Dans l’idée de départ de Batman, le monde était blanc ou noir. Il y avait les bons ou les méchants. Pourtant, quand il croisait Catwoman, Batman avait tendance à lui trouver des circonstances atténuantes (tout en cherchant à échapper à ses pièges). Il y avait là un élément potentiel, quelque chose à creuser. Mais entre 1940-1946 Catwoman fut éclipsée par l’omniprésent Joker et d’autres gangsters plus ou moins originaux. Ce n’est qu’ensuite qu’elle commença à prendre une importance croissante dans la série. Et là une double question commença à se poser : Pourquoi donc Batman, qui était en général un bon « juge », minaudait autour d’une « femme de mauvaise vie » et surtout d’où venait-elle ? Quelles circonstances avaient fait d’elle Catwoman ?
Bill Finger n’était pas un auteur forcément intéressé par le détail des origines de ses personnages. Le meilleur exemple c’est que dans Detective Comics #27 (la première apparition de Batman), le super-héros surgit déjà constitué, comme s’il n’avait rien de particulier à expliquer, comme si Bruce Wayne n’avait pas besoin d’une raison particulière pour se déguiser en chauve-souris géante. Les lecteurs devraient attendre plusieurs mois avant d’apprendre le drame qui avait frappé la famille Wayne. Le « déclic de l’origine », chez Finger & Kane, n’était pas « automatique ». Un autre exemple est le Joker lui-même, qui apparaît en 1940 avec le visage qu’on lui connaît sans qu’on sache très bien s’il s’agit d’un simple maquillage où bien d’une vraie maquillage. Ce n’est qu’en réalisant que le Joker ne changeait pas d’apparence pendant ses périodes d’incarcération que les lecteurs purent déduire qu’il y avait une sorte de défiguration. Et puis dans le début des années 50 Finger changea d’approche et commença à révéler les secrets de plusieurs de ses criminels emblématiques. Une hypothèse : avec la multiplication des dérivés (serials cinématographique ou radio), avec la multitude d’auteurs intervenant sur les personnages de DC, il est bien possible que Finger se soit finalement dit que s’il ne révélait pas, lui, les secrets de ses personnages les plus mystérieux quelqu’un finirait par le faire à sa place. Ainsi, pour le Joker, vint Detective Comics #168 (février 1951) et « The Man Behind The Red Hood » (l’histoire qui sert de base principale au plus tardif Killing Joke d’Alan Moore et Brian Bolland) pour voir une première ébauche des origines du « Clown du Crime ». Et Catwoman, elle aussi, eut droit à son numéro de révélation : Batman #62 (décembre 1950), un numéro intitulé The Secret Life of the Catwoman!. Tout un programme…
Pourtant quand on tourne la page il n’y a pas de Catwoman en vue. On fait au contraire connaissance avec un gang qui n’a rien à voir avec elle : le gang de Mister X, qui vient de dévaliser une troisième banque de Gotham dans la même semaine. Sachant que Gotham est la ville de Batman, arriver à organiser ces hold-ups sous son nez n’est pas une mince affaire. D’autant que Mister X et ses hommes sont de simples gangsters sans aptitude particulière ou gadget sophistiqué. Si Mister X ne portait pas un masque pour cacher son identité il ne serait même pas considéré comme un super-vilain. Ce nouveau caïd de Gotham doit d’ailleurs en être conscient alors qu’il prépare leurs prochains coups. Il sent qu’il va avoir besoin d’un partenaire pour les futures opérations et annonce à sa bande qu’il compte s’assurer les services de « La plus rusée, la plus dangereuse et plus belle dame criminelle de tout le pays… Catwoman ! ». A ces mots on comprendra que l’admiration de Mister X pour la femme féline ne s’arrête pas au seul plan technique.
