Ce week-end se déroulait la première édition du Lyon Game Show, né de la rencontre des forces vives du TGS et des « locaux » du Comic’ Gone. La Halle Tony Garnier était donc peuplée pour l’occasion par des fans de comics, de mangas, de jeux vidéo et de séries télé, avec à la clef une concentration d’artistes de comics comme la préfecture du Rhône n’en n’avait pas vu jusqu’ici.
D’Esad Ribic à John Higgins en passant par Yildiray Cinar ou Chris Weston et bien d’autres dessinateurs de comics (sans oublier des talents français comme Olivier Vatine ou Laurent Lefeuvre), la Comic’ Gone passait ce week-end la vitesse supérieure en profitant de son association avec l’organisateur du Toulouse Game Show pour investir un nouveau lieu, bien connu des amateurs de concerts dans l’agglomération lyonnaise. Le LGS, pour sa première édition, a réussi, aussi, à attirer – directement ou indirectement – plusieurs éditeurs de VF tels que Glénat ou Bliss. On reconnaissait aussi dans les allées des responsables de Delcourt ou d’Urban. Thierry Mornet était venu accompagné d’Eric Powell et de Lorenzo De Felici, tandis que Pôl Scorteccia parcourait le salon. Olivier Jalabert (Glénat Comics) avait également fait le déplacement. Akileos et Panini France étaient eux aussi représentés, tandis que du côté des micro-éditeurs on trouvait Komics Initiative, V.H.B. Original Watts ou les Editions Northstar (et on en oublie forcément). En dehors d’Angoulême et de manifestations parisienne, il est peu courant de trouver une telle concentration d’éditeurs de comics. Même le Toulouse Game Show, grand-frère du LGS, n’attire pas autant ceux qui éditent en France la BD américaine. De la même manière, les salons de comics récents ne nous ont plus habitués à autant de boutiques de comics en un seul lieu (il faut sans doute remonter à l’ultime Paris Comics Expo et, en termes de convention en province, c’est peut-être une première).
Malheureusement, malgré une telle implication d’acteurs du milieu des comics, il faut bien avouer que le public, lui, s’est fait désirer. La « faute », peut-être, à ces températures estivales qui régnaient encore dans la ville et qui ont fait que les Lyonnais ont plutôt profité de l’extérieur. Même à l’intérieur du salon, mes concerts et autres interventions d’acteurs ou de chanteurs drainaient également beaucoup de monde. Quand un Richard Dean Anderson (MacGyver, Stargate…) parlait ou qu’un Bernard Minet chantait… Des centaines de gradins se remplissaient automatiquement dans la salle dédiée. Par principe de vases communicants, les allées s’en retrouvaient un peu plus vide. Mais, pour le public présent, la condition corolaire était que… les artistes étaient très accessibles. De Simon Bisley à Maria Laura Sanapo en passant par Claudio Castellini ou leurs paires, ils étaient par la force des choses très disponibles. Les visiteurs qui avaient répondu présent ne l’ont pas regretté. Même si certains artistes sont pleinement conscients de leur côte et n’entendent pas se brader (et c’est bien normal), d’autres jouent le jeu de la proximité (5 euros pour un print de Javier Garron ou 100 euros pour une planche de Weston, c’est quand même plus que raisonnable).
Lyon oblige, des auteurs « historiques » des éditions Lug étaient aussi présents. Chez Original Watts, on retrouvait donc Ciro Tota (Photonik) mais aussi toute une délégation de la famille Mitton. Jean-Yves, le grand-père, dessinateur de Mikros, l’Archer Blanc ou Epsilon, était venu accompagné de ses petites filles, devenues pour l’occasion cosplayeuses. L’une d’elle avait même choisi pour costume… Saltarella, la dulcinée de Mikros. Globalement, si les cosplays « comics » étaient moins nombreux que sur certaines autres manifestations du même genre, ceux que l’on croisait étaient plutôt inspirés, comme un Shazam plus vrai que nature ou un Toxin… qu’une partie des visiteurs s’évertuait à prendre pour Carnage, obligeant l’intéressé à leur expliquer que non, en fait Carnage avait un rejeton. Sur scène, lors du concours de cosplay, on était à la fois intéressé et surpris par la reprise d’une scène de danse tirée du film « The Mask », avec le rôle féminin remplacé au pied levé par… Wonder Woman. Le duo se prenait véritablement au jeu !
Le Lyon Game Show a fait la preuve, dès sa première édition, d’une puissance de feu peu commune. On regrettera cependant que certains artistes aient connus le désœuvrement, loin de la reconnaissance qu’on pouvait espérer. La question qui se pose aussi est celle de la date (c’était déjà le cas avec la Comic’ Gone « alone » de l’an dernier, même si des locaux plus petits jouaient optiquement sur la densité des allées). Si peu de temps après les dépenses des vacances, le public potentiel hésite peut-être à investir. On souhaite cependant au LGS de s’installer sur la durée et de progresser en fréquentation. Il le mérite.
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