’avant. Si c’est pour visiter des époques en n’ayant les moyens que pour quelques décors « cheap »et peu crédibles, par contre… La fin de l’épisode nous montre qu’on passera vraiment aux affaires sérieuses la semaine prochaine. C’est sans doute là qu’on prendra vraiment la mesure de la saison à venir.
[Xavier Fournier]Legends of Tomorrow – saison 2 / Disponible dès le lendemain de la diffusion US en version originale sous-titrée sur MyTF1 VOD et sur l’iTunes Store.