Pourtant la fascination de Mister X pour Catwoman lui a fait oublier un détail qui a son importance. Un de ses hommes lui apprend qu’en ce moment Catwoman est en prison, bien incapable de les aider. Qu’à cela ne tienne, en tapant du poing sur la table Mister X explique « Et bien puisque c’est comme ça, nous la feront sortir ! Oui, je sais comment nous y prendre… Et une fois Catwoman libre plus rien ne nous arrêtera ! Nous lancerons une vague de crimes comme Gotham City n’en a jamais vu ! ». Bill Finger ne perd pas de temps à nous expliquer avec quelles ressources ce Mister X compte faire évader Catwoman. Dès le lendemain Batman et Robin sont le commissaire Gordon (attention, pas au commissariat mais bien chez lui, il faut croire qu’ils étaient passés boire l’apéro) quand ils apprennent tous les trois, par le biais de la télévision, l’évasion de Catwoman. Gordon se désole : « Catwoman est dehors, prête à commettre de nouveaux crimes ! ». Batman se veut rassurant : « Pas si nous pouvons nous en mêler, pas vrai Robin ? ».
Bientôt le trio est dans la caverne qui sert de Q.G. à Batman. Catwoman, installée sur un lit, n’est toujours pas réveillée mais se comporte de manière surréaliste. Elle parle dans son sommeil et récite… comme si elle était hôtesse de l’air : « Attachez vos ceintures de sécurité ! Si nous restons calme le pilote nous posera tranquillement ! Attachez vos ceintures de sécurité ! »? C’est, en apparence, incohérent. Et puis finalement elle revient à elle… mais sa conduite est toujours aussi étrange. Elle hésite : « Où suis-je ? Où sont les passagers ? Est-ce qu’on s’est bien posé ? Qui… qui êtes vous ? ». Batman s’étonne : « Catwoman ! Tu sais parfaitement que nous sommes Batman et Robin ! ». La femme répond : « Oh oui ! J’ai lu des articles sur vous ! Mais pourquoi m’avez vous appelé Catwoman ? Je suis Selina Kyle… une hôtesse chez Speed Airlines et… Ohh… Pourquoi est-ce que je porte ce costume étrange ? Et pourquoi votre calendrier est-il faux ? Il faudra des années avant qu’on soit en 1950 ! ». Catwo… enfin Selina s’écroule en larmes dans un fauteuil : « Je ne sais plus où j’en suis ! Tout ce dont je me souviens c’est que je suis tombée par la porte alors que l’avion s’écrasait… Ma tête a heurté une branche et je me suis évanouie ! ». Batman commence à comprendre: « Si ce que tu dis est vrai, il n’y a qu’une explication : l’amnésie ! Ce choc contre la branche a du causer ça. Et maintenant ce nouveau choc à la tête t’as rendu ta mémoire ! ».
Batman est en train d’expliquer comme Catwoman sera une sorte d’agent secret quand soudain la porte s’ouvre. Un policier amène un prisonnier dans le bureau de Gordon : « Commissaire ! Je viens d’arrêter cette crapule qui transportait une arme ! Il… Oh, désolé je pensais que vous étiez seul ! ». L’ennui c’est que la crapule en question est Mousey, le malfrat que Catwoman a rencontré plus tôt : « Cet homme est dangereux ! Il a toujours voulu rejoindre le camp de Mister X. Maintenant il va sûrement lui dire à propos de moi, pour se placer ! ». Gordon décide donc que pour calmer le jeu on va enfermer Mousey pour port illégal d’arme, jusqu’à ce que l’enquête sur Mister X soit terminée. Une fois Mousey emprisonné, Batman peut finir de sceller son pacte : « Et bien Kyle, alias Catwoman, tu travaille désormais pour la Loi ! Ne l’oublies pas ! ». L’ex-criminelle acquiesce : « Je n’oublierais pas. Sauf si j’ai encore une amnésie ! J’avais peur mais plus maintenant que Mousey est enfermé ». L’ennui c’est qu’au même moment Mousey ricane dans sa cellule. En le fouillant les policiers n’ont pas remarqué une lime cachée dans sa chaussure. Avec l’outil Mousey peut alors commencer à user les barreaux… Il sera bientôt dehors !
