Deux super-héros made in Marvel de plus font la transition des comics vers l’écran avec l’arrivée de Cloak & Dagger sur la plateforme américaine Freeform. L’histoire de ces deux adolescents coincés en l’ombre et la lumière vise un peu la même cible que les Runaways mais avec une approche assez différente de ce que Marvel Televisions a pu proposer ces dernières années.
Surprise : en l’espace de quelques minutes formant le prégénérique du premier épisode, Marvel’s Cloak & Dagger choisi d’aborder frontalement l’origine des pouvoirs et la première rencontre des deux principaux protagonistes. Le temps de se dire que l’on est tombé sur une série qui, au contraire du Daredevil de Netflix, ne va pas prendre une saison pour qu’on en arrive aux héros pleinement assumés et… La série diffusée fait une sorte d’ellipse de plusieurs années. Si Tandy Bowen (Olivia Holt) et Tyrone Johnson (Aubrey Joseph) se sont vite trouvés, il va leur falloir beaucoup plus longtemps avant de se découvrir et de réaliser leur puissance. Au passage Joe Pokaski prend un certain nombre de libertés avec les débuts connus de Cloak & Dagger. A l’origine, dans les comics, les deux héros sont les cobayes d’une nouvelle drogue qui éveille en eux des super-pouvoirs. Là, ils sont victime d’une catastrophe scientifique qui les rapproche plus d’un Daredevil ou d’un Spider-Man. On pourrait croire qu’au moment de transposer les deux personnages pour le grand public, producteurs et scénaristes l’ont joué à reculons. Il n’en est rien. Les histoires de dépendances interviennent bien, mais un peu plus tard et surtout pour donner une vision moins lisse de Tandy et Tyrone. Le jeu de chaises musicales et de réécriture a sans doute pour but de rendre les origines du duo plus aisément racontables. D’autant qu’en fin de compte c’est plus l’après qui compose l’ADN de la série. Mais là pour le coup le show prend son temps et on retrouve une narration beaucoup plus lente, à l’occasion même ennuyeuse.
Le principe de base, c’est que pendant leur enfance Tandy et Tyrone se sont rencontrés dans ce qui était sans doute le jour le plus tragique de leur vie. Chacun d’entre eux a perdu un être cher et a même mystérieusement échappé à la mort. Mais ils ne gardent qu’un souvenir fugace de ce qui leur arrivé. Ils restent cependant traumatisés. C’est d’autant plus marquant pour Tandy, cambrioleuse SDF, mais Tyrone, que tout destinerait à devenir l’un des meilleurs athlètes du lycée, est tiraillé entre des crises de colère et de mystérieuses pertes de connaissance. Là aussi, la production fait des choix différents des comics mais concernant des deux héros il s’agit d’arbitrages judicieux. Dans la version BD, avant d’avoir leurs pouvoirs, Tyrone est un garçon bègue introverti, sans grande personnalité, tandis que Tandy est une petite fille de la jet set. La série TV s’active pour équilibrer les choses, faire que Ty soit plus intégré et Tandy un peu moins propre. Malgré les changements, on retrouve l’essence des personnages. Mais ici c’est le mécanisme qui diffère.
A ce stade (deux épisodes ont été diffusés d’un coup), Marvel’s Cloak & Dagger repose en effet sur l’idée que les deux héros finiront par se retrouver… Mais les traite essentiellement comme deux intrigues différentes. C’est-à-dire qu’en dehors d’une scène commune, ils suivent des routes séparées, tout en commençant à réaliser leurs pouvoirs. Si, comme les Runaways, Cloak & Dagger visent un public adolescent, il y aussi quelques éléments d’un Heroes avec un casting plus limité. La série diffère cependant du ton Marvel habituel. Les productions audiovisuelles de la Maison des Idées se caractérise en effet par le recours au moins partiel à de l’humour ou tout au moins du sarcasme. Même s’ils ne sont pas franchement des déconneurs, les Agents of SHIELD, le Punisher ou Jessica Jones ne sont pas contre une petite vanne. Au pire des personnages secondaires peuvent s’en occuper. Là, ce n’est pas le cas. Cloak et Dagger traînent leur mal-de-vivre sans le moindre trait d’humour. Il y a plutôt un côté émo, qui en surprendra plus d’un. Mais ce parti-pris a aussi ses limites. Quarante minutes de « Pourquoi Maman ne m’aime plus depuis la mort de… », entre deux dématérialisations de Tyrone, malgré l’attrait des héros, cela peut assez vite donner l’impression de tourner en rond. Les protagonistes sont bien campés mais la série sera obligée de vite passer la vitesse supérieure. Surtout que si le lecteur des comics a en gros la feuille de route, le néophyte doit encore se demander ce que la série veut raconter. Le début est intriguant. Mais il faut encore transformer l’essai.
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