Dès la première page de « The Catman Murders » (« les meurtres de l’Homme-Chat ») on découvre un criminel habillé dans une combinaison sombre, assez proche de celle de l’autre Catman qu’Human Torch avait déjà affronté en 1946. Si ce n’est que ce méchant précédent, Peter Blake, portait une petite cape sur les épaules et que sa panoplie n’allait pas jusqu’à intégrer une queue de chat. Le Catman de 1947, c’est l’inverse : pas de cape mais une longue queue féline qui traîne derrière lui et aussi des moustaches beaucoup plus visibles. Le narrateur nous explique : « Attention au chat noir… C’est un présage funeste pour les superstitieux… Ne les laissez pas traverser devant vous, ils annoncent un ennui… Simple superstition… Mais quand l’affreux Catman croise quelqu’un, c’est une vraie cause de terreur. Jusqu’à ce que cette équipe enflammée, Torch et Toro, remontent la piste, quand ils décident de résoudre la périlleuse affaire des… meurtres de Catman ! ».
Au début des années 40, les scénaristes avaient trouvé bon de donner à Human Torch l’identité secrète du policier Jim Hammond. Mais c’était un fait rarement rappelé dans la BD et les auteurs se contentaient généralement le héros comme étant Human Torch 24h/24 sans qu’on semble se souvenir qu’il était supposé avoir une vie en dehors de ça. Cette identité « historique » fait qu’en tenant compte de la continuité il était logique qu’un chef de la police lui demander de mener une enquête. Pour ceux qui s’en tiennent à l’histoire du héros, il était au moins policier. C’était moins
Sans surprise, Human Torch et Toro acceptent et, auréolés de flammes, s’envolent au dessus de la ville, ce qui leur permet de surveiller une grande partie du périmètre. Mais quand même Torch s’interroge : « Je ne comprends pas. Un monstre-chat ! ». Bientôt leur patrouille aérienne est cependant interrompue par des cris. Quelqu’un appelle à l’aide et on entend également une sorte d’odieux miaulement.
Tournant le coin de la rue, les deux héros découvrent alors un homme déguisé en chat en train de s’acharner sur sa victime. Sans perdre de temps Human Torch lui lance du feu pour l’effrayer puis créé une sorte de lasso fait de flammes pour tenter de le capturer. Mais ce Catman n’imite pas les animaux au point d’avoir peur du feu. Il franchit les flammes puis bondit sur un toit. En fait il est vif comme l’éclair, comme le
Le lendemain ils rendent donc visite à l’homme qu’ils ont sauvé. Ce dernier les remercie avec empressement : « Passer si près de la mort m’a fait réfléchir. J’ai une fille, qui est mon trésor le plus cher. Mais mon assurance vie d’un montant de 50.000 $ est au nom de quelqu’un d’autre. Je devrais faire le changement… ». Human Torch tique. Qui est donc le bénéficiaire de cette assurance-vie si ce n’est pas sa fille ? L’homme explique alors qu’il s’agit du Docteur Kale. Un an plus tôt le blessé était malade et pauvre. Kale l’a fait entrer dans un hôpital : « Je me suis complètement remis et me sentais si redevable que j’ai voulu faire un geste. J’ai pris cette assurance et je l’ai nommé comme bénéficiaire ! ». Human Torch comprend que le mystérieux Docteur Kale aurait tout intérêt à ce que l’homme disparaisse afin de toucher les 50.000 $. Il décide donc d’aller poser quelques questions à ce médecin. Mais incognito…
Malheureusement pour Francis, c’est le moment que choisi Catman pour remonter de la cave (visiblement après avoir trouvé le moyen de s’évader). L’homme-chat ne le connait que sous l’apparence de Kale, pas sous celle de Francis, et quand il l’entend parler de tuer tout le monde dans l’hôpital, Catman croit comprendre que… son ami Kale risque d’être tué lui aussi. Il saute donc sur Francis sans réaliser sa méprise. Sous le choc
On l’aura compris à la lecture d’autres chroniques « Oldies But Goodies », ce Catman vient s’ajouter à la liste déjà longue des hommes-chats publiés dans les comics à cette époque. Plus étrange, à un an d’écart Human Torch aura donc affronté dans le même magazine deux « catmen » visuellement très proches sans que le personnage ou ses auteurs ne semblent le réaliser. Les auteurs. Parlons-en. Le dessin d’Human Torch est alors assuré par un jeune Carmine Infantino (plus connu pour sa longue carrière chez le concurrent DC Comics et pour son travail plus tardif sur des séries comme Flash ou Batman). Le ou la scénariste ? C’est une autre paire de manches car rien ne permet de l’identifier. On sait que Bill Finger, co-créateur de Batman, de Wildcat et utilisateur régulier du thème félin, travaillait également pour Timely/Marvel, qu’il lui arrivait d’écrire des épisodes d’Human Torch, y compris certaines histoires illustrées par Infantino. En fait, comme je l’avais écrit précédemment, il y a de bonnes raisons de penser que Finger est l’auteur de l’histoire de Captain America Comics #52 (Janvier 1946), qui mettait en scène le premier Catman combattu par Human Torch. De là à conclure que le Catman de Captain America Comics #60 est aussi le rejeton de Bill Finger, il y a un pas… qu’on ne peut réellement franchir de manière catégorique.
Certes, les deux Catmen se ressemblent. Mais c’est surtout sur le plan visuel. Scénaristiquement les deux histoires sont assez différentes. Il manque cependant certaines marottes scénaristiques propres à Bill Finger. D’abord il n’y a aucun discours sur le fait qu’un chat est supposé avoir « neuf vies » (la manière de retrouver le personnage mort, sans espoir de retour, est assez peu caractéristique de Finger). Il n’y a pas non plus d’aspect fétichiste, pas de crime réellement conçu « avec des méthodes de chat ». Si les deux Catmen se ressemblent, on pourrait très bien penser que c’est parce qu’un second auteur avait lu Captain America Comics #52 et s’en est simplement lointainement inspiré. Inversement on ne peut pas non plus formellement décider que Finger n’a absolument rien à voir dans cette histoire. Quelques temps plus tard, quand il créera le King of the Cats chez DC, ce dernier aura une apparence très proche de Wildcat mais aussi par conséquent de ce Catman. Le Kings of the Cats sera battu et finira par dire qu’il lui faut reprendre ses médicaments, ce qui semble insinuer que lui aussi est un malade mental sous traitement… Au passage, si d’aventure certains lecteurs voulaient imaginer que les deux Catmen n’en sont qu’un seul (Peter Blake, le Catman de Captain America Comics #52, pourrait avoir été interné et reprogrammé par Kale/Francis), ça ne colle pas vraiment puisque dans l’explication finale le docteur explique bien avoir créé ce costume lui-même (là où Blake avait créé son propre costume). Peter Blake était une sorte de « Batman du Mal » là où ce Catman là n’est qu’un pantin et fini par mourir assez bêtement en s’attaquant lui-même à son « maître ». A moins d’imaginer que le docteur Francis/Kale a tout simplement répété le processus sur plusieurs « agents » au fil des ans et que Blake se serait sorti plus performant que le Catman de Captain America Comics #60. En poussant un peu on pourrait même expliquer que Kale a aussi appliqué son procédé à différentes femmes, ce qui expliquerait l’affluence de Cat’s Paw, Catwoman (version Marvel), She-Cat ou Leopard Woman assez semblables dans la même période… Mais ça, bien sûr, c’est si on voulait absolument trouver un schéma directeur à un ensemble de personnages félins qui, pour la plupart, n’ont pas été mentionnés depuis plus de six décennies !
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