Le soir même, Catwoman participe au cambriolage prévu. Il s’agit de s’attaquer à un studio de disques. Elle lâche un chat pourvu d’une sorte de cloche qui fait irruption dans les locaux et fait assez de bruit pour empêcher l’enregistrement de disques. Tout le personnel de la société se lance à la poursuite du chat pour qu’il arrête de faire du bruit… Et pendant ce temps Catwoman et la bande peuvent s’attaquer sans problème à leur objectif : dérober toutes les plaques d’or qui sont utilisées lors de la gravure des « masters ». Le vol réussit Catwoman s’attend à être menée vers Mister X mais la bande lui explique que le patron a donné des ordres : elle ne doit le rencontrer à nouveau que lorsque que tous les vols auront été commis. Plus tard, la femme-chat retourne donc voir Gordon et Batman en leur expliquant que le plan n’a pas marché. Gordon constate : « Ainsi la Welpruf Cash Register Company est la prochaine sur leur liste ! ». Mais Catwoman l’arrête tout de suite : « Oui, commissaire… Mais dois-je vraiment continuer ? Je trouve que voler est si détestable… si horrible ! ». Mais Batman tempère : « Nous allons changer nos plans et attraper Mister X de façon différente, maintenant écoutez… ». Pendant ce temps Mousey continue de s’attaquer aux barreaux de sa cellule. Il n’en reste plus que deux et bientôt il pourra s’évader, aller raconter au gang la trahison de Catwoman…
Plus tard, Catwoman arrive à se motive pour retrouver les gangsters sur le toit de la Welpruf Cash Register Company. Cette fois le problème est que la porte ne s’ouvre que de l’intérieur, quand un garde active un interrupteur. Une fois encore Catwoman a une solution à base de… chat. Elle lance une souris mécanique par la fenêtre, de manière à ce que le chat qui la poursuit ne puisse le faire qu’en bondissant sur l’interrupteur en question. Sous le poids du chat, le système se comporte comme si on avait appuyé dessus. La porte s’ouvre et la bande peut entrer. Mais cette fois une surprise les attend : Batman et Robin font irruption et précipitent les gangsters contre une caisse enregistreuse géante. Les gigantismes de la décoration de Gotham étaient un élément propre à de nombreuses histoires de Bill Finger. Tout ça fait néanmoins partie d’une ruse. Catwoman fait mine de capturer Batman & Robin. Les gangsters, eux, comptent bien profiter de l’occasion pour abattre les deux héros mais elle les empêche de le faire : « Crétins ! Mon deal avec Mister X n’incluait pas la capture de Batman et Robin ! Je veux un bonus pour ça ! Et je ne parlerais pas affaire tant que je n’aurais pas vu Mister X ! ». Dipper acquiesce : « OK ! C’est assez important pour que je le contacte ! ». Vous aurez deviné que pendant ce temps Mousey est toujours en train se scier le dernier barreau de sa cellule. Bientôt il dénoncera Catwoman… et la vie de Batman et Robin ne tiendra qu’à un fil !
D’ailleurs au même moment Catwoman se prépare à agir. Mais elle est arrêtée, surprise par Mister X : « Aha ! Comme je m’y attendais : Elle allait jeter cette fiole, probablement bourrée de gaz soporifique ! Attrapez là les garçons ! ». Le reste de la bande ne comprend pas vraiment ce retournement mais neutralise Catwoman. Mister X explique alors : « Dommage Catwoman ! Mousey s’est échappé de prison et m’a raconté tout ton plan ! Maintenant tu es cuite ! On va t’attacher à un tracteur et l’envoyer s’écraser en bas de la falaise ! Ha ha ! ». Encore une fois Mister X se donne beaucoup de mal pour éviter une mort trop « normale ». Laissés sans surveillance dans le silo à grain, Batman et Robin n’ont certainement pas envie de se laisser faire. Puisque la pièce où ils sont sert aussi à entreposer des sacs de riz, ils ont l’idée d’empiler les sacs devant la porte. Puis Robin se sert d’un tuyau d’arrosage pour mouiller les sacs. Batman explique : « Le riz gonfle énormément quand il est mouillé. C’est un fait connu qu’une cargaison de riz humide est arrivée à briser la coque de navires en bois… ».
