Arrivé dans le centre-ville, Marvex réalise bien vite que les gens le regardent de manière bizarre à cause de sa carapace de métal (le pompiste ne le regardait pas de manière différente mais allez savoir pourquoi, là Marvex ne s’en étonnait pas). Le Super-Robot rentre donc dans chez le premier tailleur qu’il trouve et achète un beau costume et un chapeau pour 20 dollars. Bien sûr, rien ne cache le visage de métal de Marvex et le robot, normalement, ne devrait pas passer inaperçu qu’un homme cachant son identité derrière un masque de fer. Mais le stratagème fonctionne, Marvex allant jusqu’à commenter « Ah ! Ils ne me regardent plus maintenant ! ». Mais au même moment une explosion ravage un proche immeuble de bureau et Marvex, qui vient de dépenser ses 20 dollars pour passer inaperçu, saute un peu avec la même force que Hulk (sans s’occuper de savoir ce que peuvent en penser les passants) pour aider une jeune femme. En fait il s’agit de la fille d’un savant qui travaillait pour l’armée et mettait au point un nouveau blindage pour les navires. Des espions viennent de faire sauter l’immeuble en espérant le tuer avant qu’il ne finalise son invention. Et ils ont réussi. La jeune femme pleure dans les bras de Marvex (elle aussi sans s’étonner de son visage de métal). Mais les espions qui observent la scène de loin décident de la faire taire avant qu’elle n’en dise plus au héros. Arrivant en voiture, ils tirent à la volée avec une mitraillette.
Heureusement Marvex peut protéger sa nouvelle amie en la cachant derrière son propre corps. Le Super-Robot est en effet à l’épreuve des balles. Mieux : il est aussi rapide qu’une voiture et peut ainsi se lancer à la poursuite des espions avant de les rattraper. Marvex saute sur le toit de l’engin et, utilisant sa force supérieure, l’ouvre comme une boite de conserve en s’écriant « Vous n’êtes pas bons ! Vous mourrez ! »… Ce qui, après le meurtre de ces créateurs, donne une idée de la moralité et du tempérament de Marvex. Le Super-Robot, c’est un peu la mentalité du Punisher alliée à la force herculéenne de Superman. Mais cette fois ce n’est visiblement qu’un numéro pour intimider ses captifs. Un homme craque alors et lui révèle alors que les plans de l’invention du savant sont gardés par leur chef, un certain Von Crabb, chambre 307 dans le Eastern Building… Traversant la ville à super-vitesse, Marvex trouve le bon building et, comme un boulet de canon, s’élance jusqu’au treizième étage, passant à travers la fenêtre de la chambre 307. En le voyant arriver, le dénommé Von Crabb a le réflexe de cacher la formule dans un coffre-fort et de le refermer à clé. Hé ! Mais comment ça la formule ? Quelques cases plus tôt on nous parlait de plans ! Maintenant c’est une formule ? Une bizarrerie de plus à verser au crédit du scénariste…
Après avoir protégé ainsi la formule ou les plans ou « l’objet de la quête » quel qu’il soit dans l’esprit de l’auteur, Von Crabb tire à coup de revolver sur Marvex mais il découvre, comme ses hommes avant lui, que le Super-Robot ne craint pas les balles. Von Crabb est vite désarmé et Marvex lui ordonne d’ouvrir le coffre. Mais l’espion s’exclame « Non ! Pas si tu me tue ! ». Formulation qui prouve que chez les espions on aime bien les lapalissades. Car on imagine mal que Marvex comptait le tuer avant qu’il obéisse (alors que le contraire pouvait s’envisager vu le comportement brutal du robot). Comme Von Crabb refuse d’obtempérer, Marvex ouvre le coffre en faisant usage de sa force, sans le moindre effort apparent (à se demander pourquoi il voulait demander à Von Crabb). Maintenant qu’il a la formule, Marvex peut administrer une dure punition à Von Crabb. Il lui décroche un coup de poing si spectaculaire que l’espion passe à travers le mur (on se souviendra que la chambre est au 13ème étage, ce qui laisse peu de chance à Von Crabb de s’en tirer).
Marvex a pour lui un look et des capacités qui pourraient tout à fait fonctionner dans un récit plus moderne tant il est un peu la version robot d’un Superman. Mais les incohérences du récit et des deux seules missions qui allaient suivre (dans la même ambiance surréaliste) allaient consolider son image de ringard (à noter que dans les dernières son visage ressemble plus à celui d’un mannequin qu’à la tête sculptée des début). Et puis chez Marvel/Timely on avait déjà l’androïde Human Torch, la torche humaine des années 40, qui avait tous les avantages d’un robot sans la plupart des inconvénients de Marvex. Au moins Human Torch avait un visage humain et on n’entrait pas dans l’incohérence quand les passants ne remarquaient pas une tête de métal. Et puis il y aurait bientôt la mode des héros patriotiques (les Captain America ou les Patriot). Il faudrait faire de la place… Marvex le Super-Robot serait bien vite oublié alors que, utilisé un peu plus sérieusement, on aurait l’imaginer plus tard jouant un rôle dans une des super-équipes rétroactives de Marvel (par exemple dans la Liberty Legion). En plus, étant un robot, Marvex pouvait tout à fait avoir survécu jusqu’à l’ère moderne… Il resterait cependant oublié pendant plus de soixante ans…
En fait l’année 2009 a été pour le personnage la plus active depuis l’époque de sa création (ce qui en même temps ne veut dire vue sa sous-exploitation). Dans Avengers/Invaders Marvex fait une apparition minime (il fait partie des nombreux héros terrassés par le Red Skull puis on le revoit dans le dernier épisode) et, plus récemment, on a pu le revoir dans sa première histoire solo depuis 69 ans. Dans le All-Select Comics 70th Anniversary Special (principalement consacré à l’héroïne Blonde Phantom), Marvex est la « vedette » d’un récit signé Michael Kupperman qui insister sur le côté ridicule du personnage. Personnellement je n’aime pas trop quand un très ancien héros est sorti de l’oubli juste pour être ridiculisé mais il faut dire que le mal avait été fait à l’origine et que du coup Kupperman ne fait que souligner un trait déjà existant dans les histoires d’époque. Dans le nouveau récit (qui commence dans les années 40), Marvex est régulièrement abordé par des inconnus qui lui offrent des billets de 20$ et dès qu’une jeune femme sympathise avec lui, le robot se croit obligé de se déshabiller en braillant qu’ils ne seront jamais que des amis puisqu’il n’est pas humain. Après quelques pages, Marvex se rend compte qu’il ne sait pas ce qu’il doit faire après et décide de réfléchir. Après avoir « pensé » tout en restant immobile pendant 70 ans (autrement dit il existe toujours de nos jours), il se rend compte que réfléchir ne le même à rien et décide de façon béate de s’envoler dans l’espace pour explorer l’univers. Chronologiquement ça ne colle pas tout à fait avec la datation d’Avengers/Invaders qui le montrait toujours en action vers 1944 mais même s l’épisode est parodique, sa conclusion resitue au moins le héros. Si un scénariste de série « cosmique » (tiens, par exemple, l’équipe créative des Guardians of The Galaxy) cherchait un personnage singulier à utiliser, il pourrait désormais compter sur cet étrange robot surpuissant mais à la logique fort étrange, qui flotte dans l’espace tout en étant habillé dans un costume à vingt dollars… Et attention à ne pas lui parler amitié, il vous ferait un strip-tease…
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