Vous avez déjà dévoré le premier épisode de Moon Knight, disponible depuis ce matin sur Disney +, et vous en voulez encore plus ? Voici des moments choisis de la conférence de presse virtuelle à laquelle nous avons été conviés il y a quelques jours…
Animée par Devan Coogan, la conférence réunissait Grant Curtis, producteur exécutif de Marvel Studios (en l’absence de Kevin Feige), le showrunner Mohamed Diab, les deux réalisateurs de la série Justin Benson et Aaron Moorhead, ainsi que son trio d’acteurs : Oscar Isaac (Marc Spector/Steve Grant/Moon Knight), May Calamawy (Layla) et Ethan Hawke (Arthur Arrow).
Si Moon Knight débarque dans le Marvel Cinematic Universe par le biais de la plateforme Disney + (notre review ici), ça fait longtemps que Marvel Studios tente d’adapter le personnage. « Kevin Feige pense à une adaptation de Moon Knight depuis les premiers jours de Marvel Studios », explique Grant Curtis. « Le héros a pas mal évolué au fil des années dans les comics, grâce aux différents scénaristes et artistes qui l’ont mis en scène. Il y avait une évolution naturelle, le rapprochant peu à peu du MCU. Disney + permet de créer une fresque plus grande pour raconter cette incroyable histoire. »
Oscar Isaac n’est pas inconnu des grandes productions. L’acteur qui a été révélé notamment par la nouvelle trilogie Star Wars et Dune n’a pas eu de mal à rejoindre le MCU. « Avec ce personnage, c’était l’occasion de créer quelque chose de différent dans le MCU. On se concentre sur la dualité de Marc/Steven. Quand j’ai montré à la production ma manière de jouer Steven, et qu’ils ont compris ce que je voulais faire, j’ai su que j’étais entouré de collaborateurs fabuleux et que nous allions faire une série extraordinaire. »
La série TV a écarté le personnage de Marlene et créé à la place Layla. Son interprète, May Calamawy, n’a pas eu de mal à s’identifier à cette femme à la fois forte et fragile : « Elle se bat pour ce en quoi elle croit. Il y a une large gamme d’émotions à jouer avec Layla ». Face à elle, Oscar Isaac devait jongler entre les diverses personnalités de son personnage. « C’était amusant car Oscar était comme un professeur pour moi (rires) », explique-t-elle, « il n’y a qu’à voir sa manière d’interpréter la dualité de Marc et Steven. Je savais immédiatement quel personnalité j’avais en face de moi rien qu’en le regardant. C’était instinctif. »
Et ce n’était pas évident pour Isaac de jouer les scènes où il se parle à lui-même. Heureusement, il avait une petite astuce : « J’ai demandé à ce qu’on engage mon frère, Michael Hernandez, pour jouer face à moi », livre-t-il, « Il jouait soit Marc soit Steven et il faisait même les accents ! Mais je n’avais pas anticipé que ça serait si technique. Je devais jouer l’une des personnalités, donner des notes à mon frère puis oublier ce que je venais de faire, jouer l’autre version, puis recommencer… Pour moi, le plus intéressant dans le fait de jouer, c’est de réagir à ce que fait son partenaire et improviser. Là ce n’était pas vraiment possible. C’était un vrai défi.
Et pourquoi avoir choisi cet accent anglais pour Steven ? C’est un peu le hasard explique le comédien. « L’action se situe à Londres au départ. Et quand j’ai demandé pourquoi, on m’a répondu qu’il y avait déjà trop de héros à New York ! (rires) Je suis aussi allé dans les quartiers juifs londoniens pour écouter les accents du nord de Londres, dans le quartier Enfield. J’ai pensé à des acteurs comme Peter Sellers, Karl Pilkington ou encore Russel Kane. C’était aussi l’occasion de jouer sur un autre registre de comédie. Steven est drôle malgré lui. C’est plus un comique de situation, comme dans les productions britanniques, comme The Office ou Stath Lets Flats. Steven est timide et n’arrive pas à communiquer avec les autres. Et de l’autre côté, il faut aussi trouvé le ton juste quand on se tourne vers Marc, ce justicier un peu sombre qui a la particularité d’avoir un petit homme anglais enfoui dans son esprit », explique l’acteur.