Mais quelques secondes plus tard, à la falaise, Mister X et Catwoman aperçoivent l’explosion du silo. Selina s’écrie : « Ohh ! Ils sont morts ! Batman et Robin sont morts ! ». Sans se laisser distraire Mister X ordonne qu’on fasse démarrer le tracteur. Catwoman est attachée à une corde traînée par l’engin, qui fonce vers la falaise… Heureusement qu’on sait que Batman et Robin ne sont pas morts en 1950… Les voici qui arrivent ! L’astuce du riz a fonctionné. Elle a brisé la porte du silo quelques instants avant l’explosion. Les voici libres d’aider Catwoman… Sauf qu’elle fonce déjà vers la mort. Mais puisqu’on est dans une ferme, Batman s’empare d’une faux qui traînait par là et s’en sert comme une sorte de boomerang géant… et tranchant. La faux coupe alors la corde qui tirait Catwoman. Le tracteur part s’écraser tout seul au pied de la falaise. La femme sauvée, Batman et Robin sautent sur les membres du gang et les affrontent tandis que Mister X tente de s’enfuir.
Batman lui promet alors un bel avenir en prison… De toute façon on aura bien compris que ce n’est pas Mister X/Mousey la vraie vedette de l’histoire. Il n’est qu’un gangster de pacotille que Bill Finger a inventé à la va-vite sans intention de s’en resservir par la suite. Non, le personnage qui sort transformé par cette histoire c »est bien Catwoman… Si vous pensiez qu’elle allait à nouveau heurter sa tête quelque part et redevenir maléfique, protégeant ainsi le statu quo antérieur… Et bien non !
Et puis après tout Bill Finger semblait montrer la porte de sortie à Selina Kyle quand elle se débarrasse de son costume en refusant de redevenir Catwoman, pas vrai ? Oui, mais tout cela faisait partie d’une sorte de petit feuilleton. Dans Batman #65 (Juin 1951), Finger écrit une nouvelle histoire intitulée « Catwoman – Empress of the Underworld » (« Catwoman, impératrice de la pègre »). Catwoman semble avoir de nouveau basculé du mauvais côté puisque des crimes « félins » se produisent dans Gotham. En fait il s’agit d’une ruse de la part d’un gang de voleurs qui copie volontairement les méthodes de Catwoman pour la faire accuser. Les malfrats pensent qu’au minimum cela détourne les soupçons… Et au mieux, si Selina Kyle est accusée, elle pourrait craquer et finir par les rejoindre. Finalement Selina est obligée de reprendre son costume pour défendre sa réputation. Avec l’aide de Batman & Robin elle arrête les vrais voleurs. Catwoman vient une nouvelle fois de montrer sa nature héroïque. Et cette fois promet moins catégoriquement de cesser ses activités costumées. Dans Batman #69 (Février 1952), Catwoman aide encore le duo « dynamique » dans une histoire toujours écrite par Bill Finger. Mais il faut croire que ces épisodes n’ont pas l’impact prévu sur les lecteurs. Ou que quelqu’un au niveau éditorial n’est guère intéressé par la rédemption de Catwoman. Ou bien c’est Finger lui-même qui peine à trouver des prétextes pour justifier l’intervention de Catwoman dans telle ou telle enquête. L’espacement des épisodes semble être un premier indice dans ce sens : chaque aventure utilisant la Catwoman honnête est séparée par environ six mois. On n’a pas l’impression d’un plan progressant vite… D’ailleurs après Batman #69, DC reste deux ans sans utiliser Catwoman. Pas de mention, pas de petite référence, honnête ou criminelle Catwoman disparaît comme si elle n’avait jamais existé…