Face à lui, on découvre le personnage de Arthur Arrow, une sorte de gourou qui mène une quête qui lui semble justifiée. Ethan Hawke a pour la première fois accepté le rôle sans avoir lu le script. « C’est la première fois durant ses 35 ans de carrière », précise Mohamed Diab. « Habituellement, quand c’est une grosse production, il y a beaucoup de peur, il faut que ça fonctionne. Ce qui entraîne un contrôle excessif et une créativité réduite. Durant mon expérience avec Marvel, Grant, Kevin et Mohamed, c’était le contraire. La réussite de Marvel Studios leur a donné une certaine confiance. Ils veulent qu’on joue avec leurs jouets pour faire ce qu’on veut, du moment que l’on reste dans les limites du bac à sable », confie Hawke. « Et c’est important car on ne peut pas trouver de bonnes idées sans essayer, et même en proposer des mauvaises au départ ! », précis-t-il. « Dans la plupart des films, la maladie mentale est une caractéristique du vilain. Le héros est un modèle de droiture. Ici c’est plutôt l’inverse. Et du coup, en tant qu’antagoniste, je ne peux être fou car le héros l’est ! J’ai dû canalisé une sorte de force maléfique sensée. C’était intéressant de trouver le ton juste. Pour Harrow, sa mission est de sauver le monde. Il se prend pour « Saint Harrow », vous voyez. Il pense être la solution ».
Mohamed Diab n’a jamais abordé de telles productions. Venant du milieu des films indépendants, il a trouvé un point d’accès aux blockbusters estampillés Marvel Studios : « Imaginez cette accroche : vous êtes un homme ordinaire qui découvre que son autre personnalité est un super-héros. Et bien sûr, l’autre aspect qui m’a attiré, c’est la culture égyptienne qui se trouve dans le récit. C’était l’occasion de montrer une autre version de l’Égypte, car elle est souvent mal exposée dans les films et séries TV. Comme dans les autres productions Marvel, on a mélangé les genres. On a de l’humour, de l’action, de l’horreur et du drame, sans que ça semble décousu. Oscar m’a d’ailleurs aidé pour les blagues car, l’anglais n’étant pas ma langue natale, je n’étais jamais sûr d’avoir le ton juste. Quand c’était bon, je me disais « je suis drôle dans plusieurs langues » ! » déclare-t-il en rigolant.
Le duo de réalisateurs précisent que les répétitions ont permis de créer une excellent atmosphère de travail. Le showrunner en profite pour préciser : « Nous détenons le record de la plus petite durée de reshoots dans l’histoire de Marvel Studios ! » Le week-end, l’équipe se réunissait pour répéter et échanger des idées. Moorhead ajoute : « C’était à ce moment-là qu’on construisait les choses pour les jours suivants. »
Moon Knight est un projet ambitieux puisqu’il aborde la question de la santé mentale au milieu de combats, effets spéciaux et grand spectacle. Que faudra-t-il en retenir ? « Je n’avais pas beaucoup de connaissance sur les troubles de la personnalité », explique Diab, « En travaillant sur la série, j’ai compris que le personnage devait accepter de vivre avec ses personnalités. Pour moi, on porte tous un masque pour cacher ses vraies émotions. J’ai appris qu’il fallait apprendre à montrer sa vrai personnalité. Je dois devenir « un ». Et je crois que c’est le but que nous devons tous atteindre durant notre existence. » Pour Oscar Isaac, c’est un message d’intégration. « C’est un peu le super-pouvoir de chacun : vivre malgré ses traumatismes, survivre et les accepter. Au lieu de les rejeter. Et voir la progression de notre héros est une chose puissante ».
Moon Knight – Un épisode (mini-série en six épisodes) disponible chaque semaine sur Disney + depuis le 30 mars 2022
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