Ce n’est que dans Detective Comics #203 (Janvier 1954) qu’on retrouverait Selina Kyle. Mais avec une différence de taille : cette fois l’épisode n’est pas écrit par Bill Finger (la base de référence comics.org attribue la paternité de l’histoire à Edmond Hamilton). Et là c’est une autre paire de manche. L’objectif est évident dès les premières pages. Ramener Catwoman… et la ramener dans sa version « historique », c’est à dire criminelle. Un jour Selina Kyle, qui est devenue la propriétaire d’une petite animalerie, lit dans le journal un article rétrospectif sur les exploits de Batman. Le passage qui parle de Catwoman la ridiculise et, dans les clichés sexistes que les comics véhiculent à l’époque, la vanité de Selina est touchée. Quand Batman vient la voir pour lui jurer qu’il n’est pas à l’origine de l’article qui la ridiculise, Selina est furieuse, convaincue que le héros est venue se moquer d’elle. Au contraire il lui explique qu’il veut qu’elle laisse derrière elle son passé de Catwoman. Mais quelque chose est brisé. Selina réfléchit… « Je me demande… On dit toujours qu’un léopard ne peut pas se débarrasser sa fourrure de ses taches… et le léopard est un félin ! ». Finalement Selina décide de redevenir la « mauvaise » Catwoman afin de retrouver l’excitation de ses débuts et de se tailler une nouvelle réputation : « Ils ne ridiculiseront plus jamais Catwoman ! ». Quand il apprend que Selina a à nouveau versé dans le crime, il est sans pitié : « J’ai tenté de l’aider mais elle a choisi de retourner au crime ! Je dois l’arrêter ! ». Il resterait toujours une relation trouble entre Batman et Catwoman mais la femme-chat ne parlerait à nouveau de se racheter que 25 ans plus tard. Ainsi s’achèvent les quatre ans (1950-1954) de carrière honnête de Catwoman. C’est par conséquent la fin de la rédemption défendue par le seul Bill Finger. Et il faut croire qu’honnête ou malhonnête pas grand monde chez DC ne s’intéressait à Catwoman. Après 1954 et en dehors de réimpressions, il faudrait attendre les années 60 pour la revoir à nouveau apparaître dans une histoire. Ce qui fait qu’on peut se demander si l’épisode d’Edmond Hamilton dans Detective Comics #203 n’a pas été déterminant dans la perception qu’on a de Catwoman de nos jours. S’il n’y avait pas eu cette bascule en arrière (et les un ou deux autres épisodes publiés en 1954 à sa suite), Catwoman serait restée cette criminelle qui avait su se racheter. Et quand seraient venues les années 60, qui sait si on aurait ramené Catwoman comme une voleuse… ou bien au contraire comme une vieille alliée de Batman, qui aurait pu, au besoin, se glisser dans les rangs de la Justice Society. Comme quoi il suffit d’un épisode pour changer le destin d’un personnage sur des décennies.
En 1992, dans le film Batman Returns de Tim Burton, l’origine de la Selina Kyle/Catwoman incarnée par Michelle Pfeiffer ne doit rien à une histoire d’hôtesse de l’air. C’est au contraire une timide secrétaire. Mais après une tentative de meurtre, elle est poussée par une fenêtre et tombe… Sous le choc elle change fondamentalement de personnalité et devient Catwoman. Même si le « coup » est géré autrement, on peut y voir une petite survivance de l’idée de Bill Finger qui la faisait chuter d’un avion et heurter une branche avant de devenir « mauvaise »…
[Xavier Fournier]
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